Doyen de faculté (★ en Guadeloupe 1872 † Strasbourg 28.1.1950).
Études en France métropolitaine, spécialisées dans la littérature et la langue italiennes. Enseigna à l’Institut français de Florence puis à l’Université de Grenoble, arriva à Strasbourg en 1919. Outre ses cours de licence et d’agrégation, Maugain donna des cours publics sur la culture italienne (notamment sur la Renaissance italienne, son sujet de prédilection). Il organisa l’enseignement de l’italien non seulement à la faculté, mais aussi dans les lycées et collèges de l’Académie, où cet enseignement n’existait pas encore. Il fonda le Bulletin de la Faculté des Lettres, créé en même temps que la grande collection des publications de la Faculté. En 1927, quand le doyen Christian Pfister © fut appelé au rectorat, Maugain lui succéda comme doyen. Il le resta pendant 18 ans, jusqu’après le retour de Clermont-Ferrand, constamment renouvelé par la confiance de ses collègues. Pendant l’épreuve de 1939-1945, il mit sur pied le repli de la faculté et l’installation à Clermont-Ferrand aussi bien dans le domaine de l’enseignement que de l’organisation matérielle. Soutien matériel (subventions, bourses et prises en charge), soutien moral et études, faisant face avec le recteur Terracher aux exigences de récupération de l’ennemi. Le 25 novembre 1943, « le hasard voulut qu’il échappât à l’emprisonnement », mais il eut la douleur de ne plus revoir une partie des étudiants, ni son collègue et ami Paul Collomp ©, froidement assassiné dans l’Université. Frappé par la limite d’âge au retour de Clermont, le doyen prit sa retraite et, en qualité d’honoraire, continua à partager la vie des conseils et assemblées de « sa » faculté.
« Quelques impressions de voyageurs italiens sur la France (1666-1735) », Italie classique et moderne (Grenoble), 1909; Etude sur l’évolution intellectuelle de l’Italie de 1657 à 1750 environ, Paris, 1909 ; « Fontenelle en Italie », Revue de littérature comparée, 1923 ; « L’Institut des langues et littératures italiennes et espagnoles », Bulletin de la Faculté des Lettres de Strasbourg, mai 1925 ; Ronsard et l’Italie, 1926 ; « Rome et le gouvernement pontifical au XVIIIe siècle », Études italiennes, 1930; « Vingt de nos étudiants en vacances », Bulletin de la Faculté des Lettres de Strasbourg, mars 1931 (l’association fédérative des étudiants qu’il avait contribué à créer possédait, outre la Gallia, une maison de vacances à Morosaglia, Corse) ; « Le français en Italie », dans F. Brunot, Histoire de la langue française, VII, Paris, 1934; Mœurs italiennes de la Renaissance. La Vengeance, Strasbourg-Paris, 1935 ; « Le baccalauréat dans l’Académie de Strasbourg en 1937 », Bulletin de la Faculté des Lettres de Strasbourg, avril 1938 ; « Le 22 novembre », ibidem, novembre-décembre 1939; « La Journée du Souvenir (25 novembre 1944) », ibidem du 2.1.1945; « La vie de la Faculté des Lettres de Strasbourg de 1939 à 1945 », Mémorial des années 1939-1945, Strasbourg-Paris, 1947.
Archives départementales du Bas-Rhin, 154 AL, correspondance du doyen; De l’Université aux camps de concentration. Témoignages strasbourgeois, Strasbourg, 1947, passim ; E. Hœpffner, « Gabriel Maugain (1872-1950) », Bulletin de la Faculté des Lettres de Strasbourg, 1950, p. 187-189 ; J. Lassus, Souvenirs d’un cobaye, Colmar, 1973, p. 56-95; 1940. La Débâcle, Saisons d’Alsace, n° 109, passim ; Histoire et historiens, Saisons d’Alsace, n° 111, printemps 1991, passim, en part. « L’École des Annales dans le creuset strasbourgeois », p. 37-54 ; 1941. La mise au pas, Saisons d’Alsace, n° 114, passim ; L. Strauss, « L’Université de Strasbourg repliée, Vichy et les Allemands », dans A. Gueslin, Les Facs sous Vichy, Clermont-Ferrand, 1994.
† Georges Livet (1995)
