Magistrat, administrateur, archiviste, (C) (★ Colmar 27.3.1751 † Colmar 14.9.1833, inhumé au cimetière du Ladhof à Colmar).
Fils de Dominique Marquair, avocat au Conseil souverain d’Alsace, et d’Agathe Genty. v Marie Angélique Béraud de Cicaty (★ Thann 1757 † Colmar 2.6.1814), fille d’Auguste Béraud de Cicaty, colonel du régiment de Hesse-Darmstadt, chevalier de Saint-Louis, et d’Anne Marie Risch. Après des études secondaires au collège des Jésuites de Colmar, puis supérieures à la faculté de Droit de Strasbourg, Marquair obtint une licence et se fit inscrire au barreau de Colmar en 1770. Avocat au Conseil souverain d’Alsace, il devint également bailli de Holtzwihr et juge au tribunal prévôtal de la Haute Alsace. Nommé juge au tribunal du district de Colmar en 1790, il fut suspendu de ses fonctions le 24 août 1792 par les représentants en mission Prieur, Carnot et Ritter. Nommé ensuite archiviste et bibliothécaire du district de Colmar, Marquair fut désigné le 24 vendémiaire an III (15 octobre 1794), conjointement avec Jean Jacques Karpff ©, comme commissaire chargé de l’inventaire des œuvres d’art qui, ayant appartenu aux établissements religieux de Haute Alsace, étaient réunies aux Domaines nationaux. Grâce à leur action, de nombreuses œuvres de grande qualité, et des pièces exceptionnelles comme le retable d’Issenheim, furent sauvées de la dispersion et conservées à Colmar au lieu d’être expédiées à Paris. De 1797 à 1803, Marquair fut également bibliothécaire de l’École centrale du Haut-Rhin. Devenu juge à la Cour criminelle du Haut-Rhin sous l’Empire, Marquair fut nommé conseiller à la Cour impériale de Colmar en 1811, puis président de chambre à la Cour royale le 29 janvier 1816. Il exerça cette dernière fonction jusqu’à son décès. Officier de la Légion d’honneur.
L’acte de décès ainsi que l’acte de baptême et tous les autres actes d’état civil concernant Marquair et sa famille mentionnent le non sous la forme retenue ici, qui est d’ailleurs aussi celle de la signature de Marquair.
M. Véron-Réville, Histoire de la Révolution française dans le département du Haut-Rhin, 1789-1795, Paris-Colmar, 1865, p. 283 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 247-248; H. A. Schmid, Die Gemälde und Zeichnungen von Matthias Grünewald, Strasbourg, 1911 ; F.-J. Heitz, Deux registres de délibérations du Barreau de Colmar, s.l., 1932, p. 299-300 ; P. Leuilliot, L’Alsace au début du XIXe siècle …, Paris, 1959-1960, I, p. 179, III, p. 306; C. Heck, « De l’antique au gothique. Redécouverte et sauvegarde de l’art médiéval en Haute- Alsace à la suite de la Révolution », Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie de Colmar, 1988-1989, p. 159.
Jean-Marie Schmitt (1995)