Architecte († Strasbourg 11.2.1363). ∞ Greda. Sa pierre tombale en latin, jadis conservée dans la chapelle Saint-Nicolas de l’église Saint-Pierre-le-Jeune de Strasbourg, décrite par Sébastien Mieg ©, est la seule source de renseignements. Sur cette pierre tombale, Marburg est qualifié de magister operis sancti Martini Columbariensis. Compte tenu de sa position chronologique, la plupart des historiens pensent qu’il fut l’auteur du nouveau chœur à ceinture de chapelles de l’ancienne collégiale de Colmar, entrepris après le milieu du XIVe siècle. À l’église Saint-Pierre-le-Jeune de Strasbourg, on lui attribue volontiers la chapelle Saint-Jean, au sud du clocher, qui se caractérise par des contreforts intérieurs (vers 1360). La parenté de cette chapelle avec le chœur de Notre-Dame de Marburg, Hesse, confirme les origines du maître d’œuvre qui s’est manifestement perfectionné sur le chantier de la cathédrale de Strasbourg. Ses armes à la fasce chargée de trois marteaux figurant sur la pierre tombale sont comparables à celles d’autres maîtres d’œuvre du XIVe siècle en Alsace. Parmi ces architectes, il faut citer maître Gerlach ©, Conrad von Obernhoven et le maître anonyme des travées occidentales de Saint-Nicolas de Haguenau. Conformément à la coutume de l’époque, la dalle disparue montrait d’autre part en bas-relief l’effigie de l’architecte à longue chevelure, portant une robe sans plis, et tenant le compas et l’équerre.
Ch. Gérard, Les artistes de l’Alsace pendant le Moyen Âge, I, Paris-Colmar, 1872, p. 386-397 ; F.-X. Kraus, Kunst und Alterthum in Elsass-Lothringen, I, Strasbourg, 1884, p. 235 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 243 ; O. Kletzl, Titel und Namen von Baumeistern deutscher Gotik, Munich, 1935 ; P. Anstett, Das Martinsmünster zu Colmar, Berlin, 1966 ; Dictionnaire des Églises de France, V, Paris, 1969, p. 37 ; R. Recht, L’Alsace gothique de 1300 à 1365, Colmar, 1974, p. 198-208, p. 235 ; R. Recht, Die Parler und der schöne Stil, Cologne, 1978; G. Bronner, B. Schnitzler, H. Zumstein, « Les monuments funéraires de l’église Saint-Pierre-le-Jeune à Strasbourg », Cahiers alsaciens d’archéologie, d’art et d’histoire, 1984, p. 56; Encyclopédie de l’Alsace, VIII, 1984, p. 4933-4934; Th. Rieger, « L’église Saint-Nicolas de Haguenau… », Études haguenoviennes, XV, 1989, p. 100.
Théodore Rieger (1995)