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MARBACH Charles

Evêque auxiliaire, (C) (★ Wissembourg 21.10.1841 † Strasbourg 15.10.1916).

Fils de Philippe Marbach, cordonnier, et de Geneviève Doerfler. Après des études au Grand Séminaire de Strasbourg à partir de 1860, il fut d’abord précepteur, puis ordonné le 17 décembre 1864, puis nommé vicaire à Saint-Martin de Colmar où il devint condisciple de Winterer ©, puis à Turckheim. En 1867, il devint professeur au petit séminaire de Strasbourg, tout en assumant la rédaction avec l’abbé Joseph Guerber © du Volksfreund jusqu’en 1879. À cette date, il fut nommé curé doyen de Schirmeck en 1880, enfin archiprêtre de la cathédrale de Strasbourg de 1881 à 1891. Dès l’annexion de l’Alsace par l’Allemagne, il fit preuve de sentiments francophiles affirmés, condamnant la déclaration de Mgr Raess © au Reichstag le 18 février 1874 ainsi que les tergiversations de Mgr Stumpf ©. Le 10 août 1891, il fut sacré évêque auxiliaire de Strasbourg, en grande partie pour atténuer la nomination d’Adolphe Fritzen ©, un Allemand, au siège épiscopal de Strasbourg. Occupant cette fonction jusqu’en 1901, il déploya une grande activité, suite aux indispositions répétées de l’évêque titulaire : auteur du questionnaire de la visite canonique de 1893, il prépara le synode diocésain de 1894, contribua à la rédaction des statuts diocésains, fit entre- prendre une rénovation des chants liturgiques, tout en présidant les cercles Sainte-Cécile de 1886 à 1896. Comme évêque auxiliaire, il sillonna l’Alsace pour des tournées de confirmation et des bénédictions de nouvelles églises. C’est lui
qui fut à l’origine, au même titre que Mgr Fritzen, de la trentaine d’édifices catholiques bâtis grâce à son appui administratif, ses visites sur le terrain et son aide constante aux communautés paroissiales. En 1901, il refusa d’obtempérer aux ordres du gouvernement qui voulut l’envoyer à Metz et accepta de laisser sa place à François Zorn de Bulach ©. Jugé trop francophile par l’administration allemande qui lui reprocha une influence néfaste sur Mgr Fritzen, il fut donc remplacé par un prêtre dont la famille s’était ralliée au Reich. Il se retira alors, tantôt à Strasbourg, tantôt à Wissembourg en s’entourant d’un silence particulièrement digne, faisant paraître un ouvrage intitulé Carmina Scripturarum. Sa correspondance avec Winterer permet d’appréhender sa personnalité : homme de Dieu sans conteste, personnage anxieux et tourmenté, pessimiste, courtois et délicat, tout en nuances, fidèle en amitié, il ne manifesta jamais publiquement ses opinions.

E. Jost, Vie de Mgr Marbach, évêque de Strasbourg, Strasbourg, 1925, (aujourd’hui dépassé) ; J. Brauner, « Briefe von Joseph Guerber an den jungen Carl Marbach, den späteren Weihbischof von Strassburg, aus den Jahren 1859 bis 1871 », Archiv für elsässische Kirchengeschichte, 8, 1933, p. 341-448 ; Encyclopédie de l’Alsace, VIII, 1984, p. 4633 ; Cl. Muller, Dieu est catholique et alsacien. La vitalité du diocèse de Strasbourg (1802-1914), Strasbourg, 1987, p. 164-182; idem, « Lettres de Mgr Charles Marbach à Landolin Winterer », Bulletin du Musée historique de Mulhouse, 1988, n° 1, p. 79-102.

Claude Muller (1995)