de Jean-Philippe Mangold († 30.11.1830), pâtissier traiteur, et de Gertrude Riss.
Célibataire. Études chez les Frères de Marie à Saint-Hippolyte, interrompues par le décès de son père. Reprise de la pâtisserie paternelle afin de venir en aide à sa mère et ses sept sœurs. Celle-ci était renommée pour ses pâtés de viande confectionnés d’après une recette des Sœurs d’Unterlinden. Sous la direction de Mangold, ses produits se vendirent jusqu’en Angleterre. Aussi de nombreux journaux, et en particulier le Daily Telegraph lui consacrèrent une nécrologie. Sa vie, celle d’un honnête homme et vieux garçon, se déroula tout entière dans les limites de Colmar. Tout au plus peut-on relever une incarcération que lui valut, après l’échauffourée du 13 juin 1849, son opposition au prince président,
le futur Napoléon III. Mangold se trouve à l’origine du théâtre chanté de la Haute et Moyenne Alsace. Comme pendant à l’Éloge du célibat de Renaud Yves ©, il composa en 1860 son Lob vom ledige Stand. Mis en musique par Joseph Heyberger, il fut joué au théâtre municipal de Colmar par la société de musique l’Orphéon. Partant de cette saynète sans action proprement dite, Mangold en arriva à composer de véritables opérettes. Non pas avec les pièces du cycle Hans un’s Gretele, mais avec Die drèifach Hochzitt ém Bäsethal et surtout D’r verhàxt Herbst. À l’encontre des pièces précédentes, cette dernière fut créée par la société chorale l’Harmonie, secondée par l’Écho des Trois Châteaux d’Eguisheim. Deux autres comédies, Die Ziegîner ém Elsass et D’r Knab vo Gléckdorf, restèrent inédites. Mangold qui s’était signalé depuis 1848 comme poète, publia également le recueil de poésies Colmererditschi Gedichtler. Les thèmes auxquels a recours cet auteur préréaliste sont l’amour, les joies du mariage, les beautés de la nature, l’attachement au pays natal. Quant à l’intrigue, elle est souvent d’une désarmante invraisemblance. Mais c’est dans sa langue que Mangold a véritablement mis son génie. Elle est une source inépuisable pour le philologue et l’amateur de dialecte colmarien.
Lob des ledigen Standes (‘s Lob vom ledigä Schtand), Dialog in Colmarer Mundart, Colmar, 1860 ; D’Réprationg d’Honnair d’m Ehschtand, Wedersproch geyän’m Hans sirä Moral, us em Lob vom ledigä Schtand, Loscht-Operettlä en eim Aktä von Heyberger on Mangold, Colmar ; Die dreyfach Hochzitt ém Bäsäthal, Loschts-Operättlä én drey Aktä vom J. Mangold, Baschtetäbeck, Musik vom J.-B. Weckerlin, Colmar, 1863 ; D’r Hans on’s Grethälä ém Ehschtand, Loschts-Operättlä ém 1 Aktä vom J. Mangold, Baschtetäbeck, Musik vom J. Heyberger, Colmar, 1869 ; Colmererditschi Gedichtler von J. Mangold, Pastetebeck én Colmer, Colmar, 1875-1896; Colmerditschi Komedi von J. Mangold, Pastetebeck, Colmar, 1878 ; D’r verhàxt Herbst, Lustoperettle uf Colmerditsch, én vièr Akte, vo J. Mangold, Pastetebeck, Musik vo J.-B. Weckerlin, Colmar, 1879.
M. Félix, « Jean Mangold », Colmerditschi Gedichtler, Colmar, 1896 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 236-237 ; Neues Elsässer Schatzkästel, Strasbourg, 1913, p. 264-270 ; J.-M. Gall, « L’œuvre théâtrale de Jean Thomas Mangold », Annuaire de la Société historique et littéraire de Colmar, 1971, p. 85-90 ; Livre d’or du Théâtre alsacien de Colmar 1899-1979, Mulhouse, 1979, p. 37-43.
Jean-Marie Gall (1995)