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MANDEL Arnold

écrivain, romancier, journaliste, (I) (★ Strasbourg 4.6.1913 d. Paris 17.6.1987, inhumé au cimetière de Thiais, Val-de-Marne).

Fils de Simon Mandel et de Julienne Landau, morte en déportation à Auschwitz après un long internement à Gurs. ∞ Isolde ; au moins 1 enfant. Il fréquenta l’école primaire juive, puis le lycée Fustel de Coulanges, jusqu’au baccalauréat de lettres classiques. Issu d’une famille juive de stricte observance, il bénéficia parallèlement d’un enseignement juif très poussé. Il quitta Strasbourg pour Paris où il suivit en Sorbonne des études en littérature germanique. Il fit son service militaire à Constantine, où déjà il se fit remarquer par son non-conformisme, mal apprécié dans l’Armée. De retour à la vie civile, il assuma le secrétariat de la rédaction de l’Univers israélite jusqu’à sa disparition avec l’entrée des Allemands à Paris. On le retrouve en automne 1940 à Toulouse avec sa femme et leur petit enfant. Il participa à la création d’un mouvement de résistance juive, fit la connaissance de Claude Vigée ©, voyagea pour des organisations juives à la recherche d’îlots de sécurité pour les juifs étrangers, livrés en premiers aux allemands par la police de Vichy. Recherché par la Gestapo, il réussit à passer en Suisse. Après la Libération, il exerça ses talents de critique littéraire pendant 40 années. Il fut un polémiste redoutable. On l’envoya faire des conférences, en Afrique du Nord et ailleurs. Il fut correspondant de guerre lors des grands événements qui marquèrent la naissance d’Israël. Il fut un homme d’une immense culture, servant passionnément le peuple juif, mais sans complaisance. Il fut aussi un conteur, un essayiste, un romancier, auteur d’une dizaine d’ouvrages importants. Il n’a pu satisfaire son besoin radical de liberté qu’au prix d’une vie inquiète. Ses romans, Les Vaisseaux brûlés, Le Périple et surtout Tikoun constituent « une fresque de l’errance juive universelle, ponctuée d’éclats de rire et de cris d’agonie. Humour, tendresse, ironie féroce alternent dans ce grand roman » (Cl. Vigée).

« Genèse de la littérature juive de nos jours », Aspects du Génie d’Israël, (Cahiers du Sud, n° spécial), 1950, p. 213-226; L’homme-enfant, 1950 ; Chair à destin (poèmes en prose), préf. d’A. Spire, 1950 ; Les temps incertains, 1950 ; Les vaisseaux brûlés(Calmann-Lévy) 1957 ; La voie du hassidisme, 1963 (trad. italienne) ; Le petit livre de la sagesse populaire juive, 1963 ; Les cent portes, 1968 ; Le périple, 1972 (prix Dupau de l’Académie française) ; La vie quotidienne des juifs hassidiques, 1974 ; La vierge au bandeau, 1974 ; San Nicandro, pièce radiophonique sur France-Culture ; Nous autres juifs, 1979 (prix Wizo 1980) ; Tikoun, 1980 (portrait) ; Un apprentissage hassidique, 1983 ; Le Messie est en retard, 1988 ; Une mélodie sans paroles ni fin, 1993 (posthume).

Traductions de l’hébreu ou du yiddisch :

E. Munk, Le monde des prières, 1958 ; M. Dvorjetski, La victoire du Ghetto, Paris, 1962 ; D. Dayan, Mère d’Israël ; M. M. Sfarim, Les voyages de Benjamin III.

Collaboration aux journaux et périodiques suivants :

L’Univers israéiite, Table ronde, Combat, Franc-Tireur, Monde juif, Revue du FSJU, L’Arche, Information juive, Tribune juive.

Articles de presse relatifs à l’Alsace :

« Alsace d’hier », Le Monde juif 1, 1945/2, p. 3 ; « Le Journal de Schrameck, soldat (juif alsacien) de Napoléon. 1813 », L’Arche 162-163, septembre-octobre 1970, p. 89-93.

Ouvrages collectifs :

Poètes juifs de France. Aspects du génie d’Israël, 1950, p. 227-234; France, European Jewry ten years after the war, New York, 1956, p. 195-219.

Le Nouvel Alsacien du 15.2.1985 ; R. Berg, Tribune juive du 26.6.1987; Cl. Vigée, M.
Guedj, A. Bensoussan, J. Givet, L. Lazarus, Information juive 67, juillet 1987 (presque entièrement consacré à Mandel).

Iconographie : portrait sur la jaquette de Tikoun, op. cit.

Robert Weyl (1995)