(★ Wettolsheim 18.6.1737 † Munich, Bavière, 18.3.1826).
Fils d’Adolphe de Maltzen. ∞ 1.11.1783 Marie Anne Fidèle Breiten de Landenberg (★ Soultz 13.3.1755), fille du baron Jean-Baptiste Eusèbe de Breiten-Landenberg © 2 et de Marie Françoise, baronne d’Andlau-Brissac. Après des études universitaires, il choisit, comme son frère Jean Lambert, la carrière militaire, mais dès 1780 il ne figura plus sur les états militaires que comme major à la suite du régiment colonel général des hussards, c’est-à-dire qu’il ne servait plus mais restait attaché audit régiment. Il ne fut jamais colonel du régiment de hussards de Chamborant à la veille de la Révolution comme il est dit dans Sitzmann. Quoiqu’il en soit, il émigra dès 1791, au contraire de son frère, laissant sa femme et ses enfants à Ottmarsheim, qui se retirèrent à Mulhouse alors ville suisse. Portée sur la liste des émigrés du 27 août 1793, son épouse mit tout en œuvre pour être rayée de la liste, invoquant même son ardeur révolutionnaire qui lui fit céder « volontairement sa maison aux officiers de la République et aussi que du fait de son mariage, elle était bourgeoise suisse ». Mais toutes ces démarches furent rejetées et pour y mettre fin, le département du Haut-Rhin, par arrêté du 9 nivôse an V (29 décembre 1796), la maintint définitivement sur la liste des émigrés. Quand Mulhouse fut réunie à la France, elle dut quitter la ville et ne fut rayée de la liste des émigrés que sous le Consulat le 23 août 1801. Un de ses fils né à Soultz le 3 novembre 1786 entra au service sous le Consulat en 1803 comme sous-lieutenant au corps du Génie et arriva au grade de chef de bataillon. Servit comme tel à la Grande Armée de 1806 à 1807 puis en Espagne où il mourut des suites des blessures reçues au siège de Cindad-Rodrigo à Salamanque le 29 août 1810. Dès que cette nouvelle parvint au général Grouchy, le futur maréchal, il en informa le ministre de la Guerre Clarck pour solliciter un secours pour le chef de bataillon de Maltzen. « Le jeune chef de bataillon Maltzen a péri en Espagne. Il est entré au service de sa Majesté par suite des conseils que je lui ai donnés. Je suis d’autant plus affecté de cette perte qu’elle prive l’armée d’un officier qui promettait de se placer bientôt au rang des plus distingués de son arme ». Ajoutant « que cette mort réduit au désespoir toute sa famille et notamment sa respectable mère, dont il était le seul soutien et l’unique ressource », il rappela ensuite au ministre que l’émigration lui avait fait perdre la totalité de sa fortune, que la mort de son fils lui enlevait le dernier mobile de bonheur qui lui restait, et que sa position était telle « qu’il semble de la justice de sa Majesté d’accorder une pension à Madame de Maltzen qui dévouait à son service ce qu’elle avait de plus cher au monde ». Napoléon ne resta pas sourd à cet appel et octroya à titre exceptionnel une pension annuelle de 600 F. à Madame de Maltzen. Mais elle fut abandonnée par son époux, qui, dès 1791, après s’être mis au service de l’armée de Condé, se mit au service de Maximilien de Deux-Ponts (qui par la grâce de Napoléon devint roi de Bavière) après la dissolution des armées des émigrés au lieu de rentrer en France sous le Consulat et sous la Restauration.
Archives historiques de l’Armée, IIe série, dossier ordre alphabétique 1791-1847 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 230.
† Alphonse Halter (1995)