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MAILLARD Alfred

Professeur de chimie appliquée à l’Université Louis Pasteur, (C) (★ Guevenatten 6.3.1902 † Strasbourg 27.5.1989).

Fils de Charles Maillard, cultivateur, et de Catherine Brun. ∞ 2.9.1930 Annette Galmuche († 3.10.1985) ; 2 enfants. La libération de son village par les troupes françaises dès 1914 lui permit d’apprendre le français, et, grâce à un instituteur-soldat, de préparer et de passer le certificat d’études primaires en 1916, le brevet élémentaire en 1918 et d’être reçu premier à l’École normale d’instituteurs. Grâce à des bourses, il passa successivement les deux baccalauréats, (1920 et 1921), le diplôme d’ingénieur chimiste de l’École de Chimie de Strasbourg (1924) et la licence ès Sciences physiques (1925). Après son service militaire, élève à l’École nationale du Pétrole,
à Strasbourg (1926-1927). Il entra ensuite comme chercheur au Centre d’Études des huiles minérales de l’École du Pétrole (1929-1938) où il prépara sa thèse de doctorat ès sciences (soutenue à Paris en 1934) sur la réaction d’hydrogénation catalytique du naphtalène avec discussion sur les phénomènes physico-chimiques qui s’y rapportent. En 1938, il devint chef de travaux détaché à l’Office national des combustibles liquides (ONCL). Après l’évacuation de l’Université de Strasbourg à Clermont-Ferrand (septembre 1939) Maillard fut affecté au CNRS, chargé de l’étude de problèmes de carburants, du tir d’armes automatiques à basse température, et de la fabrication de mines. Nommé maître de conférences en 1943 (détaché à l’ONCL), puis à l’École de Chimie en 1945, après le retour de celle-ci à Strasbourg et le départ de l’École de Pétrole à Rueil-Malmaison, il assura l’enseignement de la chimie appliquée. Professeur sans chaire (1948), puis titulaire à titre personnel (1954), il fut nommé en 1963 titulaire de la chaire de physico-chimie du pétrole, dont il assura l’enseignement jusqu’à sa retraite (1972). Les travaux de recherche de Maillard ont porté avant tout sur la chimie des hydrocarbures (viscosité, chloration, nitration, catalyse). Par la suite, grâce à l’association de plusieurs laboratoires, (Deluzarche, Brini, Sommer, Taniélian), d’autres sujets d’étude ont pu se développer : étude d’alcoxydes de métaux de transition, polymérisation catalytique de diènes conjugués, synthèses et études de structures, mise au point de techniques physico-chimiques nouvelles (chromatographie en phase gazeuse, fusion de zone, utilisation de très hautes pressions) et leur application à des problèmes variés (pollution, médecine agro-alimentaire). Ces recherches firent l’objet d’un nombre important de thèses et de publications et Maillard s’intéressa jusqu’à sa mort à l’avenir de ses chercheurs, qui se retrouvent maintenant dans diverses Universités françaises et étrangères. Préoccupé de la vie étudiante et des problèmes sociaux qui s’y présentent, il fut président du Comité régional des œuvres universitaires et scolaires (CROUS) à partir de 1952, et en particulier responsable de la construction de la cité Paul Appel (restaurant universitaire, 500 chambres). Il fut pendant de nombreuses années membre du Comité consultatif des universités. Commandeur des Palmes académiques (1951).

Publications diverses parues au Bulletin de la Société Chimique de France (à partir de 1939) ;

Notice individuelle A. Maillard (rédigée à l’occasion de sa nomination de professeur de classe exceptionnelle) ; Note bibliographique dans Bulletin de l’Association des anciens élèves de l’École nationale supérieure de chimie de Strasbourg, n° 59, juin 1990.

Mathilde Brini (1995)