Famille noble originaire du Danemark, installée en Alsace et notamment à Saverne au XVIIIe s. L’ancêtre, Friedrich Lutter, capitaine de cavalerie et officier de la milice royale du roi Frédéric II de Danemark, fut anobli le 30 juillet 1566 par ce dernier et prit le nom de sa terre d’origine, Garbenfeld.
- LUTHER de GARBENFELD Jean Joseph Ignace,
médecin (★ Libenau, Silésie autrichienne, 13.2.1716 † Saverne 21.1.1788). Fils de Gotfried Ludwig Luther von Garbenfeld et de Regine Theresa Pelcke; petit-fils de Johann Georg Luther von Garbenfeld (lui-même petit-fils de Friedrich Lutter) et d’Anna Maria Schuren von Waldsheim. ∞ 17.6.1752 à Saverne Marie Élisabeth Lessoe (★ Saverne 29.12.1727 † Saverne 6. 8. 1759), fille de Séverin Lessoe, (P puis C) (★ Nyköebing, île de Falster, Danemark, avant 1700 † Saverne 2.1.1737), pharmacien, naturalisé français en 1725, qui avait quitté Nyköebing en 1721, et de sa seconde épouse Marie Élisabeth Knepffler (★ Saverne 1708 † Saverne 1794); 7 enfants, dont 6 morts en bas âge. J. Luther de Garbenfeld fut naturalisé français en septembre 1752. Docteur en philosophie et en médecine à Libenau, il arriva à Saverne en 1743, mais acheva ses études de médecine à Strasbourg (certificat de médecine le 20mai 1746). Il s’installa à Saverne en 1746 comme médecin de la ville (Stadtphysicus).
- LUTHER de GARBENFELD François Xavier Louis,
avocat, maire de Saverne, (C) (★ Saverne 21.8.1757 † Saverne 27.10.1841). Fils de Jean Joseph Ignace Luther de Garbenfeld 1 ©. ∞ 31.8.1784 Jeanne Monet (★ Nancy-sur-Cluses, Savoie, 6.8.1759 † Saverne 14.2.1791), fille d’Auguste Monet et de Jeanne Françoise Grey, et recueillie après la mort de ses parents par son oncle Claude François Monet, qui était venu s’établir à Saverne comme marchand d’ornements d’église; 5 enfants, dont 3 morts en bas âge. Études au collège des Récollets de Saverne jusqu’en 1774, puis études de droit à l’Université de Strasbourg (licencié en septembre 1779). Reçu avocat au Conseil souverain de Colmar le 17 septembre 1779, puis au conseil de la Régence épiscopale de Saverne à partir de 1783. Au service du cardinal Louis René Édouard de Rohan-Guéméné ©, il obtint le 2 septembre 1784 un office de conseiller au conseil de Régence. Au moment de l’affaire du collier de la reine, il aurait été chargé par ses concitoyens de rédiger une supplique à l’adresse de Louis XVI pour obtenir la libération du cardinal, assigné à résidence à la Chaise-Dieu, Haute-Loire. En 1791, il refusa de siéger au bureau de paix. Le 13 novembre , il fut élu officier municipal dans la municipalité d’Arth © 2. En décembre 1792, il fut à nouveau élu officier municipal. Juge de paix à Saverne en 1792, puis administrateur en 1793 du district de Haguenau dont dépendait Saverne. Maire de Saverne en 1795, après avoir fait l’objet de suspicions en 1793. En 1796, il fut juge du tribunal de district de Haguenau séant à Saverne, puis à nouveau juge de paix jusqu’en 1798. Juge au tribunal civil de Saverne (décret du 1er consul du 13 juin 1800). Juge d’instruction à Saverne de 1811 à septembre 1837. Élu électeur d’arrondissement du canton de Saverne en 1803.
Bachmeyer, Livre d’or de la ville de Saverne, manuscrit au Musée de Saverne, copie aux Archives départementales du Bas-Rhin; Galerie bekannt gewordener Zaberner, Journal de Saverne, 1933 ; H. Gilliot, « Propos sur quelques vieux tableaux de la famille X. Gilliot de Saverne », Bulletin de la Société d’histoire et d’archéologie de Saverne et environs, 31, 1960, p. 10-11 ; R. Kugel, « Les ex-libris savernois du XVIIIe s. à nos jours », Bulletin de la Société d’histoire et d’archéologie de Saverne et environs, 126-127, 1984, p. 15; H. Heitz, « Saverne à la veille de la Révolution (texte inédit du « Stadtphysicus ») », Bulletin de la Société d’histoire et d’archéologie de Saverne et environs, 150, 1990, p. 18-19.
Henri Heitz et Mlle Gilliot (1995)