Maire de Bischwiller, (Pr) (★ Bischwiller 28.1.1804 † Bischwiller 20.4.1872).
Fils de Samuel Luroth, négociant en vins, et de Caroline Voeltzel. ∞ I 24.11.1829 à Bischwiller Julie Embser (★ 10.4.1809 † 10.2.1844), fille de médecin. ∞ II 13.3.1854 à Bischwiller Élisabeth Bertrand (★ 26.10.1807 † 5.3.1887), fille de drapier. Après avoir suivi des études à la faculté de Médecine de Strasbourg, Luroth obtint sa thèse de doctorat en 1827, puis effectua un séjour d’une année à Paris, où il collabora avec le professeur Stoeber, au Bulletin universel des sciences. En 1829, il s’établit à Bischwiller comme médecin généraliste et occupa, jusqu’en 1872, la fonction de médecin cantonal. En 1835, il entama une carrière politique en entrant au conseil municipal. Il fut installé comme maire de Bischwiller le 24 septembre 1840. Mais le 24 février 1848, lors de la chute de Louis-Philippe, il démissionna de son mandat, sous la pression de la foule. Il retrouva son fauteuil le 16 novembre 1852 et resta à la tête de la municipalité jusqu’à l’annexion de l’Alsace à l’Empire allemand. La guerre ayant provoqué le report des élections municipales prévues le 7 août 1870, il présida la commission municipale provisoire jusqu’aux élections de 1871. Après que les électeurs eurent boycotté par deux fois ces élections, il lança un appel au civisme et fut réélu maire le 15 octobre 1871. L’administration allemande le releva cependant de ses fonctions le 1er janvier 1872 et le remplaça par Frédéric Hickel. Bischwiller connut un essor économique et social sans précédent sous la magistrature de Luroth à qui on doit notamment la construction d’une école communale (1843), l’ouverture d’une station de chemin de fer (1855), la création de nouveaux quartiers (1853), la modernisation de la voirie, la construction d’une usine à gaz (1858), du collège (1864) et d’un hôpital civil (1870), l’assèchement des terres marécageuses du Ried, l’établissement à Bischwiller d’une chambre consultative des arts et manufactures (1862). Membre du consistoire réformé, Luroth est également l’auteur de L’administration municipale de Bischwiller, 1864, et de L’Église réformée et les synodes, 1860. Chevalier de la Légion d’honneur (1867).
Archives municipales Bischwiller, Affiches de Bischwiller, 1862-1872; E. Bourguignon, Bischwiller depuis cent ans, Bischwiller, 1875; D. Burckel, « Les maires de Bischwiller », Bulletin de l’Association des amis du musée de la Laub, 1980, p. 11, 12 ; F. Igersheim, Politique et administration dans le Bas-Rhin, Strasbourg, 1993 (index).
Christian Günther (1995)