Religieuse, résistante, (C) (★ Strasbourg 29.4.1914 † Nevers 11.5.1945).
Fille de Jean Michel Lotz et de Anne-Marie Fender. A fait son apprentissage d’infirmière pendant son noviciat à l’hôpital de Nevers de 1934 à 1936. Profession religieuse dans la congrégation des Sœurs de la Charité et de l’Instruction chrétienne de Nevers le 29 septembre 1937. Affectée comme infirmière surveillante aux salles militaires de l’hôpital de Nevers le 1er octobre 1937, elle a soigné les blessés qui affluaient de toutes parts au moment de l’exode et de la débâcle en juin 1940. Par la suite, elle a permis à près de deux mille prisonniers de guerre français de rentrer dans leurs foyers en leur faisant délivrer par les autorités militaires allemandes des certificats de réforme établis sur la base de dossiers truqués. Elle a également permis de nombreuses évasions (prisonniers de guerre en congé de captivité, travailleurs en Allemagne en permission, résistants hospitalisés…). Interprète officielle de l’hôpital, sa connaissance de la langue allemande lui a servi beaucoup dans les rapports avec l’occupant. La Médaille d’honneur du Service de Santé en bronze lui a été décernée le 11 octobre 1943.
Une plaque commémorative a été apposée à l’hôpital, rue Colbert, portant l’inscription :
« Ayez une pensée pour Sœur Thérèse Lotz, religieuse, infirmière surveillante, patriote, jeune Alsacienne au grand cœur de Français qui, en ces lieux, autrefois salles militaires, se dévoua aux victimes de la guerre et de l’occupation ». Son nom a été donné à une ruelle de la ville, non loin de la rue Saint-Benon, avec l’inscription : « Impasse Sœur Thérèse Lotz, infirmière à l’hôpital de Nevers sous l’occupation, patriote et résistante, 1914-1945 ».
Archives de la Congrégation à Nevers ; Le Nouvel Alsacien du 30.10.1970; Dernières Nouvelles d’Alsace du 5.2.2002 ; R. Epp, La terreur nazie en Alsace (1940-1945). Documents et témoignages, Strasbourg, 2003, p. 382.
† René Epp (2006)