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LORSON Pierre

Jésuite, écrivain, (C) ( Differlen, Sarre, 19.10.1897 † Sarrebruck 6.5.1954).

Fils de Jacques Lorson, mineur, et de Marie Kiefer. Études à l’école apostolique d’Amiens exilée à Thieu, Belgique. Entra en 1913 au noviciat jésuite replié à Antoing. Mobilisé par les Allemands, il déserta et termina la guerre du côté français. Professeur de lettres avant et après des études de théologie, ordonné prêtre en 1929, il fut nommé en 1933 à la résidence de Strasbourg. Bilingue, connaissant bien le protestantisme, il exerça son apostolat auprès des étudiants et, le dimanche, à la cathédrale. Parallèlement, il commença une carrière d’écrivain dans la revue Études, à La Croix, La nouvelle revue théologique et publia Voyages d’amitié (1936), relatant ses voyages en Europe centrale, Le visage humain de Jésus (1938) à partir de sa prédication. Encouragé par l’évêque Ruch ©, il fut actif dans le domaine œcuménique et accorda une grande importance à la semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Il donna des conférences littéraires en français et en allemand. En 1939, il publia en collaboration Racisme et catholicisme, puis, sous le pseudonyme de Lucien Valdor, Le chrétien devant le racisme, qui fut mis au pilon sous l’occupation. En 1939, il fut mobilisé comme infirmier, puis aumônier militaire en Lorraine, blessé, cité, démobilisé. Recherché par la Gestapo, il se réfugia dans le Midi, prêcha à Nice, enseigna la philosophie au Grand Séminaire de Fréjus. Il fit paraître La révolution des cœurs (1942) et L’avenir mystérieux des âmes et du monde (1943). Il traduisit de l’allemand, notamment Romano Guardini (Le Seigneur) et Gertrud von Le Fort. Dans Strasbourg libéré, il reprit son ministère et se mit, par la parole et par la plume, au service de la paix et du rapprochement entre les hommes, et publia : Les sœurs de Ribeauvillé (1946) ; Sainte Odile (1949) ; Mgr Charles Ruch (1948) ; La symphonie pacifique (1948) ; Un chrétien peut-il être objecteur de conscience ? (1950) ; Défense de tuer (1953) ; De la vieille à la nouvelle Europe (1953). Journaliste accrédité au Conseil de l’Europe, il en suivit les travaux et se passionna pour la construction européenne. Il collabora à Europe unie sous son nom ou celui de René Baltus. Il travaillait à un livre sur la non-violence quand, au début du Carême 1954, la maladie le surprit au cours d’un ministère à Sarrebruck.

La Documentation catholique, 1954, c. 829-830 ; Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, t. 1, Les jésuites,Paris, 1985, p. 186 ; Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, L’Alsace, sous la dir. de B. Vogler, Paris, 1987, p. 273-274.

Robert Bonfils (1995)