Chancelier de Charles le Gros, évêque de Vercelli, Italie († 24.6.900). De noblesse alémanique, élevé à la Reichenau, L. exerça une forte influence sur le roi d’Alémanie, devenu grâce aux circonstances empereur d’Occident. Successivement chancelier (877), archichancelier (878), évêque de Vercelli (Verceil) (880) et archichapelain (883), il imposa ses vues et trouva un appui certain auprès de l’impératrice Richarde ©. La faiblesse de Charles le Gros mécontenta les Grands qui contraignirent l’empereur à bannir le chancelier (887). Ayant perdu ses terres en Alsace, Liutward. fit volteface et soutint désormais le prétendant au trône, Arnulf de Carinthie, qui succéda à Charles le Gros, déposé à la diète de Tribur. Mais son rôle politique était terminé ; il périt en Italie lors de l’invasion des Hongrois. Accusé de rapacité, de népotisme et de despotisme par ses contemporains, Liutward est aujourd’hui jugé plus équitablement par les historiens. Sa part de responsabilité dans la répudiation de l’impératrice Richarde est difficile à évaluer, rien ne permet d’ailleurs d’étayer les accusations malveillantes portées contre celle-ci.
P. Kehr, Die Kanzlei Karls III, Berlin, 1936 ; M. Barth, Die heilige Kaiserin Richardis und ihr Kult, Sélestat, 1949 ; H. Keller, Zum Sturz Karl III, Deutsches Archiv für die Bearbeitung des Mittelalters 22, 1966 ; Lexikon der deutschen Geschichte, Stuttgart, 1977, p. 727-728 ; Dictionnaire des Rois et des Reines de France, 1989, p. 35-36 ; Neue Deutsche Biographie, 1985 ; H. Büttner, Geschichte des Elsass I und ausgewählte Beiträge, Sigmaringen, 1991, p. 138-142.
Iconographie : Châsse de sainte Richarde (XIV* siècle, restaurée au XIX* siècle), église d’Andlau.
Théodore Rieger (1994)