Artiste-peintre, graveur, dessinateur (* Strasbourg 20.8.1883 † Francfort 7.10.1935). Fils de Ludwig Philipp L., directeur d’école, et de Maria Catharina Simon, ∞ 28.6.1921 Francfort Selma Eva Ibach (* Barmen 16.3.1890), sculpteur, fille de Moritz Walther Ibach, facteur de pianos, et de Ida Selma Biller ; dont il eut deux filles Eva Maria, décédée à l’âge de quatre ans et Eva Marion (* 1925). Renonçant à passer l’Abitur, L. entra à l’École des Arts décoratifs en 1901, puis partit à Munich où il fréquenta les cours de Feuerstein © et de Becker-Gundal à l’Académie des Beaux-Arts. En 1908, L. obtint la grande médaille d’argent pour son tableau La mort et la Danseuse, suivie en 1910 du prix Graf-Schalck pour le triptyque Amour, qui lui permit de séjourner pendant deux ans et demi en Italie et plus particulièrement à Florence (1912-1914). Il réalisa alors le triptyque La mort et la Femme dont la partie médiane La Mort de la Mère fut acquise par les Musées de Strasbourg tandis que La Mort et l’Enfant fut achetée par le Römer-Museum de Hildesheim. Mobilisé en 1914 L. fut libéré du service militaire en 1917 pour raison de santé. Peu après, il s’établit à l’atelier Städel à Francfort où il exécuta le triptyque Le Christ bénissant l’âge pour la chapelle de la maison de retraite, rue Richard- Wagner. En 1925-1926 L. fut chargé de la décoration du foyer de l’apprenti, rue Gellert, détruit pendant la guerre 1939-1945. En 1929, L. s’établit à Francfort-Sachsenhausen. Une exposition rétrospective des œuvres de L. fut présentée par les Amis des Arts de Francfort en 1936. De nombreux travaux de L. furent détruits à Francfort en janvier 1944; d’autres à Darmstadt en août-septembre 1944. En 1985, la galerie Heussenstamm-Stiftung organisa une nouvelle exposition rétrospective où l’on montra principalement des oeuvres encore en possession de sa fille Marion. Citons entre autres: Le Réveil (huile), La Vie, La Douleur et le Péché, allégorie réalisée pendant son séjour à Florence, Mère et fille (huile), La Mort et le génie (eau-forte), Mon enfant et le chevreuil, livre d’images qui révèle à la fois le lyrisme de l’artiste et la maîtrise du dessinateur, Le lac de Genève (dessin), etc. Les œuvres présentées pendant cette exposition nous font découvrir en L. un artiste représentatif du Jugendstil.
Thieme-Beckert, 23, 1929, p. 235; R. Metz, Les peintres alsaciens de 1870 à 1914, Strasbourg, 1971; Frankfurter Aligemeine Zeitung du 10.10.1985; Galerie Heussenstamm- Stiftung. Gedächtnisausstellung Ernst Lincker 1883-1935 vom 1. bis 18.10.1985 (Catalogue illustré); Lotz II, p. 216.
François Joseph Fuchs (1995)