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LINANGE (LEININGEN), comtes de

Famille du Palatinat qui posséda des biens importants en Alsace. Il s’agit en réalité de deux maisons, dont la seconde branche des comtes de Saarbrücken, hérita et prit le nom de la première. Celle-ci est attestée avec certitude en 1128 avec le comte Emich et son fils de même prénom, témoins d’un acte de l’archevêque Adelbert de Mayence. Il semble qu’ils aient été fils et petit-fils de Emicho, comte du Nahegau et aussi, en 1100, comte du Wormsgau. À Emich le Jeune succéda son fils cadet Friedrich I (qui reprit parfois le prénom d’Emich dévolu en principe à l’aîné de la famille); celui-ci semble avoir épousé une fille du comte Albrecht III von Habsburg. Friedrich Emich (qui aurait été nommé landvogt du Speyergau) étant décédé sans héritier avant 1214, son héritage passa à son neveu Friedrich II (fils de sa sœur Lukardet de Simund II von Saarbrücken), qui prit alors le titre de comte de L. et fonda la deuxième maison de ce nom. La lignée s’introduisit en Alsace avec son fils Simund © 1, qui par mariage entra en possession de son principal domaine dans la région, le comté de Dabo. Mais les luttes pour cet héritage obligèrent les Linange à reconnaître la suzeraineté de l’Évêché de Strasbourg, ce qui limita leur activité dans la province. Hormis l’entrée en possession, en dot, de domaines centrés sur Brumath et de divers droits (souvent de seigneuries) dans certains châteaux et seigneuries, ils ne firent pas d’acquisition significative. La co-seigneurie de Brumath fut d’ailleurs une source continuelle de tracas, ceci avant qu’elle ne soit perdue à la suite d’un violent conflit contre les Lichtenberg © et leurs alliés. Ce n’est qu’avec l’acquisition par mariage de la seigneurie d’Oberbronn, au XVIe siècle, qu’ils entrèrent en possession d’une véritable entité territoriale en Alsace. La lignée se scinda en de nombreuses branches. À la suite d’un premier partage, en 1237, se forma celle des L.- Landeck qui s’éteignit dès 1290. Par un nouveau partage en 1317-1318 furent créées les branches de L.-Dagsburg et L.-Hardenburg. La première reçut essentiellement la partie nord du territoire familial, la seconde la partie sud; mais le comté de Dabo resta en communauté. La première des lignées axa par la suite son action et sa politique matrimoniale vers la vallée du Rhin alors que la seconde orienta davantage sa politique vers la Lorraine il en sortit ainsi dès 1321 la branche des L.-Rixingen (éteinte en 1499-1500). A la mort de Hesso © 11, dernier des L.-Dagsburg, la lignée des L.-Hardenburg prit le nom de L.-Dagsburg-Hardenburg alors que par le mariage d’une sœur du défunt avec un sire de Westerburg fut fondée la famille de L.-Westerburg. Les L.-Dagsburg-Hardenburg (dont essaima encore au XVe siècle la branche de L.-Apremont) se divisa encore à la fin du XVIe siècle en deux branches dont l’une prendra le nom de L.-Dagsburg-Falkenburg (branches qui survivent encore de nos jours).

Ordre de classement

1. Simund († 1234-1236)
2. Friedrich III (* 1237 † 1250-1251)
3. Emich IV (* 1237 † 1276-1278)
4. Friedrich IV (* 1254 † 1613)
5. Jofried (* vers 1288 † 1344), Landvogt
6. Emich V(* après 1329 † 1380-1381)
7. Emich VI († 1452), Landvogt
8. Friedrich VIII (* 1369 † 1442-1445)
9. Johann (* 1385 † 1442-1445)
10. Schafried(1428 † après 1475)
11. Hesso (* 1435 † 1467)
12. Emich VII (* 1428 † 1495)
13. Emich VIII († 1535)
14. Philipp I (* 1527 † 1597)
15. Friedrich Emich (* 1621 † 1698)
16. Ludwig Eberhard (* 1627 † 1688).

1. Simund

(† 1234-1236). Fils aîné de Friedrich II et de la comtesse Agnes von Eberstein. ∞ 1223 la com- tesse Gertrud von Dagsburg (Dabo), veuve du duc Thiébaut Ier de Lorraine et divorcée du comte Thiebaut IV de Champagne. À la mort de son épouse vers 1225, il fut un des nombreux prétendants à son héritage avec, en particulier, les margraves de Bade, oncles de la défunte, l’évêque de Metz (qui voulait récupérer les fiefs messins tombés en déshérence), le duc Henri Ier de Brabant. Dès la même année, l’évêque de Metz, Jean d’Apremont, contracta des alliances pour faire respecter ses droits. Par un traité de paix du 29.8.1227 signifiant l’échec de Simund, celui-ci s’engagea à épouser Elisabeth d’Apremont, nièce du prélat, laquelle recevait, entre autres, en douaire, le château de Dabo; quant aux anciens fiefs messins, il n’en était même plus question, l’évêque les ayant repris. De cette défaite, les L. gardèrent un violent ressentiment contre l’évêque qui conduisit souvent encore à des tensions. Par ailleurs, en ce qui concernait l’héritage alsacien des Dagsburg, des transactions entre les margraves de Bade, les L. et l’évêque de Strasbourg, Berthold von Teck, amenèrent à un accord, le 29.9.1226, par lequel S. abandonnait à ce dernier ses droits sur Alt- et Neu-Girbaden, conservant une partie de Neu-Girbaden et des environs en fief, recevant en outre la promesse de recevoir les fiefs des châteaux de Dabo et de Bernstein, dès que l’évêque aurait mis la main sur ceux-ci. Le 25.4.1227, un jugement landgraviat accorda l’héritage des Dagsbourg à l’évêque de Strasbourg, qui avait racheté les droits des margraves, et déclara le prélat libéré de tous devoirs et promesses envers les L. S’estimant floué, S. entra en guerre avec l’évêque qui assiégea le Bernstein. Par un nouvel accord conclu le 5.7.1228, S. se vit confirmer l’investiture de Neu-Girbaden et fut inféodé de Dabo, recevant également les localités de Renchen et Ullenburg en Bade; ces dernières n’étant pas encore rachetées, S. reçut en gage le château de Ringelstein. Profitant de ce que l’évêque de Metz, Jean d’Apremont, se trouvait en guerre contre la ville de Metz, S. reprit l’offensive contre lui. Mais ayant été fait prisonnier, il dut signer la paix avec son rival le 16.3.1234 et renoncer définitivement au comté de Metz et aux autres possessions des Dagsburg, ne conservant en fief messin que les droits de cet évêché à Dorlisheim, Hersbach et Muhlbach. À la mort de S. l’évêque de Strasbourg ne voulut plus remettre ses fiefs à d’autres membres de la famille de L., d’où un nouveau conflit avec le père du défunt, ainsi qu’il ressort d’un privilège accordé le 10.7.1237 par l’empereur Frédéric II de Hohenstaufen aux bourgeois de Strasbourg, dans lequel il demandait à ceux-ci de n’apporter aucune aide à l’évêque contre les L.

2. Friedrich III

(cité depuis 1237 † 1250-1251). Frère de 1. ∞ avant 1242 la comtesse Adelheid von Kyburg, petite-fille du duc de Lorraine Ferry II, laquelle lui apporta en dot la seigneurie d’Ormes. À la mort de son père et après celle de son frère Simund © 1, F. et son frère Emich IV © 3 héritèrent de la situation conflictuelle concernant Dabo. Le 13.2.1239, l’évêque de Strasbourg, en position de force, obtint que F. renonçât aux fiefs de Girbaden, des villages en dépendant dans la vallée de la Bruche, ainsi qu’au château de Ringelstein; F. fut inféodé de Dabo et des villages en dépendant, ainsi que de Durrenstein, Colrethal et Hohengoeft. Le 15.9.1239, en signe de bonne entente après les conflits ayant opposé son église aux L. l’évêque de Metz lui engagea Dorlisheim, fief que l’évêché avait récupéré à la mort de Simund von L. En 1241, F. et son frère s’engagèrent à servir l’évêque de Strasbourg comme homme-liges, le prélat assurant en contrepartie le respect des termes du contrat de 1239. Le 9.3.1247, le roi Conrad lui remit le hameau de Saint-Paul près de Wissembourg et tous les fiefs d’Empire tombés en déshérence à la mort de B. von Wegelnburg. Après avoir remis la chapelle de Durrenstein à l’abbaye d’Obersteigen, F. fit don, en 1249, des dîmes d’Ischeit au prieuré de Saint-Quirin.

3. Emich IV (L.-LANDECK)

(Cité depuis 1237 † 1276-1278). Frère de 1. ∞ I Elisabeth von N. ∞ II 1265 Margarete von Flengebach. En 1255, il se brouilla avec la ville de Strasbourg pour avoir arrêté à Hoerdt et enfermé dans son château de Landeck des envoyés de l’alliance des villes et états du Rhin qui se rendaient à Strasbourg qui voulait adhérer à cette ligue. En 1257, il soutint le margrave de Bade qui, en raison des droits de péage exigés à Seltz, était en guerre contre Worms et d’autres villes rhénanes. Ce conflit fut relancé en 1268, mais E. se trouvait dans le camp opposé et, le 4 mai, conclut une alliance avec l’évêque Heinrich de Strasbourg, celui de Spire et avec son propre neveu Friedrich IV © 4, au sujet de la punition commune de la ville de Seltz. Voulant éviter la destruction totale de la ville et n’étant favorable qu’à un démantèlement des remparts et au comblement des fossés, E. IV prit Seltz en gage, faisant savoir que si l’évêque désapprouvait sa démarche, il était prêt à agir autrement. En 1273, E. et son frère furent garants entre le duc Frédéric de Lorraine et son prisonnier, le chantre du chapitre de Strasbourg Conrad von Lichtenberg et, en 1274, ils furent également garants pour Burcard von Geroldseck, fait prisonnier par le duc de Lorraine lors d’une guerre contre les évêques de Metz et de Strasbourg. Après avoir créé en 1268 la ville de Landau, E. y fonda en 1276 un couvent de chanoines augustins, faisant appel à des moines en provenance d’Obersteigen.

4. Friedrich IV

(Cité depuis 1254 † 1316). Fils de 2. ∞ I avant 1268, la comtesse Mechtild von Sponheim, ∞ II 1282 Jeanne Julienne d’Apremont; citons 2 filles: Ferriata ∞ avant 1309 Johann I et Jenate ∞ 1318 Hanemann II von Lichtenberg © 10. En 1261, l’évêque de Strasbourg lui accorda une rente de 15 foudres de vin à Molsheim. Landvogt du Speyergau dès 1277, il fut un fidèle soutien du roi Rodolphe de Habsbourg lequel lui assigna, en 1285, une rente annuelle de 30 foudres de vin à Balbronn. En novembre 1281, il fit savoir à Heinrich von Bannacker et à ses autres fidèles que le bateau de l’abbaye de Neubourg avait droit de libre circulation sur le Rhin et qu’il y était exempté de tout droit de péage. S’étant allié au duc de Lorraine et au comte de Bar contre l’évêque de Metz (soutenu par l’évêque de Strasbourg), il fut fait prisonnier en 1289, avec son fils Friedrich V, à la bataille de Berviller-en-Moselle, perdant ses fiefs messins et, pour un moment, le fief de Dabo. En 1290, il reçut les mêmes droits urbains que Haguenau pour une ville qu’il voulait bâtir près de Dabo, Neustadt; mais ce projet avorta. Cousin germain d’Albrecht von Habsburg, F. soutint pourtant d’abord son adversaire, le roi Adolphe de Nassau et participa en 1293 à la campagne militaire dans le centre-Alsace, sa présence étant attestée le 20 septembre au camp de Ribeauvillé et, les 22 et 23 octobre, devant Colmar; il en profita pour se faire remettre en gage l’ensemble du vignoble de Balbronn. En 1298, F. se trouvait dans le camp adverse, participant aux côtés d’Albrecht von Habsburg à la décisive bataille de Göllheim alors que son fils, Friedrich V, se battait aux côtés d’Adolphe. En octobre 1298, F. faisait partie de l’armée d’Albrecht qui reprenait la Haute- Alsace en mains. En 1301, F. remit en arrière-fief à Heinrich von Bannacker le domaine de Saint-Paul près de Wissembourg (arrière- fief qu’auraient déjà tenus avant 1292 les sires de Fleckenstein ©). Avant 1317, F. reçut égale- ment en fief de l’évêché de Strasbourg le château de Nideck.

5. Jofried (L.-HARDENBURG)

Landvogt, (* vers 1288 † 1344). Fils du second lit de 4. ∞ I 1303-1305 Agnes von Ochsenstein. ∞ II avant 1321 la comtesse Mechtlid von Salm. J. fut fiancé dès l’âge de trois ans à Agnes, fille de Otto von Ochsenstein, gendre de feu Emich IV © 3, ceci afin de récupérer la moitié du fief du château de Landeck passé à Otto avec l’extinction de la branche de L.-Landeck en 1290. En 1309, il était déjà landvogt d’Alsace et, le 20.9.1310, la Forêt-Sainte de Haguenau lui fut engagée, avec toutes ses dépendances, pour une durée de quatre années. De la fin 1311 jusqu’en 1313, J. se trouvait en Italie, dans l’armée du roi Heinrich VII von Luxemburg, une miniature le représente alors, participant aux combats, et sa présence aux cérémonies du couronne- ment, à Rome, est attestée en juin-juillet 1312. Le 11 novembre de cette année, l’empereur lui permit de racheter la charge de Schultheiss de Sélestat et, le 2 décembre, en reconnaissance des importantes sommes qu’il lui devait, le monarque l’éleva à la dignité de comte d’Empire et fit savoir qu’on ne pourrait pas lui retirer, à lui ou à ses héritiers, la charge de landvogt tant que la dette ne serait pas remboursée; il s’agit du premier pas vers la dénaturation du rôle administratif dévolu à l’origine à cette institution. Le 2.1.1313, Heinrich VII fit encore savoir que J. pourrait racheter tous les gages d’Empire dans les limites du bailliage provincial et les conserver jusqu’à leur rachat par la royauté. En l’absence de J., un unterlandvogt était donc chargé de rendre la justice à sa place, en l’occurence Friedrich von Wangen. Au printemps 1313, J. était de retour d’Italie et prit part à l’expédition des Strasbourgeois contre le margrave de Bade Rudolf. Après la mort de Heinrich VII, le 24.8.1313, J. se trouvait à Francfort au moment de l’élection de son successeur, le 20.10.1314. Le 3.1.1315, le roi Louis de Bavière © fit savoir à tous les prévôts, bourgmestres, conseillers et bourgeois des villes impériales d’Alsace que J. était installé dans la charge d’avoué de la province, mais rien n’indique que J. ait encore exercé cette charge. Par la suite, on ne retrouve guère J. en Alsace. Par deux conventions, en 1317 et 1318, J. et son frère Friedrich V se partagèrent leur patrimoine, le comté de Dabo res- tant toutefois possession commune. En 1321, il se nommait sire de Rukesingen (Rechicourt), ayant épousé Mechtilde von Salm de laquelle il hérita cette seigneurie lorraine, laquelle passa par la suite à son fils Fritzmannqui fonda ainsi la lignée des L.-Rexingen. En 1336, le roi de Bohême, Johann von Luxemburg, fit une tentative pour le faire nommer bailli de Kaysersberg, Munster et Turckheim, localités qui lui avaient été engagées, mais le projet avorta du fait que le roi Louis récupéra ces biens dès cette année. En 1340, J. remis la moitié de ses droits sur le château de Nideck à son fils Emich V © 6.

6. Emich V (L.-HARDENBURG)

(* après 1329 † 1380-1381). Fils de 5. ∞ I 1343 Lukard von Falkenstein. ∞ II 1362 la comtesse Margarete von Habsburg-Kyburg. En 1344, il hérita de son père les 2/6e du comté de Dabo alors que son frère Fritzmannvon L.-Rexingen hérita d’un 1/6e. En 1352, il soutint Heinrich III von Lichtenberg contre son père Hanemann II, lequel avait renvoyé son épouse Jenate von L. (une fille de Friedrich IV) pour vivre avec sa maîtresse, la servante Lise. En 1355, il fut pourtant en conflit avec Heinrich von Lichtenberg © 13, à propos de la dot de Jenate. En 1370, E. tenta de soustraire Dabo à la suzeraineté de l’évêque de Strasbourg en faisant considérer ce domaine comme fief direct de l’Empire ; un long conflit s’ensuivit. Le 3.2.1371, il vendit, avec l’accord de son gendre, Riedseltz et son château à l’Ordre Teutonique et, en 1372, il céda en gage aux chevaliers Claus et Götz von Grostein sa part de la seigneurie et de la justice à Dorlisheim. Le 19.5.1373, E. s’engagea à servir et à aider la ville de Strasbourg, avec 9 hommes, ceci pour une durée de trois années.

7. Emich VI (L.-HARDENBURG)

Landvogt, († 1452). Fils de 6. ∞ I 1383 Claire de Fénétrange. ∞ II 1415 la margravine Beatrix von Baden; il eut notamment 3 fils: Niclauset Georg, chanoines de Strasbourg en 1432 et Anton, prévôt de l’abbaye de Wissembourg, cité en 1469. En 1383, son épouse lui apporta en dot, en particulier de nombreux biens qui étaient des gages de la seigneurie de Lichtenberg, à savoir un château et la moitié de la ville de Brumath, la moitié de l’avouerie de Stephansfeld, la moitié des localités de Hohatzenheim, Mittelhausen, Hohfrankenheim et Wolfisheim, ainsi que Gries, Diefweiler et Waltenheim. Cette cession entraîna, durant plus d’un demi-siècle, de nombreux conflits avec la maison de Lichtenberg. Cette dot comprenait aussi des gages provenant des seigneurs d’Ettendorf ©, à savoir une part du Hohenfels et des localités de Dambach, Neunhoffen, Kützelsheim et Offwiller. En 1386, il était copropriétaire du château de Wasigenstein. En 1388, il céda sa moitié de Brumath à l’Electeur palatin, en guerre contre la ville de Strasbourg qui ravagea alors la localité. E. la racheta à l’Electeur en 1396. E. mit aussi fin en 1388 au conflit ayant opposé son père à l’évêque de Strasbourg concernant les droits de souveraineté sur le comté de Dabo qu’il reconnut au prélat. Le 29.11.1394, il reçut, pour un an, de la part du roi Wenceslas, l’administration du bailliage impérial d’Alsace; lorsque cette charge fut accordée à Borsiboy von Swinar, celui-ci nomma E. Unterlandvogt. Borsiboy ayant déclaré aux états de l’Empire, le 6.3.1397, qu’il ne pourrait venir en Alsace, E. fut nommé son représentant et resta dans ces fonctions jusqu’en automne 1397. En 1431, un conflit l’opposa à Jacob von Lichtenberg © 20 à propos de rentes à Brumath qui, depuis quatre années, n’étaient plus honorées par les L. Les Lichtenberg s’emparèrent alors pour un an des biens de ceux-ci à Brumath.

8. Friedrich VIII (L.-DAGSBURG)

Landvogt, (cité depuis 1369 † 1434). Fils de Friedrich Emich VII et de la comtesse Jolantha von Jülich. ∞ 1405 la margravine Margareta von Hachberg. Nommé pour un an Landvogt d’Alsace le 30.8.1399 par le roi Wenceslas, il fut l’un des conseillers du roi Robert Ier. En 1400, il convint avec la ville de Haguenau et Johann IV von Lichtenberg © 19 de laisser durant une année leurs dissensions en suspens. Citons une sœur, Else, ∞ 1370 Hanemann I von Zweibrücken-Bitsch.

9. Johann (L.-RIXINGEN)

(cité à partir de 1385 † 1442-1445). Fils de Jofried II et de la margravine Margarete von Baden. ∞ la comtesse Elisabeth von Lützelstein (La Petite-Pierre). Par son mariage, il reçut une partie du comté de La Petite-Pierre et devint copropriétaire de la seigneurie de Marmoutier. En 1394, lors de la vacance du siège épiscopal de Strasbourg, le grand prévôt du chapitre, son beau-frère Burcard von Lützelstein ©, qu’une partie des chanoines voulait placer sur le siège épiscopal, lui engagea le château de Frankenburg en raison d’une dette contractée par feu l’évêque Friedrich von Blankenheim. Cette créance fut rachetée en 1395 par Claus et Adam Zorn. En 1418, il acquit en gage une partie de la seigneurie de Marlenheim. En 1439, avec son fils Rudolf, il céda 1/4 de Weyersheim à Wirich von Flohenburg et à Claus Schowenstett. Ce fils eut notamment 3 enfants : Friedrich, chanoine (1452) puis archidiacre de Strasbourg (1467), Heinrich, chanoine de Strasbourg (1459) et Imagina ∞ 1452 Caspar von Rappoltstein (Ribeaupierre). Un autre fils de J., Friedrich, cité de 1427 à 1445, était scolastique au chapitre de Strasbourg.

10. Schafried (L.-HARDENBURG)

(Cité à partir de 1428 † après 1475). Fils de 7. ∞ 1432 Catharina von Schönforst. En 1439, il engagea la moitié de Wolfisheim à Reinhard Museler; en revanche, en 1444, il acheta à Walter von Müllenheim sa part de Geudertheim. En 1449, son beau-frère Jacob von Moers-Saarwerden lui engagea 1/3 du château et du comté de Sarrewerden, localité où S. vint résider. Ayant hérité des biens apportés en dot par sa mère, il entra lui aussi en conflit avec les Lichtenberg en 1450, se plaignant d’exactions commises envers ses sujets et employés à Oberbronn et d’empiétement sur ses droits à Brumath; il s’ensuivit un violent conflit armé qui embrasa toute la région. S. ouvrit les hostilités, chacun des deux partis ravageant tour à tour les domaines de l’adversaire; ainsi, le château des L. à Brumath fut démantelé en décembre. Bien qu’ayant reçu l’appui de l’Electeur palatin, de Georg von Ochsenstein, des Moers- Saarwerden, de Theobald von Hohen- Geroldesck, de Johann von Fleckenstein entre autres, l’armée de S. fut battue le 5.6.1451 à Reichshoffen. Fait prisonnier au pont de Gundershoffen, S. fut tour à tour enfermé à La Petite-Pierre, à Lichtenberg puis à nouveau à La Petite-Pierre. En 1452, un arbitrage de l’évêque de Strasbourg conduisit à un accord par lequel S. devait être libéré moyennant la promesse de ne plus prendre les armes contre les Lichtenberg, les Lützelstein et les Fénétrange, de renoncer aux biens venant de la dot de Clara de Fénétrange au profit des Lichtenberg, ainsi qu’à ses droits à Balbronn et à ses prétentions sur le comté de Sarrewerden. S. ne fut pas libéré pour autant; les Lichtenberg paraissant lui avoir voué une haine tenace. S. se trouva toutefois libre quand, en novembre, l’Electeur palatin enleva le château de La Petite-Pierre et confisqua leur comté aux Lützelstein. Mais la querelle n’ayant toujours pas pu être arbitrée, les Lichtenberg profitèrent de ce que S. se rendait avec un sauf-conduit impérial, à Niederbaden pour s’en emparer lors d’une embuscade. S. retrouva les geôles de Lichtenberg où il croupit jusqu’en 1463, n’étant libéré qu’en confirmant sa renonciation de 1452 et en faisant de nouvelles concessions, notamment dans le Palatinat.

11. Hesso (L.-DAGSBURG)

(Cité à partir de 1435 † 1467). Fils de 8. ∞ en 1441, la duchesse Elisabeth von Bayern. En 1439, il engagea la moitié du village et de la justice de Dorlisheim à Wirich von Hohenburg II fut le dernier des L.-Dagsburg.

12. Emich VII (L.-DAGSBURG-HARDENBURG)

(Cité depuis 1428 † 1495). Fils de 7. ∞ avant 1466 Anna d’Autel. En 1435, avec son frère Bernhard, il fut obligé d’enlever de force le château de Alt-Windstein, tombé aux mains de vassaux félons dont il était co-seigneur. Engagé aux côtés de son frère Schafried © 10 dans la guerre contre les Lichtenberg, il s’évertua en vain à obtenir sa libération lors de sa seconde captivité. En 1467, à la mort de Hesso de L.- Dagsburg, il réunit 5/6e des droits sur le comté de Dabo et s’intitula comte de L.-Dagsburg- Hardenburg. En 1480, son neveu Niclaus von Moers-Saarwerden lui engagea son comté. Très en faveur auprès de l’empereur Frédéric III, il obtint de nombreux privilèges en particulier, la haute-justice sur le comté de Dabo. À sa mort, il laissait à son fils Emich VIII © 13 un comté en plein renouveau.

13. Emich VIII (L.-DAGSBURG-HARDENBURG)

(† 1535). Fils de 12. ∞ Agnes von Epstein. Réputé pour son caractère belliqueux et aventureux, E. vit ses biens confisqués et donnés à l’évêque de Strasbourg jusqu’en 1515 pour avoir pris parti pour le roi de France Louis XII contre l’empereur Maximilien Ier. Il ne rentra en possession du comté de Dabo (à nouveau réuni depuis l’extinction des L.-Rixingen) qu’en 1519 et encore fut-il poussé à se désister en faveur de ses fils Emich X et Engelhart. Il se retira au château de Dabo dont il fit un repaire de brigands.

14. Philipp I (L.-WESTERBURG-ALTLEININGEN)

(* 1527 t 1597). Fils de Cuno von L. et de Margarete von Stolberg-Wernigerode. ∞ 1551 la comtesse Amalia von Zweibrücken-Bitsch. Par son mariage, il entra en possession de la seigneurie d’Oberbronn. En 1570, à la mort de Jacob, dernier des Zweibrücken-Bitsch, il fut inféodé du comté le 31 août, deux jours après l’inféodation au comte Philipp von Hanau! P. vendit ses droits au duc Charles III de Lorraine qui entreprit alors de s’emparer de Bitche et Lemberg par les armes. P. voulut revenir sur sa cession mais dut signer la vente définitive le 31.9.1573 à Nancy.

15. Friedrich Emich(L.-DAGSBURG-HARDENBURG)

(* 1621 † 1698). Fils de Johann-Philipp II. Lors de la Guerre de Hollande, commandant un régiment brandebourgeois, il obligea les troupes de Turenne, pourtant victorieuses à Entzheim, à se replier derrière la Zorn. Mais la riposte de Turenne rejeta les Impériaux de l’autre côté du Rhin.

16. Ludwig Eberhard (L.-WESTERBURG-RIXINGEN)

(* 1627 † 1688). Fils de Philipp II. ∞ Charlotte von Nassau. Il défraya la chronique en délaissant son épouse et leurs enfants pour sa cousine Agatha Louise. Menant une vie dissolue, il vendit une grande partie de ses possessions lorraines en 1667 au comte palatin Adolf Johann von Birkenfeld-Zweibrücken. Celui-ci n’ayant pas réglé la totalité de la somme, il fut obligé de quitter à nouveau Oberbronn. Voulant se venger, il leva des troupes en Basse-Saxe et, dans la nuit du 6.3.1669, surprit le château d’Oberbronn. Le comte de L. ne trouva son salut qu’en sautant d’une fenêtre, et trouva refuge en son château de Rauschenburg, près d’Ingwiller que l’ennemi attaqua en vain.

J.G. Lehmann, UrkundlicheGeschichte der Grafschaft Hanau-Lichtenberg, I, Mannheim. 1862, J. Becker, Die Landvögte des Elsassundihre Wirksamkeit von Heintich VII 1308 bis zur Verpfändung der Reichslandsvogtei an die Kurfürsten der Rheinpfalz 1408, Strasbourg, 1894; R. Krebs, Dagsburg und die Grafen zu Leiningen, Mitteil. d. Hist. Ver. d. Pfalz, XXII, 1898, p. 1-46; P. Marichal, Cartulaire de l’Évêché de Metz, Mettensia, IV-V, Paris, 1903-1908; Sitzmann II, 174-178; Regesten der Bischöfe von Strassburg vom Jahre 1202-1305, publié par A. Hessel et M. Krebs, II, Innsbruck [1924-] 1928; I. Toussaint, Die Grafschaften Leiningen im Mittelalter, Pfalzatlas, 27-28, Spire, 1975, p. 1056-1107; I. Toussaint, Die Grafen von Leiningen, Sigmaringen, 1982.

Jean-Michel Rudrauf (1195)