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LEVY Hirzel

Originaire de Wettolsheim ; personnage principal d’une affaire judiciaire qui bouleversa les juifs d’Alsace au XVIIIe siècle. Il avait été accusé par une veuve de Houssen de brigandage, vol et violences commis dans la nuit du 9.12.1754, avec la complicité de Menkeh Lévy de Wettolsheim et de Moïse Lang. Puis, prise de doutes, elle se rétracta. Le bailli de Ribeauvillé fit pression sur elle pour qu’elle maintienne son accusation, puis condamna les trois accusés à la roue. Or Hirzel Lévy avait un alibi. Il se trouvait, à l’heure du crime, non pas à Houssen mais à Sierentz. Les condamnés en appelèrent au Conseil souverain d’Alsace. Bien que l’alibi fût confirmé par le seigneur de Sierentz, le Conseil souverain confirma la première sentence. Les préposés généraux de la Nation juive en Alsace, Aaron Mayer de Mutzig, Lehmann Netter de Rosheim, s’étaient rendus à Paris multipliant les démarches auprès du ministre et sollicitant une audience du roi, rejoints par Moïse Blien, Jacob Baruch Weyl d’Obernai et Mendié Halphen de Nancy. Leurs efforts furent couronnés de succès, car le roi en son Conseil dessaisit le Conseil souverain d’Alsace de l’affaire au profit du Parlement de Metz. Le 24.9.1755, celui-ci déclara la sentence du bailli de Ribeauvillé mal jugée, la cassa et ordonna que les accusés soient libérés. La sentence vint trop tard pour le malheureux L., mort sur la roue à Colmar. Les autres accusés furent libérés. En dépit de cette victoire du droit, cette grave erreur judiciaire marqua profondément la population juive d’Alsace.

BNUS, Ms 4018 Hebr. (30 feuillets) ; Carmoly, Hirzel Lévy dit le Kadosch de Wettolsheim, Archives israélites de France 18, 1857, p. 152-158 ; I. Loeb, Hirzel Lévy, mort martyr à Colmar en 1754, Annuaire de la Société des études juives 1, 1881, p. 123-161 ; R Raphaël et R. Weyl, Regards nouveaux sur les juifs d’Alsace, Strasbourg, 1980, p. 49 ; EA VII, 1984, p. 3925 (sous Hirzel Levy).

Robert Weyl (1995)