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LEREBOULLET Dominique Auguste

Professeur, naturaliste, (c) (★ Epinal, Vosges, 2e jour complémentaire an XII = 19.9.1804 † Strasbourg 6.10.1865).

Fils de Charles Joseph L., garde-magasin du timbre, et de Marie Thérèse Marcot. ∞ 4.4.1839 à Molsheim Marie Françoise Eléonore Rosalie Riehl, fille de Henrich R., notaire ; 2 fils © 2 et 3. Après des études classiques, il entra à la Faculté de Médecine de Strasbourg. Encore étudiant, en 1832, il demanda à être envoyé à Paris où sévissait une épidémie de choléra pour étudier cette maladie dans les hôpitaux et à son retour, il séjourna à Bar-le-Duc où ce fléau venait d’éclater. Le 29.8.1832, il soutint une thèse sur le choléra fondée sur ses nombreuses observations cliniques. Il se voua ensuite à l’étude des sciences naturelles, sous la direction du professeur G.L. Duvernoy © dont il devint le disciple de prédilection et le préparateur. En 1837, Duvernoy, nommé professeur d’histoire naturelle au Collège de France, quitta Strasbourg et la direction du Musée d’histoire naturelle fut confiée à L. Avec l’aide de W.P. Schimper ©, nommé conservateur, il augmenta considérablement les collections. En 1838, il soutint une thèse sur l’anatomie comparée des vertébrés et obtint le grade de docteur ès sciences. La même année, une ordonnance royale créa une chaire nouvelle de zoologie et de physiologie animale à la Faculté des Sciences de Strasbourg ; L. en fut le premier titulaire et exerça cette fonction jusqu’à sa mort. Sa formation zoologique était fondée sur les travaux d’anatomie comparée de G. Cuvier et de Duvernoy. Il se préoccupa très tôt d’approfondir ses connaissances en splanchnologie, en embryologie et en cytologie, domaines dans lesquels il publia de nombreux travaux originaux. Le grand mérite de L. fut d’avoir introduit dans son cours de physiologie animale des leçons d’histologie humaine et comparée fondées sur l’usage du microscope alors peu répandu, ce qui attira de nombreux étudiants en médecine. Mais cet enseignement nouveau et hétérodoxe en France où la théorie cellulaire était niée (alors qu’elle était enseignée dans les universités allemandes) lui attira de gros ennuis de la part des éminences parisiennes. Il fut averti d’avoir à le supprimer de ses leçons publiques et dut se résigner à faire de l’histologie dans son cabinet en attendant des jours meilleurs. Une chaire d’histologie ne fut créée à Paris qu’en 1862 mais l’Université de Strasbourg peut s’enorgueillir d’avoir compté dans ses rangs le premier professeur d’histologie en France. En 1861, L. fut nommé doyen de la Faculté des Sciences de Strasbourg à la suite du départ de G. Daubrée © nommé à Paris. L. mourut au travail d’une crise d’apoplexie et sa chaire fut confiée au professeur J.J.E. Baudelot, qui l’occupa jusqu’en 1871. Chevalier de la Légion d’honneur, membre fondateur de la Faculté de Médecine, correspondant du Ministère de l’Instruction publique, secrétaire perpétuel de la Société des Sciences naturelles de Strasbourg et membre associé ou correspondant de nombreuses sociétés savantes françaises et étrangères. Il publia de nombreux travaux dont quatre mémoires qui furent couronnés par l’Institut et l’Académie de Médecine.

Considérations pratiques sur le choléra-morbus observé à Paris et dans le département de la Meuse pendant l’année 1832, thèse de doctorat en médecine, Strasbourg, 1832 ; Tableaux des ordres, des familles et des mammifères adoptés pour le cours de zoologie de la Faculté des Sciences, Mémoires de la Société du Musée d’histoire naturelle de Strasbourg II (3), 1834, p. 1-10 + 5 tabl ; Anatomie comparée de l’appareil respiratoire dans les animaux vertébrés, thèse de doctorat ès sciences, Strasbourg, 1838 ; Notice sur le Musée d’histoire naturelle de Strasbourg, RA, 1838, p. 1-85; Propositions sur la respiration des plantes, Strasbourg, 1838 ; Esquisses zoologiques sur l’homme, Strasbourg, 1841 ; Duvernoy et Lereboullet, Mémoires sur la respiration des crustacés isopodes, Annales des sciences naturelles, 2e s., XV, 1841, p. 177 ; Notes et renseignements sur les animaux vertébrés de l’Algérie qui font partie du Musée de Strasbourg, Mémoires de la Société du Musée d’histoire naturelle de Strasbourg, III (2), 1842, p. 1-73 + 5 pl. ; Note pour servir à l’histoire du Coïpou, Mémoires de la Société d’histoire naturelle de Strasbourg III (3), 1843, p. 1-26 + 2 pl. ; Essai d’une monographie des origines de la respiration de l’ordre des crustacés isopodes, Annales des sciences naturelles, 2e s., XX, 1843, p. 103 + pl. 4 et 5 ; Note sur la respiration anale observée chez plusieurs crustacés, L’Institut XVI (1), 1848, p. 329; Observations anatomiques et physiologiques sur divers crustacés, Mémoires de la Société d’histoire naturelle de Strasbourg IV (1), 1850, p. 208-212 ; Notice sur le Musée d’histoire naturelle de Strasbourg, Association strasbourgeoise des amis de l’histoire naturelle, 1851, p. 1 -26 + 1 tabl ; Recherches sur l’anatomie des organes génitaux des animaux vertébrés, Nova Acta Acad. Caes. Leop. Carol. Nat. Cur. XXIII (1), 1851, p. 1 -228 + 20 pl. ; Note sur les variétés rouge et bleue de l’écrevisse fluviatile, Comptes rendus de l’Académie des Sciences XXXIII, 1851, p. 376; Mémoire sur les crustacés de la famille des cloportides qui habitent les environs de Strasbourg, Mémoires de la Société d’histoire naturelle de Strasbourg IV (2-3), 1853, p. 1-130 + 10 pl. ; Mémoire sur la structure intime et sur la nature de l’altération connue sous le nom de foie gras, Paris, 1853 ; Coup d’oeil sur l’organisation, les mœurs, la distribution géographique et le rôle des oiseaux, Strasbourg, 1855 ; Description de deux espèces nouvelles d’écrevisses de nos rivières, Mémoires de la Société des sciences naturelles de Strasbourg V (1), 1858, p. 1-11 + 3 pl.; Sur un fœtus humain à deux têtes, L’Institut, 1860, p. 110 ; Recherches sur le mode de fixation des œufs aux fausses-pattes abdominales de l’écrevisse, Paris, 1861 ; Notice nécrologique sur Nicolas Saucerotte, Mémoires de la Société des sciences naturelles de Strasbourg V (2-3), 1862, p. 1-11 ; Résumé analytique des travaux de la Société pendant les années 1858 à 1861, Mémoires de la Société des sciences naturelles de Strasbourg V (2-3), 1862, p. 13-18 ; Recherches d’embryologie comparée sur le développement du brochet, de la perche et de l’écrevisse, Mémoires présentés à l’Académie des Sciences XVII, 1862, p. 1-359 + 6 pl. ; Recherches d’embryologie comparée de la truite, du lézard et du limnée, Paris, 1863 ; Rapport sur les éducations de vers à soie du mûrier faites dans le département du Bas-Rhin pendant l’année 1864, Strasbourg, 1864 ; Rapport sur la maladie du colza qui a détruit la récolte en 1864, Strasbourg, 1865 ; Observations sur les métamorphoses et le genre de vie des larves de Baridies, Mémoires de la Société des sciences naturelles de Strasbourg VI (1), 1866, p. 1-22 +1 pl. ; Observations sur la génération et le développement de la Limnadie de Hermann (œuvre posthume publiée par Milne-Edwards), Annales des sciences naturelles, Paris, 1866.

Berger-Levrault, p. 143 ; F.J. Herrgott, Notice sur le Dr. Lereboullet, Strasbourg, 1866 ; Sitzmann II, 143-144 ; F Ponteil, Le haut enseignement scientifique à Strasbourg, RA, 1937, p. 273-300 ; M. Klein, Regards d’un biologiste. Evolution de l’approche scientifique. L’enseignement médical à Strasbourg, Paris, 1980, p. 76-83 ; G. Foessel, R. Oberlé, Le règne des notables, Livet-Rapp IV, 1982, passim, F. Schalier, L’Université de Strasbourg, XVIIIe siècle, Catalogue d’exposition, Strasbourg, BNUS, octobre-novembre 1988, Strasbourg, 1988, p. 171 ; J. Héran, La mort de Lereboullet il y a 125 ans, Journal de médecine de Strasbourg, octobre 1990.

Joseph Devidts (1995)