Lignage patricien de Strasbourg, signalé entre 1225 et 1591. La plupart des membres furent bourgeois (avec droits politiques), mais quelques-uns accédèrent à la noblesse dès le XIVe siècle comme chevaliers ou écuyers. Très prolifiques à cette époque, les Lentzel se répartissent en plusieurs branches, dont Grünwald, vor dem Münster, Kölbelin, an dem Holweg (Grandes Arcades), von Kehl. Ils semblent avoir été surtout des financiers, figurant dans les listes de monnayeurs de 1266 à 1437, au nombre de 117, dont 14 pour 1266, soit plus nombreux que les Zorn © et les Knobloch ©, certains étant jurés ou gardiens de la Monnaie. Parmi les dignitaires ecclésiastiques, Johann Lentzel, doyen de Saint-Thomas (1510) et Catharina Lentzel, prieure de Sainte-Claire-au-Marché-aux-Chevaux, à une date incertaine. Les Lentzel possédaient plusieurs maisons à Strasbourg et des fiefs en Basse Alsace ; Henselin Lentzel fit don en 1381 de la plupart de ses biens fonciers à la commanderie de Saint-Jean de l’Ile verte. Les Lentzel figurent fréquemment au Conseil comme constofeler de 1225 à 1468 ; quatre d’entre eux furent stettmeistre entre 1321 et 1437, trois membres sont nommés avec les patriciens dans le relevé de la population strasbourgeoise de 1444. Malgré leur nombre, leur richesse et leur influence, aucun membre du lignage ne s’est particulièrement distingué, si ce n’est Thomas Lentzel, écuyer, armé chevalier sur le champ de bataille de Morat (1476) ; il était encore inscrit au poêle patricien de la Meule en 1497. Au XVIe siècle, seule subsistait la branche Lentzel von Kehl, possessionnée dans l’Ortenau et à Ebersmunster. Le dernier du nom, Christoph Lentzel von Kehl, « simple d’esprit », mourut célibataire en 1591.
Urkundenbuch der Stadt Strassburg, I-VII ; R. Reuss (éd.), « La chronique strasbourgeoise de Jean-Jacques Meyer », Bulletin de la Société pour la conservation des Monuments historiques d’Alsace, 2e série, VIII, 1873, p. 105 ; Kindler von Knobloch, Das goldene Buch von Strassburg, 1886 ; A. Seyboth, Das alte Strassburg, Strasbourg, 1890; J. Kindler von Knobloch, Oberbadisches Geschtechterbuch, II, Heidelberg, 1905, p. 488 (tableau généalogique) ; M. Alioth, Gruppen an der Macht, Zünfte und Patriziat in Strassburg im 14. und 15. Jahrhundert, II, Bâle, 1988, passim (voir index, par B. Metz, aux Archives municipales de Strasbourg, p. 35).
Philippe Dollinger (1995)