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LEJEUNE Jacques Emile Amédée Alphonse

Architecte de département (★ Paris 6.3.1804). ∞ Versailles 1836. Architecte dessinateur en chef des travaux du château de Versailles pendant sa conversion en musée (1833-1840). Lorsqu’il postula comme architecte du département du Haut-Rhin, il habitait toujours Versailles. Il fut nommé par arrêté du ministre de l’Intérieur du 3.3.1841 (P.V. d’installation le 6.4.1841), en remplacement de Félix Griois ©, décédé à la fin 1840, et après une période d’intérim assurée par Louis Laubser ©. Le 16.8.1844, il fut nommé architecte inspecteur des travaux communaux par le préfet, fonctions qu’il occupa jusqu’en 1848. Dès 1848, la manière dont il remplit ses fonctions est l’objet des critiques les plus sévères, à la suite desquelles le Conseil général supprima ses remises. Le 29.10 il fut mis en demeure de donner sa démission par le ministre de l’Intérieur qui proposa un architecte bordelais (Lamarle) dans le cas où il n’y aurait pas de remplaçant. Le préfet expliqua que L. n’avait pas réussi dans le Haut-Rhin principalement car il ne connaissait pas les usages du pays, ni la langue allemande, généralement parlée par les ouvriers du département parmi lesquels se trouvaient de nombreux Badois, Bavarois, Tyroliens et Prussiens (et sous-entendait sans doute que Lamarle ne ferait probablement pas mieux l’affaire à ces égards). En 1850, le Conseil général fut sur le point de supprimer le traitement de L. car il n’inspirait plus confiance ; malgré des recommandations, il continua à proposer des travaux dont la nécessité ne fut pas démontrée et des prix sans rapport avec ceux des localités. En mai, L. ne démissionna pas et fut menacé de révocation. Le préfet suggéra au ministre de l’Intérieur de nommer l’architecte Louis Laubser à sa place. Pour éviter le déshonneur, L. demanda à rester chargé de la direction des travaux des bâtiments de l’Etat (Cour d’appel de Colmar et maison de détention d’Ensisheim) et des monuments historiques dans le département ; le nouvel architecte du département n’aurait ainsi dans ses attributions que les bâtiments départementaux. L’idée fut retenue et les deux fonctions furent désormais dissociées. Cette répartition des tâches entre le nouvel architecte du département, Laubser, fut entérinée par deux arrêtés ministériels du 10.7.1850. A peine quatre mois plus tard, le préfet se plaignit auprès du ministre de la négligence apportée par L. dans ses fonctions. Le ministre répondit que cela imposait à l’administration le devoir de ne plus lui laisser diriger des travaux des bâtiments d’État et pour ne pas frapper trop fort l’architecte, il proposa au préfet de demander à l’architecte sa démission. Le préfet s’exécuta le 15.2.1851. Une semaine plus tard, l’architecte donna sa démission. Le ministère considéra que sa lettre de démission ne convenait pas dans sa forme et lui en demanda une autre, convenable, sinon il serait révoqué. L. persista et fut donc révoqué. Le 31.3.1851, Auguste Hartmann © fut nommé à sa place. L. lui remit tous les plans, dossiers et registres concernant les bâtiments de l’Etat et les monuments historiques, notamment les églises de Rouffach, Guebwiller, Thann, Ottmarsheim, Pfaffenheim et Murbach. Par la suite, L. demanda un certificat constatant ses services en qualité d’architecte du département. Par lettre du 6.7.1852, on refusa de le lui fournir dans les termes qu’il a demandés. A partir d’août 1852, on le trouve comme architecte de la 5e section du chemin de fer à Strasbourg et en avril 1856, il est mentionné comme architecte de la section du Bourbonnais.
Un album dit « album Lejeune », comportant 119 dessins, plans coupes et élévations de monuments alsaciens (haut-rhinois surtout) et allemands est conservé dans les archives des monuments historiques au Service départemental d’architecture et du patrimoine du Haut- Rhin. Il apparaît que les dessins sont dus à plusieurs auteurs.

AD 68, 4 N 138.

Emmanuel Fritsch (2006)