Baron, général et peintre, maire de Toulouse, (C) (★ Strasbourg, Saint-Pierre-le-Jeune, 3.2.1775 † Toulouse, Haute-Garonne, 20.2.1848).
Fils de Louis Jean Jacques Le Jeune, musicien du roi, et de Marie Catherine Tissot. ∞ 2.9.1821 à Marseille Marie Louise Adèle Amable Clary, fille d’Étienne François Clary (frère des reines de Suède et de Naples), négociant, et de Marguerite Guey, et sœur du général François Joseph Marie, comte de Clary. Il étudiait la peinture à Paris dans l’atelier de Valenciennes quand il s’engagea en août 1792 dans la compagnie des Arts composée d’étudiants, puis entra au 9e bataillon de volontaires de Paris le 1er septembre 1792. Ayant gravi les échelons durant les campagnes napoléoniennes, il participa à la campagne de Russie et se distingua à la Moskova en 1812 ; il fut nommé chef d’état-major du 1er corps commandé par Davout. Nommé général de brigade et maintenu dans ses fonctions de chef d’état-major le 23 septembre 1812. Au cours de la retraite, il eut le visage gelé et quitta l’armée sans autorisation le 12 décembre 1812, ce qui lui valut d’être emprisonné quelques semaines à l’Abbaye en 1813. Remis en activité, il rejoignit en Saxe Oudinot comme chef d’état-major, se battit à Leipzig, à Hanau
(où il fut blessé) et fut mis à la retraite en novembre 1813. La Seconde Restauration l’employa dans des fonctions d’état-major. Par la suite, il exerça des commandements territoriaux (Haute-Garonne, Pyrénées-Occidentales), et fut mis en non-activité en 1837. Peintre de talent, il avait exécuté divers portraits et tableaux d’histoire, et fut nommé en 1839 directeur de l’École des Beaux-Arts et conservateur du Musée de Toulouse, ville dont il devint le maire en 1841. Grand officier de la Légion d’honneur le 21 novembre 1841. Le nom du général Le Jeune est inscrit sur l’Arc de Triomphe de l’Étoile.
La bataille de Marengo ; Un épisode du siège de Saragosse ; Le bivouac de Napoléon à la veille d’Austerlitz ; La bataille des Pyramides ; L’entrée de Charles X à Paris. Une grande partie
de l’œuvre de Le Jeune se trouve réunie dans une salle du Musée de Versailles.
Archives historiques de l’Armée, IIe série, dossier 1417 ; A. Reverend, Armorial du Ier Empire, 4 vol., Paris, 1894-1897 ; G. Bapst, Mémoire du général Lejeune, Paris, 1895 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, 134 ; Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, XXII, 1928, p. 591 ; Six, Dictionnaire biographique des généraux et amiraux… 1792-1814, Paris, 1934, II, p. 101 ; P. Martin, « Deux artistes alsaciens, Benjamen Zix et le général Lejeune », Saisons d’Alsace, n° 5, 1963, p. 73-88, fig. ; Bénézit, Dictionnaire critique… des peintres, sculpteurs, dessinateurs…, VI, p. 555 ; Encyclopédie de l’Alsace, VIII, 1984, p. 4698 (portrait) ; J. Tulard, Dictionnaire Napoléon, Paris, 1987, p. 1063-1064, fig. ; François Lotz (en collabor. avec J. Fuchs, L. Kieffer, R. Metz), Artistes-peintres alsaciens de jadis et de naguère 1880-1982, Kaysersberg, p. 103-104.
† Alphonse Halter (1994)