Chirurgien, député des districts réunis de Belfort-Huningue aux Etats généraux et à l’Assemblée constituante, (P) (★ Montbéliard 17.11.17371 Belfort? 9 Nivose An Il =29.12.1793).
Fils de Théophile L., perruquier, bourgeois de Montbéliard, et de Catherine Fayot; 1 fils: François Marc, baptisé à Pont-de-Roide, Doubs, 14.3.1787, de Jeanne Antoine Chouffot qui fut sa compagne mais qu’il n’épousa pas. Après avoir rompu avec sa famille il aurait suivi l’enseignement des Jésuites à Nancy, mais les sources d’archives ne permettent pas de vérifier cette information. Il s’embarqua pour Saint Domingue, où il acquit des biens au Cap Français. Il revint en métropole avant 1786 et fit l’acquisition d’une propriété à Danjoutin. Il fut élu député du Tiers Etat des districts réunis de Belfort-Huningue le 4.4.1789, second des trois députés du Tiers. Son élection fut peut-être favorisée par Jean Baptiste Kléber © avec lequel il était lié. A l’Assemblée il adopta une attitude très hostile à l’égard du clergé et particulièrement du clergé régulier. L’abolition des droits féodaux, l’interdiction des vœux monastiques, la mise en œuvre de la Constitution civile du clergé lui donna l’occasion d’en découdre avec ses membres. Il apparaît comme particulièrement intransigeant avec le respect de la loi. Il prit part avec enthousiasme aux grandes réformes mises en œuvre par la Constituante en matière de justice ou de fiscalité. Sur la question des colonies, il s’opposa à l’abbé Grégoire et adopta une position proche de celle des colons qui refusaient toute évolution du statut des autochtones. Il fit partie du Comité des rapports (28.7.1789); l’année suivante il entra à celui de l’aliénation des biens nationaux (17.3.1790) et au Comité de salubrité (2.11.1790). Le 23.4.1791, il fut élu secrétaire de l’Assemblée. Il fit partie de la délégation chargée de remettre l’acte constitutionnel à Louis XVI le 14.9.1791. Il fut élu en juin 1791 conseiller à l’assemblée du département du Haut-Rhin. En 1793 il fit partie du comité de surveillance de Belfort mis en place par le représentant en mission Herault de Séchelles et devint président de la Société populaire de Belfort en avril 1793. Devant l’afflux de blessés et de malades il reprit du service comme chirurgien à l’hôpital militaire et décèda, comme une grande partie du personnel soignant, lors de l’épidémie de typhus qui s’y déclara en décembre 1793.
A. D. Doubs, R. P. Pont-de-Roide, 474-2 ; A. M. Montbéliard GG 14 ; Ch. Duvernoy, Ephémérides du Comté de Montbéliard, Besançon, 1832, p. 437-438 ; Réimpression de l’ancien Moniteur de la Révolution française, Paris, 1863 ; DPF-Robert, IV, 3 ; H. Bardy, Marc Antoine Lavie, député de Belfort-Huningue aux Etats généraux (1737-1793), RA, septembre- octobre 1906, p. 525-540 ; Sitzmann II, 121-122 (prénommé par erreur Marc Antoine par Sitzmann et la plupart des bio- graphes) ; EA VIII, 1984, p. 4678 ; G. Baud, Marc Antoine Lavie député de Belfort-Huningue aux Etats généraux, novembre 1737-décembre 1793, BSMH n° 34, 1989, p. 53-59 ; Dictionnaire des Constituants 1789-1791 II, Paris, 1991, p. 552-553 ; Y. Baradel, Belfort de l’Ancien régime au siège de 1870-71. Fonction régionale impact national 1780-1870, Belfort, 1993.
Yves Pagnot (1994)