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LASIUS (RAUCH, RUCH) Christoph

Philologue et théologien, (PI) (★ Strasbourg 6. 7. 1504 † Senftenberg, Saxe-Anhalt, 25. 8. 1572).

Filiation inconnue (peut-être fils de Stoffel Ruch, de Landesberg, qui acquit le droit de bourgeoisie à Strasbourg en 1502). Marié ; 7 enfants. Etudes à Strasbourg, dans une des écoles canoniales qui existaient encore en 1523. Immatriculé à Wittenberg le 19. 10. 1522, revenu à Strasbourg, puis de nouveau étudiant à Wittenberg où il acquit le grade de magister. L. n’a passé que peu d’années de sa vie adulte à Strasbourg. En 1531, il brigua la succession de Brunfels à la tête de l’école latine implantée dans le couvent des Carmélites, mais se heurta à l’opposition énergique de Bucer ©, qui le considérait comme trop imbu de sa science et trop querelleur pour ce rôle. Il séjourna une deuxième fois en Alsace en 1560-1562, d’abord comme maître d’école et diacre à Westhoffen, ensuite comme successeur éphémère de Sapidus à la chaire de poésie. De 1537 à 1540, il dirigea l’école de Görlitz, près de Dresde. Après son ordination pastorale à Wittenberg en 1540, il fut nommé diacre (pasteur en second) à Arnstadt dans la principauté de Schwarzenburg, poste qu’il dut quitter pour Greussen en 1543, où il ne put rester que pendant deux ans. Il séjourna ensuite à Wittenberg, avant de prendre en charge la paroisse de Spandau (près de Berlin) jusqu’en 1555. Ses pérégrinations le menèrent ensuite à Schmiedeberg, Lauingen, Strasbourg, Augsbourg, Monostabium (localité non identifiée), Zeitz, Cottbus et enfin à Senftenberg (1570). Dans certaines de ces villes, il exerça temporairement le ministère pastoral, jusqu’au moment où il déplaisait aux seigneurs ou aux paroissiens ; dans d’autres, il était sans emploi (in exilio) et s’occupait de ses publications. Cette vie d’errance, où il entraînait sa nombreuse famille, était due en partie à son intransigeance devant les faiblesses morales de ses auditeurs, mais plus encore à ses polémiques incessantes avec d’autres théologiens, notamment, après la mort de Luther, avec Matthias Flacius ©. Il s’était en effet montré par moments partisan des opinions modérées de Melanchthon sur la grâce, avait même partagé les thèses de Calvin sur la Cène, accepté l’Intérim et avait été considéré par le margrave de Brandebourg comme un théologien éminent. L. lui-même se croyait en butte aux persécutions des «Flaciani» qui occupaient alors une place prépondérante dans le protestantisme luthérien. Son œuvre littéraire est fort abondante, certains ouvrages ont été plusieurs fois réimprimés.

Ratio doctrinae et disciplinae scholasticae, Görlitz, 1538; Eingar schön herrlich neues Trostspiel, noch niemals in Druck kommen, von der Geburt Christi und Herodis Bluthundes, Spandau, 1549; Ein Beichtbüchlein, und was dazu gehöret, Als nemlich von der Sünde. Von der Absolution. Von dem Abentmal Christi. Item der Kinder Glaub in Fragstück gestellet…, Leipzig, 1551; Das güldene Kleinot vom verlorenen Schaf, Luc. 15…, Wittenberg, 1556 (2e éd. Das güldene Kleinot von dem verlorenen Schaf, Luce 15… durch C. L., item : das 53 Cappitel Esaie… durch Hieronymum Weller, item: Symbola oder bekanndtnuss des Christlichen Glaubens…, Nuremberg, 1561) ; Der erste Theyl : übers Symbolum Apostolicum, Das ist, über die gemeyne Lehr des Christlichen Glaubens, von
Aposteln in gewisse Rotteln gestellt…, s.l., 1561 ; Bildwerk des Göttlichen Wesens und Willens, Leipzig, 1565 ; Grundfeste der reinen Evangelischen Warheit, verfasset mit wichtigen Ursachen des verworffenen Bapstthums, und aller abgelegten Grewel…, Wittenberg, 1568; Praelibatio Flaciani dogmatis, de prodigiosa conversione hominis..., Wittenberg, 1568; Fundament warer und christlicher Bekerung, wider die Flacianische Klotzbus…, Frankfurt an der Oder, 1568 (2e éd. Wittenberg, 1568).

Sebitzius, Appendix chronologica, Strasbourg, 1641, p. 298; Chr. G. Joecher, Allgemeines Gelehrten-Lexikon, II, Leipzig, 1750, c. 2283 ; ADB XVII, 1883, p. 733 ; J. Boite, Ein Spandauer Weihnachtsspiel (von Chr. L.), Berlin, 1884 (biographie et bibliographie détaillées); K. Engel, Das Schulwesen in Strassburg vor der Gründung des protestantischen Gymnasiums, Strasbourg, 1886 ; K. Goedeke, Grundriss zur Geschichte der deutschen Dichtung, II, Dresde, 1886, p. 393; E. et E. Haag, La France protestante, VI, Paris, 1888, p. 368; Sitzmann II, 111; Bopp I, p. 326, n° 3088, II, p. 629; A. Schindling, Humanistische Hochschule und freie Reichsstadt, Wiesbaden, 1977, p. 269; Verzeichnis der im deutschen Sprachgebiet erschienenen Drucke des XVI. Jahrhunderts, 1.Abt., Bd. 11, Stuttgart, 1987, n° L 556-583; M. Luther, Briefwechsel, XV, p. 155 (index); Ph. Melanchthon, Briefwechsel, Regesten l-VI, Stuttgart-Bad Cannstatt, 1977-1988 (index à paraître).

† Werner Westphal (1994)