Curé de Huningue, jacobin, (C) (★ Elbeuf ? vers 1757 † Langres ? 1798-1799).
Fit ses études à la Sorbonne et entra dans l’ordre de la Trinité dit des Mathurins, publia un opuscule, Le religieux citoyen ou réflexions patriotiques sur la réforme du clergé régulier, qui lui valut un exil de trois ans en province et un procès. Arrivé à Huningue en 1780 comme aumônier du régiment Bourgogne infanterie, il publia un ouvrage en deux volumes : De l’amélioration du sort des militaires, chez Thurneysen à Bâle en 1788. Nommé curé de la paroisse de Huningue le 31.5.1788, il s’intéressa particulièrement au sort des nombreux indigents, créa un atelier de charité et participa à la rédaction des cahiers de doléances. De février à novembre 1790, il séjourna à Paris. A son retour, il créa la Société des Amis de la Constitution dont il fut élu président le 21.11.1790. Très impliqué dans la politique municipale, il suscita une vive opposition au point qu’une pétition demanda son éloignement à l’évêché de Bâle. Malgré un remaniement de la municipalité, il ne parvint pas à se faire élire maire. Le 20.3.1791, il prêta le serment constitutionnel et à cette occasion fit un discours pour s’en expliquer. En novembre 1793, Hérault de Séchelles ©, en tournée dans le Haut-Rhin, le nomma procureur de la commune, puis agent national. Il prêcha en faveur du culte de la Raison, mais continuait à exercer le culte catholique. Ses opposants le firent arrêter par Foussedoire © le 21.4.1794 et il fut déporté à Langres où il fut libéré le 20.1.1795. Il ne semble pas être revenu à Huningue. On a des lettres de lui signant « Delarue commerçant». D’après une tradition, il aurait été tué à Langres au cours d’une émeute qu’il aurait provoquée, mais son décès ne figure pas à l’état civil. Le 30.6.1798, il réclamait encore les effets qui lui avaient été enlevés lors de son arrestation, et le 17.7.1799, ses héritiers réclamaient sa succession.
Rede über den Bürgereid gehalten in der Pfarrkirche zu Hüningen von H. Delarue, Neue Religionsbegebenheiten, 17.11.1791, p. 170 (texte français dans RA, 1869, p. 564-573).
AHR, L 621 ; Revue nouvelle d’Alsace-Lorraine, 1884, p. 587; Sitzmann II, 110; J. Joachim, Dictionnaire du clergé du Haut-Rhin pendant la Révolution, BMC, Ms 972, n° 342 ; Un curé patriote sous la grande révolution : Jean Michel Delarue, curé-aumônier à Huningue, BSHMH 2, 1953, p. 17-37; L. Kiechel, Lettres concernant J.M. D., chef des patriotes huninguois, BSHMH 34, 1989, p. 11-17.
† Louis Kammerer
