Légionnaire romain (★ Lucques, Italie † Strasbourg sous Tibère, 14-37 après J.-C.).
Ce nom se trouve sur une stèle funéraire découverte le 30.3.1878 par A. Straub à l’entrée de Koenigshoffen, à gauche de la route de Paris (hauteur : 1,47 m ; largeur : 0,67 m ; épaisseur : 0,20 m). La stèle représente un légionnaire romain de l’époque de Tibère à mi-corps, dans une niche, entre deux pilastres surmontés chacun d’une colonnette. En-dessous figure une dédicace funéraire : C. LARGENNIVS / C.FAB.LVC.MIL. / LEG.II>SCAEVAE / AN.XXX-VII.STIP./XVII.H.S.E. (C(aius) Largennius C(aii Filius) Fab(ia tribu) Luc(a) Mil(es) Leg(ionis) Il >(centuriae) Scaeuae An(norum) XXXVII Stip(endiorum) XVIII. H(ic) S(itus) E(st) : Caius Largennius, fils de Caius, originaire de Lucques, de la tribu Fabia, soldat de la deuxième légion, de la centurie Scaeva, âgé de trente-sept ans, ayant dix-huit ans de service, repose ici). La stèle de L., déposée au Musée archéologique de Strasbourg, remonte aux premières décennies d’Argentoratum, dont la première garnison légionnaire, la II Augusta, participa aux expéditions de Germanicus. Installée d’abord à Mayence, elle fut transférée à Strasbourg par Tibère, entre 14 et 17, et resta stationnée à Strasbourg jusqu’en 42. Originaire de Lucques, L. était un citoyen romain de condition modeste, car il ne porte que deux noms (et non trois, comme les aristocrates). Engagé dans l’armée à 19 ans, L. est mort à 37 ans, au bout de 18 ans de service comme simple soldat.
Straub, Rapport sur les Antiquités romaines à Koenigshoffen près de Strasbourg, Strasbourg, 1878, p. 7 et s. ; O. Hirschfeld, Corpus inscriptionum latinarum, XIII/2-1, Berlin, 1905, n° 5978; E. Esperandieu, Recueil des bas-reliefs, statues et bustes de la Gaule romaine, VII, Paris, 1918, n° 5495; H. Dessau, Inscriptiones latinae selectae, I, Berlin, 1954, n° 2246, III, Index, 1955, p. 461; J. J. Hatt, L’arc d’Orange, 15e suppl. à Gallia, 1962, p. 82, 88, 124, 157; idem, Inventaire des collections publiques françaises, IX, Musée archéologique de Strasbourg, sculptures antiques régionales, Paris, 1964, n° 1 ; idem, in Livet-Rapp I, 1980, p. 80 et s., 117 et s., et fig. 20.
Iconographie : stèle reproduite dans Livet-Rapp I, op. cit.
Chantal Vogler