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LAQUIANTE

Famille de notaires et de magistrats (C), venue de Metz à Strasbourg au XVIIIe siècle. Le premier du nom serait Luis Laquiantès, homme d’armes espagnol, qui serait resté à Metz après la prise de la ville en 1552 par Henri II. Au XVIIe s., en tout cas, les L. étaient réformés et abjurèrent à la révocation de l’édit de Nantes.

Humm, Les ancêtres alsaciens du Père de Foucauld et leuparenté, BCGA 22, 1973, p. 37-38, Héraldique et généalogie, t. 7, 1975, p. 146-158 ; M. Lagrenée, Famille Lagrenée et alliées, Besançon, 1987 (hors commerce), p. 42-61 (erreurs).

(Ordre de classement) :
1. Jean (1692-1755), notaire, magistrat
2. Jean Thomas d’Aquin (1729-1806), notaire, magistrat
3. Michel Thomas (1731-1789), administrateur
4. Michel Ignace Xavier (1761-1822), diplomate
5. Marie Louis Charles Xavier (* 1763), peintre
6. Esprit Marie Sophie Louise Philippine Victoire (Madame STOUHLEN) (1789-1870), supérieure générale de Notre-Dame de Sion
7. Joseph Auguste Arthur (1829-1895), conseiller général.

1. Jean,
notaire, magistrat (★ Metz, Ste-Ségolène,18.3.1692 † Strasbourg, St-Laurent, 8.6.1755). Fils de Daniel L., marchand-tanneur, conseiller de la ville, et de Jeanne Henri. ? avant 1719 Marie Françoise Lacombe (★ 1693 † Strasbourg, St-Laurent, 25.2.1788); 8 enfants. Avocat au Parlement de Metz (1717), puis notaire apostolique et royal à Strasbourg d’octobre 1737 au 31.12.1754 et conseiller du roi, juge royal de la citadelle.

2. Jean Thomas d’Aquin,
notaire, magistrat (★ Strasbourg, St-Pierre-le-Jeune, 7.3.1729 † Strasbourg 16.9.1806). Fils de 1. ∞ 28.6.1756 à Haguenau, St-Georges, Marie Caroline Elisabeth Anne Félicité Pierrette Rumpler († Strasbourg, St-Pierre-le-Jeune, 1.8.1785), fille de Nicolas R., notaire royal à Obernai, et de Marie Jeanne Madeleine Joséphine Mader, et sœur du chanoine François Louis Rumpler ©. Etudiant en droit à Strasbourg (1745-1747). Notaire royal et apostolique, il fut nommé en survivance de son père dès le 30.9.1754 et exerça à partir de 1780 conjointement avec son fils jusqu’en décembre 1792. En outre, bailli et notaire de la juridiction bailliagère du palais épiscopal (1771) et «conseiller du roi et son juge ès citadelle et fortifications» de Strasbourg (1785). Président de la maréchaussée (1790). Membre cofondateur d’une société littéraire en 1757 et de la Société de la Révolution le 15.1.1790, devenue en février Société des amis de la Constitution ; membre des Jacobins (1792-1794). Juge du tribunal civil (1790), commissaire du roi près le tribunal criminel du Bas-Rhin (1792), président du tribunal civil de 1793 à 1804. Souvent confondu avec lui, son fils François Marie Louis Jean Bruno Thomas d’Aquin (★ Strasbourg, St-Pierre-le-Jeune, 6.10.1757 † Strasbourg 28.12.1830) épousa Marie Anne Sophie Magnier († Oberschaeffolsheim 13.9.1842), fille de Georges M. et d’Anne Marie Sophie d’Eggs ; père de Marie Sophie L. © 6. Etudiant en droit à Strasbourg de 1774 à 1779, fut notaire associé en 1780, puis successeur de son père, démissionnaire en 1807, pour devenir juge au tribunal civil de Strasbourg qu’il a présidé entre 1816 et 1822.

ABR, 6 E 41 (1099), 13.10.1785, Q 3334 ; AM Haguenau, fichier des familles, JJ 212 et 242 (57) ; E. Barth, Notices biographiques sur les hommes de la Révolution, Strasbourg, 1855, p. 95, 351-352 ; Knod II, p. 391, 456, 586, 653 ; C. Grodecki, Notariat de Strasbourg 1682-1791, 1971, p. 126 (aux ABR) : Himly, p. 230 ; L. Châtellier, Les activités d’une société de lecture, Modèles et moyens de la réflexion politique au XVIIIe s., I, Lille, 1977, p. 287-308 ; Fr. Lotz, Le notariat alsacien de 1800 à nos jours, Kaysersberg, 1989, p. 164.

3. Michel Thomas,
administrateur (★ Strasbourg, St-Etienne, 21.12.1731 † Haguenau 17.9.1789). Frère de 2. ∞ 11.10.1762 à Strasbourg, St-Louis-de-la-Citadelle, Marie Elisabeth Charlotte Escalier, fille de Jean Charles E., chevalier de St-Louis, aide-major capitaine des portes de la citadelle de Strasbourg, et de Catherine Mayer; 4 enfants survivants. Capitaine d’infanterie au régiment de La Marck, il se retira dans sa ferme de Haguenau où il fut nommé par le roi stettmeistre de la ville en 1769 pour remplacer Wimpffen, malade et âgé. Sa compromission dans l’évasion d’une prisonnière infanticide permit à ses adversaires de s’acharner contre lui, hâta sa mort et le ruina. Sa veuve et ses enfants émigrèrent en 1793 à Augsbourg et furent rayés de la liste des émigrés en l’an IX.

ABR, 15 M 138, Q 3334 ; AM Haguenau, AA 195 (83), BB 44, BB 156, fol. 173, FF 168, JJ 27, JJ 183 (41), Rlb 18 (10-18) ; Ch. Weigel, Les fermes de Haguenau, Bulletin de la société d’histoire et d’archéologie de Haguenau, 1924, p. 168-169.

Michel Traband et Christian Wolff

4. Michel Ignace Xavier,
Diplomate, conseiller général du Haut-Rhin (★ Strasbourg, cathédrale, 14.3.1761 † Wolxheim 22.6.1822). Fils de 2. ∞ 3e complémentaire an VI = 19.9.1798 à Strasbourg Elisabeth Auguste Mennet (★ Strasbourg 30.10.1777 † Strasbourg 2.5.1842), fille de Joseph M., riche négociant, originaire du Bugey, et de Marie Catherine Rondouin ; bisaïeux de Charles de Foucauld ©.Capitaine au régiment d’Alsace en 1786, puis conseiller d’Ambassade à Vienne et à Munich. Agent politique du Gouvernement en pays étranger encore en 1798, il avait assisté François de Barthélémy aux pourparlers de Bâle en 1795. Propriétaire foncier à Wolxheim et héritier en 1798 du domaine du Mont-Sainte-Odile, racheté au chanoine Rumpler qui l’avait acquis en 1796 et que sa famille vendit en 1831.Il est probablement l’officier Laquiante qui était avant 1789 secrétaire de la loge maçonnique des Beaux-Arts (ABR, 34 J 52, 1). Président du canton de Colmar sous l’Empire, il fut conseiller général du Haut-Rhin de 1809 à 1813. Il était aussi propriétaire à Zwingen, localité suisse relevant alors de l’ancien arrondissement de Delémont et du département du Haut-Rhin.

AN, F c III Haut-Rhin 3, 1810 ; I. Baquol, P. Ristelhuber, Dictionnaire du Haut- et du Bas-Rhin, Strasbourg, 1865, p. 332; A. Humm, loc. cit; Grands notables 11, p. 37.

Michel Traband, Jean-Marie Schmitt et Christian Wolff

5. Marie Louis Charles Xavier,
peintre (★ Strasbourg, cathédrale, 27.2.1763). Frère de 4. ∞ 25 pluviôse an II = 13.2.1794 à Saverne Marie Justine Caroline Paschalis (★ Ottrott 15.8.1776), fille de Joseph P. et de Françoise Rock. Inscrit en 1780 à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris, il se fit connaître comme miniaturiste. Lors de son mariage, il était premier commis au contrôle de la guerre à la Trésorerie nationale à Paris. La fontaine Laquiante, près de Barr, doit son nom à son fils Atticus Alphonse Auguste Jean Michel L. (★ Strasbourg 13 messidor an VII = 1.7.1799 † Barr 26.5.1854), capitaine du génie, ? 29.7.1846 à Strasbourg Eléonore Jeannot, fille de Claude J., commissaire-priseur, et de Cécile Madeleine Gomier.

Bachmeyer, p. 278 (erreurs) ; AAHA I, 1922, p. 87 ; Thieme- Becker XXII, 1928, p. 379 ; Bénézit VI, p. 448.

Michel Traband et Christian Wolff

6. Esprit Marie Sophie Louise Philippine Victoire (Madame STOUHLEN),
première supérieure générale de la Congrégation des religieuses de Notre-Dame de Sion, (C) (★ Strasbourg 31.5.1789 † Paris 19.1.1870, inhumée au cimetière de la congrégation à Grandbourg près d’Evry). Fille de François Marie Louis Nicolas Jean Thomas d’Aquin Bruno L. (★ Strasbourg 6.10.1757 † Strasbourg 28.12.1830), notaire royal, et de Marie Anne Sophie Magnier († Oberschaeffolsheim 13.9.1842). Petite-fille de 2. ∞ 14.9.1814 à Strasbourg Pierre Joseph Stouhlen (★ Saverne 10.3.1771 † Strasbourg 24.10.1837), commissaire des guerres ; sans postérité. Veuve à 38 ans, elle vivait en recluse chez sa mère, veuve elle aussi, tantôt à Strasbourg rue des Echasses, tantôt au château d’Oberschaeffolsheim. Sous l’influence de Théodore Ratisbonne ©, alors vicaire libre à la cathédrale de Strasbourg, elle parvint à surmonter l’épreuve et consentit à prendre la responsabilité de l’école primaire que les Messieurs de St-Louis, démis de leurs fonctions au petit séminaire, avaient ouverte rue des Juifs. Le départ de son guide pour Paris en 1840 lui fut une nouvelle épreuve, mais l’élan était donné. Lorsqu’à Paris, le Père Ratisbonne vit se dessiner un début de vie religieuse, il sonda Mme Stouhlen, lui offrant de prendre contact avec son oeuvre. Après quelques jours passés à Paris (mai 1843), sans tenir compte de l’avis des membres de sa famille qui voulaient la retenir en Alsace et craignaient pour sa santé restée fragile, elle liquida sa fortune au profit de son neveu Mégard; elle arriva définitivement à Paris le 5.9.1843, accueillie par le fondateur qui lui déclara : «J’ai besoin de mettre à la tête un autre moi-même et c’est pourquoi j’ai pensé à vous… Il faut seulement avoir dans le cœur une grande charité.» Mme S. coopéra aux diverses transformations de l’œuvre qui devint une communauté puis une congrégation (Notre-Dame de Sion) dont elle fut la supérieure générale le 8.9.1848 sous le nom de Mère Marie Sophie, mais on la nommait plutôt la «Bonne Mère». A l’âge de 70 ans, elle sollicita d’être démise de sa charge. Le grand regret de sa vie était de n’avoir pas pu visiter les fondations de Terre Sainte et voir Jérusalem.

Les grands faits de sa vie se trouvent dans l’ouvrage anonyme Le T.R.P. Marie Théodore Ratisbonne, fondateur de la Société des Prêtres et de la Congrégation des Religieuses de N.-D. de Sion d’après sa correspondance et les documents contemporains, Paris, 1903, 2 vol.

Sœur Jean Marie Chauvin

7. Joseph Auguste Arthur,
conseiller général (★ Strasbourg 29.8.1829 † Paris 19.3.1895). Fils de Joseph Charles Arthur L. (1802-1861), juge au tribunal civil de Strasbourg, et de Marie Anne Joséphine Thérèse Antoinette Raspieler, de Colmar ; petit-fils de 4. ∞ 1870 en Suisse ? Eléonore Marie de La Crétaz (1847-1888), fille d’Ernest de La C. et d’Eugénie Fourcade de Goumoëns ; 3 enfants. Juge à Strasbourg, conseiller général du canton de Benfeld de 1852 à 1861, il aurait été ensuite sous-préfet. Ecrivain et traducteur d’ouvrages allemands.

Il a publié notamment : Un prussien en France en 1792..., Paris, 1892 ; Guillaume de Humboldt et Caroline de Humboldt : lettres à Geoffroi Schweighaeuser, Nancy, 1893.

Himly, p. 204 ; M. Lagrenée, op. cit., p. 54.

Michel Traband et Christian Wolff