Mathématicien, physicien, astronome et philosophe, (Pr) (★ Mulhouse 26.8.1728, baptisé le 29.8.1728 † Berlin 25.9.1777). D’une famille huguenote originaire de Wallonie implantée à Mulhouse depuis 1624 environ.
Fils de Lucas L. (1699-1747), tailleur, et d’Elisabeth Schmerber (1704-1759). Célibataire. L. fut d’abord copiste à la chancellerie de Mulhouse ; de 1744 à 1746, employé aux forges de Seppois-le-Bas ; de 1746 à 1748, secrétaire du juriste J.R. Iselin à Bâle. De 1748 à 1758, précepteur chez les von Salis à Coire, Suisse ; il fit un tour d’Europe (Göttingen, Utrecht, Paris, Amsterdam, Marseille, Nice, Turin) avec ses élèves. A partir de 1759, il est à Munich (membre de l’Académie des Sciences). De 1762 à 1764, il voyagea entre Coire, Zurich et Berlin et envisagea d’entrer à l’Académie de Saint-Pétersbourg. De 1765 à sa mort enfin, il fut à Berlin membre de l’Académie des Sciences. Depuis 1744, année où il fut marqué par le passage d’une comète, L. cultiva les sciences (astronomie : il a laissé son nom dans la toponymie de la lune et de Mars ; cosmologie ; physique ; mathématiques ; météorologie ; cartographie : projection Lambert) et la philosophie. Esprit universel qui a laissé une œuvre dans des domaines aussi variés que la musique, la littérature, la religion, les sciences naturelles, la chimie, la métallurgie, la physique, les mathématiques, L. est une des figures marquantes de l’Aufklärung. Il y a lieu d’insister particulièrement sur sa Photométrie et ses Cosmologische Briefe (1761, traduction en français, en anglais, en russe), sur ses travaux pour l’établissement des cartes terrestres et célestes (1772), et sur ses Œuvres philosophiques. La ville de Mulhouse a fait ériger en 1828 un monument à L., la colonne Lambert, qui vient (1993) de retrouver sa place d’origine à côté du temple St-Etienne et de sa maison natale.
Les papiers de L. sont déposés à la Bibliothèque universitaire de Bâle (Der handschriftliche Nachlass von J. H. Lambert, Bâle, 1977). Les Philosophische Schriften sont éditées par H. W. Arndt, Hildesheim, 1965-1968, 9 t.
Parmi les travaux récents, il faut citer en premier lieu ceux de R. Jaquel (cf. NDBA 19, 1992, p. 1793-1794), spécialement : Le savant et philosophe mulhousien J. H. Lambert 1728-1777. Etudes critiques et documentaires, Paris, 1977, et le fascicule de présentation du colloque international La vie, l’œuvre et l’influence de Jean Henri Lambert, Université du Haut-Rhin, Institut des Sciences exactes et appliquées, 26-30 septembre 1977, ainsi que les Actes du colloque international et interdisciplinaire J. H. Lambert, Paris, 1979. Pour la bibliographie, cf. M. Steck, Bibliographia Lambertiana, Hildesheim, 1970, et surtout F. Todesco, Riforma della Metafisica e Sapere scientifico. Saggio su J. H. Lambert, Milano, 1987. Sitzmann II, 92-94 ; EA VIII, 1984, p. 4605-4608 ; Literatur-Lexikon VII, 1990, p. 114-115.
Jean-Luc Eichenlaub (1994)