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LAMBERT François

Théologien, (C, puis P) (★ Avignon, Vaucluse, 1486-1489 † Frankenberg an der Eder, Hesse, 18.1.1530, enterré en la chapelle St-Michel de Marbourg, Hesse). Porta le pseudonyme Johannes Seranus (1522-1523).

Son père, originaire d’Orgelet en Franche-Comté, fut secrétaire de la légation du palais apostolique à Avignon. De sa mère on ne sait rien, ∞ 13.7.1523 à Wittenberg, Saxe, Christine N., fille d’un boulanger de Herzberg et bonne du docteur A. Schurf. Il fut ainsi, à l’en croire, le premier moine français à se marier. Orphelin de père à l’âge de 15 ans, L. entra à Avignon au couvent des Frères Mineurs Observantins. A 16 ans, il prononça ses vœux. A 30 ans, il fut promu à la fonction de praedicator apostolicus, ce qui le conduisit à se déplacer souvent et dans différentes régions pour y prêcher. De cette période, il ne nous reste qu’un Tractie devot et très utile… appellé la corone de nostre Saulueur , Lyon, s.d. Il eut des problèmes avec son ordre, devint lecteur de Luther et profita d’une mission pour s’enfuir en juin 1522 et se rendre en Allemagne auprès de Luther (janvier 1523), en passant par la Suisse et en particulier par Zurich, où il rencontra Zwingli. L. demeura à Wittenberg entre janvier 1523 et février 1524. Il y donna des leçons et y commença son intense activité d’écrivain populaire. Mais il voulait devenir pour la France ce que Luther était pour l’Allemagne. Il se rendit à Metz (mars 1524) dont il voulut être le réformateur, mais il en fut expulsé au bout d’une semaine. Il se réfugia alors à Strasbourg, où il fut d’abord bien accueilli par Bucer © et Capiton © et acquit le 3.11.1524 le droit de bourgeoisie, puis obtint une aide de la ville. Il put de ce fait, tant bien que mal, se consacrer à des travaux de commentateur de l’Ecriture et à la prédication. Mais son trop grand dévouement à Luther dans la question eucharistique, ses grandioses et ridicules dédicaces à François Ier, au duc de Lorraine, à l’évêque de Lausanne et au Sénat de la ville de Besançon, les airs de grande dame qu’arborait son épouse, lui firent perdre la sympathie de ses collègues strasbourgeois, et en particulier celle de Bucer qui ne tarda pas à s’en défaire, en le recommandant à Philippe de Hesse en tant que réformateur de ses terres. Il ne joua finalement qu’un rôle secondaire dans la réorganisation de l’Eglise de la Hesse. Menacé par la peste, il dut se réfugier à Frankenberg an der Eder (1530), où il mourut de la suette anglaise, ainsi que sa femme et tous ses enfants.

Sitzmann II, 94. Bibliographie exhaustive de ses écrits chez R. Bodenmann, Bibliotheca Lambertiana. Pour retrouver Fr. L. Biobibliographie et études, Baden-Baden, 1987 (les photos p. 152 et 156 doivent être inversées). Pour ce qui est de sa correspondance non publiée, une recherche s’impose? encore dans les différents dépôts d’archives européens.

Reinhard Bodenmann (1994)