Skip to main content

LACOUR Fanny, née MARCHAL

Mécène du Donon, (Pl) (★ Rothau 13.9.1872 † Sainte-Marie-aux-Mines 12.4.1948).

Fille de Gédéon Marchal © et de Frédérique Widemann. ∞ 15.3.1894 Jules Lacour, frère de Paul Lacour ©; 4 filles et 1 fils. Le couple vécut à Labroque, puis à Sainte-Marie-aux-Mines, où Jules Lacour et son frère aîné prirent la succession de leur père à la tête de l’usine familiale, manufacture de tissus de laine. Pour que sa femme puisse garder contact avec sa vallée natale, Jules Lacour acquit des terrains au col du Donon et y fit bâtir une première villa. Devenue veuve en 1923, Fanny Lacour y résida souvent et se prit de passion pour l’histoire de l’ancien sanctuaire gaulois. En accord avec les archéologues Espérandieu, Linkenheld ©, Czarnowski ©, R. Forrer ©, J. J. Hatt ©, et aidée par un chercheur local, Émile Gerlach, elle encouragea et subventionna largement plusieurs campagnes de fouilles. Les principales sculptures, pour lesquelles le « musée », construit au sommet du Donon au milieu du XIXe siècle à l’initiative du Dr. Bedel ©, n’était pas une protection suffisante, se trouvaient dans les musées d’Épinal et de Strasbourg ; Fanny Lacour en fit reproduire plusieurs afin de reconstituer dans une certaine mesure le site antique : la pierre au lion et au sanglier près du sommet du mont, une série de huit stèles un peu plus bas, la colonne portant un Jupiter à l’anguipède au col du Donon, dédiée au souvenir de Jules Lacour. Elle fit aussi installer au col une table d’orientation et poser des plaques signalant diverses curiosités. Parmi celles-ci il faut signaler, sur le ban de Raon-sur-Plaine, la ferme de la Basse Abraye qu’elle avait rachetée et fait restaurer, et qu’on appelle désormais ferme des Oberlés car c’est là qu’on peut situer une scène essentielle du roman patriotique Les Oberlés, de René Bazin ©, qui eut en son temps un immense succès. R. Redslob, qui fréquentait assidument ces lieux, appelait plaisamment Fanny Lacour la « fée du Donon ». À Sainte-Marie-aux-Mines, Fanny Lacour, toujours enthousiaste et généreuse, avait consacré une large part de son activité à la Croix-Rouge, dont elle fut vice-présidente de la section locale, et à la garderie des enfants.

M. Toussaint, Le Donon, Jarville-Nancy, 1930 (avec photographies de F. Lacour et des villas Lacour) ; « Le Donon, joyau des Vosges », Dernières Nouvelles d’Alsace (Strasbourg) du 13.6.1952 ; J. H. Leighton, René Bazin et l’Alsace, Strasbourg-Paris, 1952, p. 45-47 ; R. Redslob, Sur les sentiers des Vosges, Woerth, 1954, p. 77 ; Dernières Nouvelles d’Alsace (Haut-Rhin) du 14.8.1968 (nécrologie) ; Encyclopédie de l’Alsace, VIII, 1984, p. 4597.

Robert Lutz (1994)