Graveur, artiste peintre, (C) (★ Lutterbach 11.2.1914).
Fils d’Adolphe L., ajusteur, et de Marie Boechler. † 5.2.1937 à Pfastatt Céline Keck ; 2 enfants. Élève du collège Lambert de Mulhouse. Il a appris le métier de graveur sur acier dans l’établissement Keller-Dorian de Mulhouse, et suivi les cours de l’École des Beaux-Arts de Mulhouse où il a travaillé sous la direction de A. Morhain, de Paul Weiss et de L. Binaepfel ©. En 1935, il a été admis à l’École supérieure des Beaux-Arts de Paris sans concours d’entrée. Il y a été l’élève de Bernard (1935-1936).
Après 1945, il a travaillé pendant deux ans aux éditions d’art Frey à Bâle, et a fondé en 1947 sa propre industrie spécialisée dans la gravure de cylindres pour l’impression sur tissus. Créateur de l’édition d’art pour la réalisation de cartes de voeux. Ses réalisations se font sur acier ou sur métal, en taille douce et en eau forte. Membre fondateur de la société d’artistes peintres La Palette à Mulhouse, il peint à l’huile et à l’aquarelle, sous l’influence de l’impressionnisme.
L. s’est fait une large renommée par la gravure de timbres-poste. Le Ministère des Postes lui a confié sa première gravure en 1968. Depuis lors, il a gravé des timbres pour la principauté de Monaco, les pays africains d’expression française, l’Islande, le Laos, la Tunisie, le Maroc, Andorre. Il a plus de 260 timbres à son actif. En 1971, il a réalisé le fameux timbre à l’effigie du général de Gaulle ©. On trouve de ses oeuvres au Musée des compagnons de la Libération, à l’Hôtel des Invalides, au Musée postal.
En 1975, le Grand prix du meilleur timbre-poste lui a été décerné pour le timbre du Théâtre du peuple de Frédéric Pottecher, et le Grand prix des nations africaines et malgaches pour le timbre de la Mauritanie (thème : l’année internationale de la Femme) ; en 1978, il a obtenu le Grand prix des Treize nations africaines et malgaches pour le timbre du Mali (la tête du Christ d’après Dürer) ; en 1979, la coupe de l’Internationale Philatelistenvereinigung en Allemagne ; en 1981 et 1982, le Grand prix du meilleur timbre des pays francophones d’outre-mer ; en 1982 à Londres, le Trophée Robert Stolz pour le plus beau timbre du monde sur la musique (tryptique de Mozart) ; en 1983, le Grand prix de la gravure (Martin Luther) ; en 1984, le Grand prix des nations africaines et malgaches pour le Christ en croix de Rubens ; en 1985, le Trophée Robert Stolz pour le timbre Bach et Haendel ; en 1986, le Grand prix pour Arrivée d’un bateau – 1880 – en Polynésie française ; en 1987, le Grand prix pour Wallis et Futuna de Rubens. L. a été désigné meilleur ouvrier de France (1955) ; nommé dans l’Ordre national du Mérite (1977), la médaille d’or de la Renaissance française lui a été décernée en 1986. Membre de l’Académie d’Alsace.
AM Mulhouse, dossier de presse ; R. Muller, Eugène Lacaque, le premier Alsacien graveur de timbres, SA, n° 43, 1972, p. 361-372, ill., portrait ; Annales de lAcadémie d’Alsace 5, 1975, p. 10-15 ; Revue des P.T.T. de France 31, 1976, 5, p. 49-50, ill. et 6, p. 34, ill. ; 34, 1979, 1, p. 34 ; 37, 1982, 1, p. 56, ill ; Pfastatt informations, n° 8, avril 1985, p. 6-7 ; Lotz I, p. 189 ; Bauer-Carpentier III, 1986, p. 207.
Raymond Oberlé
LACAQUE Adolphe Eugène (Complément)
† Pfastatt (Haut-Rhin), 23.2.2005
André Heckendorn (octobre 2015)
