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KUNTZ Édouard

Préfet (★ Nancy 7.1.1897 † Paris 13.5.1970).

Fils d’Augustine Kuntz. ∞ 8.9.1921 à Strasbourg Louise Émilie Zeitz ; 2 enfants. Baccalauréat en juillet 1914. Descendant d’Alsaciens ayant opté pour la France en 1871. Kuntz s’engagea le 25.10.1914 au 1er bataillon de Chasseurs à pied où il resta jusqu’à sa démobilisation en août 1919. Il revint de la guerre avec la Médaille militaire, la Croix de guerre avec 5 citations dont deux à l’ordre de l’Armée, et un doigt en moins. En retrouvant la vie civile, il entra, avec le diplôme de bachelier en droit, au cabinet du haut-commissaire de la République en Alsace-Lorraine, Gabriel Alapetite © le 15 octobre 1919. Rédacteur principal au ministère de l’Intérieur en 1923, puis chef de cabinet du préfet du Bas-Rhin Henri Borromée © en avril 1929, il fut nommé sous-préfet de Ribeauvillé (3e classe) en 1930 puis élevé à la 2e classe en 1931. Nommé sous-préfet de Forbach (lère classe) en 1935, ses qualités de médiateur firent de lui l’interlocuteur reconnu et choisi par les ouvriers du bassin minier comme par les patrons. Au mois de juillet 1937, il fut nommé sous-préfet de Mulhouse (hors classe). Il y organisa tous les services prêts à faire face à une attaque ennemie. À la Pâques 1940, le général commandant la 8e armée lui remit les insignes d’officier de la Légion d’honneur à titre militaire sur le front des troupes. Il veilla à l’évacuation de Mulhouse qu’il quitta le 17 juin pour rejoindre ses administrés à Pau, Pyrénées-Atlantiques, où il mit en place les services administratifs évacués. En novembre 1940, il fut nommé sous-préfet de Roanne, Loire, et en mars 1943, préfet du Tarn où il s’employa à protéger les patriotes menacés dans leurs biens et dans leur personne. Accusé notamment de saboter le départ au STO (service de travail obligatoire) en Allemagne et d’aider le ravitaillement des maquis, il fut arrêté le 15 juin 1944 par la Gestapo, incarcéré à la prison Saint-Michel à Toulouse puis transféré au camp de Compiègne. Le train qui devait le déporter en Allemagne, au mois d’août, fut anéanti par un bombardement aérien. Reconduit au camp avec ses codétenus, Kuntz fut libéré par l’avance de l’Armée américaine en septembre 1944. Placé en position de disponibilité, il fut désigné comme directeur des affaires administratives adjoint au colonel Granval, gouverneur de la Sarre. Il rejoignit Sarrebruck le 15 juillet 1945. En novembre 1947, Kuntz fut mis à la disposition du président du Conseil économique comme conseiller technique et chargé de la direction du cabinet ; il demeura dans ces fonctions auprès de Léon Jouhaux © et d’Émile Roche jusqu’à sa retraite en 1962. Ayant noué des attaches en Bourbonnais en 1940, sa famille s’étant réfugiée à Verneuil, Allier, il conforta son enracinement en entrant au conseil municipal en 1959. Élu maire et réélu en 1965, son nom reste attaché au groupe scolaire, à la salle des fêtes, à la restauration de la chapelle Notre-Dame sur l’Eau acquise en 1965 par les Amis du Vieux Verneuil dont il avait été l’un des fondateurs. Commandeur de la Légion d’honneur ; Croix de guerre ; Médaille militaire.

Annuaire de l’administration préfectorale, Paris, 1957, p. 360 ; Who’s who in France 1967-1968, p. 769 ; R. Bargeton, Dictionnaire des préfets, septembre 1870-mai 1982, Paris, 1994, p. 317 ; La Montagne du 10.5.2000 ; Les Cahiers du Bourbonnais, n° 172, été 2000.

† Maurice A. Oster (2006)