Missionnaire, vicaire apostolique, (C) (★ Schweighouse-près-Thann 28.5.1856 † au large des côtes du Sénégal 20.3.1908).
Fils de Nicolas Kunemann, agriculteur, et de Madeleine Grieneisen. Il fréquenta le petit séminaire de Lachapelle-sous-Rougemont, les collèges marianistes de Saint-Hippolyte, Haut-Rhin, et de Saint-Rémy, Haute-Saône, ainsi que le petit scolasticat spiritain de Langonnet, Morbihan. À Rennes, il obtint les grades de bachelier ès lettres et ès sciences. Entré dans la congrégation du Saint-Esprit et du Saint-Coeur de Marie en 1876, Kunemann étudia la théologie à Chevilly, Val-de-Marne (1876-1880). Ordonné prêtre le 22 mai 1880, il compléta sa formation à Rome (1880-1881) où il fut promu docteur en théologie et se fit remarquer par ses arguments péremptoires lors des controverses philosophiques à la Pontificia Accademia Romana di S. Tommaso d’Aquino. Admis à la profession le 27 août 1882, le jeune religieux enseigna au collège de Saint-Pierre, en Martinique, pendant une année scolaire. Une fièvre maligne l’obligea à revenir en métropole où il s’inscrivit à la faculté des Lettres de Paris (1883-1884). Sa santé rétablie, Kunemann fut envoyé dans le vicariat apostolique de Sénégambie, au Sénégal. En poste dans la paroisse de Saint-Louis (1884-1886), il partagea son temps entre l’aumônerie des écoles catholiques et l’apprentissage de l’arabe et du wolof, se préparant à exercer son ministère dans les milieux islamisés et animistes. De nouveaux ennuis de santé nécessitèrent son rapatriement en France. Professeur de dogme à Chevilly en 1888-1889, il dirigea le scolasticat de Cellule, Puy-de-Dôme, en 1889-1890. À sa demande, ses supérieurs l’affectèrent une seconde fois aux missions d’Afrique et le nommèrent supérieur de la mission de Ngasobil, au Sénégal. Soucieux d’améliorer les conditions matérielles des habitants, il développa les bananeraies et les rizières irriguées. Ses qualités sacerdotales et ses talents d’organisateur lui valurent d’être nommé par le Saint-Siège, le 27 février 1901, évêque titulaire de Pella et vicaire apostolique de la Sénégambie. Le sacre épiscopal eut lieu à Paris, le 26 mai 1901. De retour au Sénégal, Mgr Kunemann consacra le plus clair de son temps à visiter les missionnaires et les communautés chrétiennes dispersées. Lors d’un de ces voyages, revenant de Ngasobil à Dakar, son navire sombra. L’évêque et l’équipage disparurent en mer.
Kunemann fit paraître des articles sur les missions catholiques du Sénégal dans des revues spécialisées : Echo aus Knechtsteden (Knechtsteden), 1901-1902 ; Annales apostoliques (Paris), 1904, 1907 ; Missions catholiques (Lyon), 1905 ; Le Missioni cattoliche (Milan), 1905. Il est aussi l’auteur d’un livre liturgique : Cérémonies et prières de la consécration des églises pour la dédicace de l’église du Sacré-Cœur, Ngasobil, 1885.
Archives de l’évêché de Strasbourg, Monasticon alsaticum, p. 459 ; Echo aus Knechtsteden 2, 1900-1901, p. 167, 9, 1907-1908, p. 191-192 ; Bulletin de la Congrégation (du Saint-Esprit) 21, 1901-1902, p. 142-145 ; L. Dedianne, « Mgr F. Kunemann », Notices biographiques (Congrégation du Saint-Esprit) 3, 1906-1909, p. 280-304 ; Annales apostoliques, 24, 1908, p. 100-103, 128-129 ; Missions catholiques, 40, 1908, p. 179-180 ; Le Missioni cattoliche, 37, 1908, p. 96 ; Die katholischen Missionen, 37, 1908-1909, p. 268-269 ; M. Lieby, « Mgr A. Kunemann, préfet apostolique », Revue catholique d’Alsace, 27, 1908, p. 336-346 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 84-85 ; A. Engel, Die Missionsmethode der Missionare vom Heiligen Geist auf dem Afrikanischen Festtand, Knechtsteden, 1932, p. 278 ; R. Streit, J. Dindinger, Bibliotheca Missionum, XVIII, Münster-Rome, 1953, p. 682, 709-710 ; G. Knittel, Évêques missionnaires d’Alsace, Strasbourg, 1965, p. 38-41 ; A. Chapeau, F. Combaluzier, Épiscopotoge français des temps modernes 1592-1973, Paris, 1977, n° 1659 ; Encyclopédie de l’Alsace, VIII, 1984, p. 4584 ; Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, L’Alsace, sous la dir. de B. Vogler, Paris, 1987, p. 250-251.
Jean-Paul Blatz (1994)