Militant communiste et syndicaliste, conseiller d’arrondissement (★ Mulhouse 26.1.1886 † Pfastatt 17.4.1959). Membre du Parti social-démocrate, il travaillait chez un huissier et fut licencié en 1906 à cause de ses activités politiques. Il devint alors permanent du syndicat du textile à Mulhouse, puis en 1910 à Guebwiller. Il collabora à la Mülhauser Volkszeitung. Depuis le 11 mai 1919, il était secrétaire du Syndicat des mineurs de Haute-Alsace. Membre du comité fédéral du Parti socialiste SFIO, il figura sur la liste socialiste pour les élections législatives du 16 novembre 1919, conseiller d’arrondissement de Mulhouse-Sud. Il intervint en allemand au congrès national de la SFIO à Strasbourg le 28 février 1920 pour protester contre le chauvinisme et l’oppression linguistique régnant en Alsace etdénoncer les « droitiers » Grumbach ©, Peirotes © et Weill ©. Partisan de Moscou, il protesta en novembre 1920 contre l’orientation antibolchévique donnée par Jean Martin © au Republikaner et fut l’un des signataires d’une lettre adressée au congrès socialiste de Tours (décembre 1920) pour dénoncer comme frauduleuses les conditions de représentation du Haut-Rhin. Il adhéra ensuite au Parti communiste et fit, comme Louis Kuntz ©, l’objet dès le 9 mars 1921 d’une perquisition à son domicile. Son camarade communiste Altenbach © et ses adversaires socialistes lui reprochaient de dilapider la trésorerie du syndicat des mineurs par des dépenses somptuaires. En 1922, il fut secrétaire de l’Union locale CGT de Mulhouse. Il fut l’un des fondateurs de la CGTU dans le Haut-Rhin. Il refusa de siéger au Conseil de révision à cause de ses convictions antimilitaristes. Exclu du parti pour avoir préconisé l’unité d’action avec les « réformistes » de la CGT, d’abord par la section de Mulhouse le 28 décembre 1922, puis par le congrès de la fédération du Haut-Rhin le 13 janvier 1923, dénoncé comme mouchard par la Volkstribüne de Metz, il perdit son emploi de permanent du Syndicat des mineurs CGTU. Il s’installa à son compte comme fabricant de limonade et dépositaire de bière et fut secrétaire du Syndicat des locataires. Il fut sans succès candidat indépendant aux élections municipales de Mulhouse en 1925 et aux législatives en 1928.
Mietrecht und Mieterschutz in Elsass-Lothringen, 1ère édition, Strasbourg, 1926 ; Mietsgesetz vom 1.4.1926, Mulhouse, 1927.
Archives nationales, F7 13014, 13379, AJ30 259 ; Republikaner (Mulhouse) des 14.5.1919, 5.3.1920, 1, 5 et 16.2.1921 ; Volkstribüne des 14-15.12.1919, 21-22.11.1920, 27-28.2.1921, 1, 12 et 18.3.1921, 31.12.1922-1.1.1923, 5, 7 et 10.1.1923 ; Le Mineur Alsacien du 15.10.1920 ; Freie Presse des 2, 4 et 8.3.1920, 23.9.1920, 19.1. et 25.11.1921 ; Elsässer du 10.11.1920 ; L’Internationale (Paris) du 17.11.1921 ; Neue Welt des 8-9.1. et 21.2.1922 ; Elsässer Kurier (Colmar) du 8.3.1928 ; R. Wagner, La vie polititque à Mulhouse de 1870 à nos jours, Mulhouse, 1976, p. 127, 139 ; Le congrès de Tours, édition critique, Paris, 1980, p. 140, 198, 299, 830 ; Maitron, dir., Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, XXXII, 1988, p. 406.
Ne pas confondre avec :
KUHN Charles,
secrétaire du Syndicat CGT des ouvriers des transports du Bas-Rhin (section des traminots)
(† 28.2.1930).
Le syndicaliste du 16.3.1930.
Léon Strauss (1994)
