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KROPPENBERG Pierre

Prieur-mitré de l’abbaye de Marbach, (C) Marbach 24.10.1680, mais dans le nécrologe 3.11.). Profès d’Aix-la-Chapelle, il était à Franckenthal, Palatinat, lorsqu’il rencontra Adolphe Kusen, prieur de Marbach. Ce dernier le recommanda au prieur général de la congrégation des chanoines réguliers de Windesheim pour lui succéder. Il se rendit sans enthousiasme à Marbach en août 1646 – « il faudra donc se plonger aussi dans la misère » – et s’attela à l’immense tâche de réorganisation, suite aux conséquences désastreuses de la guerre de Trente Ans. Le nouveau prieur trouva une abbaye en ruines. Les meilleurs revenus étaient hypothéqués cinq fois, les terres en friche ou usurpées. Les dettes se montaient à quatorze mille florins. Par un travail acharné, dont attestent les comptes soigneusement tenus au jour le jour, il réussit à rétablir le temporel, n’hésitant pas à se heurter au Magistrat de Colmar ou au baron de Schauenbourg pour faire respecter les droits de Marbach. La maison dîmière d’Eguisheim fut rénovée. La restauration économique alla de pair avec le renouveau religieux. Interrompu depuis 1632, le service divin fut à nouveau régulièrement tenu par une communauté religieuse de plus en plus étoffée (sept religieux en 1647, huit en 1652, quinze en 1665, quinze, un frère, deux novices en 1667, auxquels un dominicain enseignait la théologie). Les chanoines assurèrent la desserte des cures de Wettolsheim, Eguisheim, Obermorschwihr, Herrlisheim près Colmar. Après trente-quatre ans d’administration rigoureuse, la domesticité comprenait une vingtaine de personnes et le vignoble conventuel avait acquis une notoriété certaine.

François Auguste Goehlinger, Histoire de l’abbaye de Marbach, Colmar, 1954, p. 139-165 ; Claude Muller, « Congrégation de Windesheim », Guide pour l’histoire des ordres et congrégations religieuses (France XVIe-XXe siècle), 2001 (sous la direction de D.-O. Hurel), p. 100-101.

Claude Muller (2006)