Professeur, philologue classique, (Pl) (★ Bischheim 18.7.1802 † ? 6.2.1860).
Fils de Jean Jacques Kreiss, pasteur, et de Marie Caroline Griesinger. Il fréquenta d’abord l’école paroissiale de Saint-Pierre-le-Jeune à Strasbourg, où il reçut sa première instruction, puis il passa au Gymnase protestant ; il y parcourut les classes en un temps record, de telle manière qu’il termina ses études secondaires à l’âge de treize ans. Il suivit alors pendant quatre ans les cours du séminaire protestant (inscription 30 septembre 1815), où l’on préparait les futurs étudiants en théologie à l’enseignement supérieur. Après cela, il s’inscrivit à la faculté de Théologie (6 novembre 1819) ; là, il fut particulièrement marqué par l’enseignement de Redslob et d’Emmerich ©. À la fin de ses trois années d’études universitaires, Kreiss obtint le 31 mars 1824 le grade de candidat en théologie. La même année, il partit à Gottingen suivre les cours de théologie et de philologie de l’Université. Kreiss ne put jamais exercer le ministère pastoral auquel son père l’avait d’abord destiné, car un accident de jeunesse l’avait rendu difforme et asthmatique ; il se voua donc à l’enseignement. Dès son retour, de Göttingen en 1824, il fut appelé à Paris comme professeur de grec et de religion dans une institution de jeunes gens. En 1826, il devint le précepteur des enfants du prince Dolgorouky qui résidait à cette époque à Paris. Mais l’année suivante déjà il revint à Strasbourg ; lors de la réorganisation du Gymnase, le nouveau directeur, Matter, lui confia la classe de huitième qui avait été nouvellement créée pour habituer les enfants au français dès leur entrée à l’école. Ayant donné entière satisfaction, Kreiss fut chargé, en 1828, des cours de latin en quatrième ; en 1830, on lui confia, en remplacement de Lachenmeyer et de Aufschlager ©, l’enseignement du latin et du grec en troisième et en seconde. En 1843, il fut nommé professeur titulaire du Gymnase, chargé du latin en première, du latin et du grec en seconde. En 1843, Kreiss obtint la chaire de littérature ancienne du séminaire protestant, devenue vacante lors du décès de Lachenmeyer ; il occupa cette chaire jusqu’à la fin de sa vie. Kreiss était un très bon philologue, qui maîtrisait le latin comme sa propre langue et connaissait la littérature classique à fond, doublé d’un excellent pédagogue, dont la personnalité et les cours étaient fort appréciés. Kreiss était tout particulièrement féru d’art. Il entreprit plusieurs voyages dans le sud de la France (Nîmes, Arles, Orange, etc.) et en Italie afin de pouvoir étudier sur place certains chefs-d’œuvre de l’antiquité classique. C’est en Italie qu’il fit son voyage le plus important. Il passa par Gênes, Turin et Florence, visita Rome, Naples, Pompéi et Paestum. Au cours de cette pérégrination italienne, il fit aussi la connaissance du célèbre égyptologue et linguiste Richard Lepsius. On ne lui connaît aucune publication, il n’a laissé que les préparations manuscrites de ses cours.
J.-F. Bruch, Discours sur la vie et les travaux de M. Th. Kreiss, Professeur au Séminaire protestant de Strasbourg, prononcé le 17 juin 1860, Strasbourg, 1860 ; L. Spach, « Théodore Kreiss », Revue d’Alsace, 1861, p. 193-199 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 72-73 ; K. Hackenschmidt, « Unsere Lehrer, Stahl, Haselmann, Kreiss », Der elsässische Garten (ouvrage collectif), Strasbourg, 1912, p. 230-236 ; Ch.Th. Gérold, La Faculté de théologie ou le Séminaire protestant de Strasbourg (1803-1872), Strasbourg- Paris, 1923, p. 157-158 ; Bopp, Die evangelischen Geistlichen in Elsass-Lothringen, 1959. p. 310, n° 2933.
Claude Otto (1994)