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KOPP Charles Émile

Chimiste, professeur de toxicologie à l’École supérieure de Pharmacie de Strasbourg, député (★ Wasselonne 3.3.1817 † Zurich, Suisse, 27.11.1875).

Fils de Christian Théophile Kopp (★ Strasbourg 12.9.1790 † Strasbourg 29.10.1847), pasteur à Heiligenstein puis à l’église Sainte-Aurélie de Strasbourg, et de Caroline Wilhelmine Kuntz. ∞ I 4.7.1850 à Lausanne, Suisse, Pauline Goldenberg (★ ?13.1.1832 † Saverne 23.6.1864), fille de Gustave Goldenberg © ; 4 filles. ∞ II N. Bolley. Bachelier ès lettres et ès sciences, il fut nommé en 1835 préparateur de chimie à la faculté des Sciences, puis à l’École de Pharmacie de Strasbourg. Élève de Perdoz, il occupa en 1839 la chaire de mathématiques, physique et histoire naturelle à l’Ecole normale primaire de Strasbourg, puis celle de chimie à la faculté des Sciences en 1843. Chef de travaux chimiques à la faculté de Médecine l’année suivante, il devint en 1847 professeur agrégé de physique puis de toxicologie à l’École supérieure de Pharmacie. En 1848, il succéda à Perdoz pour diriger les cours de l’École de Pharmacie et de la faculté des Sciences jusqu’à l’arrivée de Pasteur © en 1849. Dès cette période, il acquit une notoriété scientifique non seulement comme professeur, mais aussi par ses travaux, parmi lesquels figurent ses deux thèses de doctorat ès sciences consacrées à L’essai sur les causes de variation d’intensité des courants galvaniques et L’action des corps oxydants sur l’alcool. En 1844, il présenta à l’Académie des Sciences un mémoire Sur les produits de décomposition de l’éther hydriotique ou iodure d’éthyle (Comptes rendus de l’Académie des Sciences XVIII, 1844, p. 871-875), où il découvrit le phosphore rouge, en décrivit les propriétés, sans mesurer la portée de sa découverte. En effet, quatre ans plus tard, le Viennois Schrötter accéda à la célébrité en publiant les applications pour la prévention du phosphorisme professionnel, maladie qui décimait les jeunes ouvrières des fabriques d’allumettes chimiques par nécrose du maxillaire. Plus tard, il découvrit aussi une méthode relative à l’extraction de la matière colorante de la garance et fit mieux connaître certains produits, comme les résines et les baumes naturels. Prenant part aux événements politiques de 1848, président de la Société phalanstérienne du Bas-Rhin, il fut nommé en 1849 représentant du peuple à l’Assemblée législative. Condamné à la déportation pour avoir participé à la manifestation du 13 juin 1849, il fut caché par son adversaire politique Gustave Goldenberg dans une forge de la région de Saverne, où il s’employa à des Essais sur le perfectionnement de la fabrication de l’acier. Après son mariage, il devint professeur de physique puis de chimie à Lausanne. Expulsé de Suisse, il se réfugia en Angleterre où ii travailla comme chimiste dans la fabrique de rouge d’Andrinople d’un compatriote de Ribeauvillé. Il y découvrit le monde industriel et aboutit à la préparation industrielle de l’acide arsénique. Amnistié en 1855, il prit la direction du Laboratoire de Chimie de Paris qu’il quitta un an plus tard pour seconder son beau-père dans la gestion de sa manufacture de quincaillerie du Zornhof près de Saverne. En 1868, il créa à Turin une chaire de chimie au Museum royal industriel. En 1871, il succéda à son second beau-père Bolley décédé à la chaire de chimie au Polytechnicum de Zurich. Il représenta la Suisse au jury de l’Exposition universelle de Vienne de 1872. Fut fait chevalier de la Légion d’honneur lors de l’Exposition universelle de Paris de 1862.

Courrier du Bas-Rhin du 11.3.1863 ; V. Meunier, « Les légionnaires de l’exposition universelle de 1862, M. E. Kopp », Courrier de l’Industrie, 1863 ; Journal d’Alsace du 3.12.1875 ; Affiches de Strasbourg du 4.12.1875 ; Fr. Goppelsroeder, « Notice nécrologique », Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, 1876, p. 250-260 ; R. Gnehm, « Notice nécrologique », Berichte der deutschen chemischen Gesellschaft zu Berlin, Berlin, 1876, p. 1950-1961 ; Robert, dir., Dictionnaire des Parlementaires français comprenant tous les membres des Assemblées françaises et tous les ministres français 1789-1889,I III, 1891, p. 469 ; F. Lambert des Cilleuls, L’École supérieure de Pharmacie de Strasbourg, Nancy, 1903, p. 143-145 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 69 ; R. Friedel, « Pauline Kopp, geb. Goldenberg », Cahier de la Société d’histoire et d’archéologie de Saverne et environs, 1959/4, p. 6-7 ; Dictionnaire de biographie française, XVIII, 1993, c. 1254-1255.

Marie-Odile Stempfer (1994)