Chroniqueur († après 1583). Bourgeois de Strasbourg inscrit à la tribu des Pelletiers, Kogmann semble avoir exercé quelques fonctions municipales : assesseur au Petit Sénat (1568), il seconda aussi Heinrich Kogmann (son frère ?), Schultheiss à Bergbieten (1577). Sa principale fonction était l’administration temporelle du patrimoine de l’ancien chapitre de Saint-Pierre-le-Vieux après la réorganisation du culte protestant consécutive à l’Intérim. Kogmann signa une note en qualité d’administrateur (Pfleger) conjointement avec Jacob Ettlinger en juin 1563, mais occupait peut-être cette fonction depuis 1560. Il la conserva ou la reprit jusqu’en 1578 au moins. Malgré l’homonymie, Balthasar et Heinrich Kogmann ne paraissent pas identiques à deux personnages de Stotzheim anoblis par l’empereur Charles Quint en 1551 (Archives municipales de Strasbourg, VI 639/4). Kogmann serait surtout connu comme auteur d’une chronique strasbourgeoise, si l’unique manuscrit de celle-ci n’avait disparu dans l’incendie de la Bibliothèque de Strasbourg en 1870. Il s’inspirait largement de Jacob Twinger von Koenigshoffen © et de ses continuateurs, mais son témoignage était de première main, ou du moins reposait sur des souvenirs récents, pour la période de la Réformation et de l’Intérim. Il prenait nettement parti pour les idées nouvelles. L’historien protestant Thimotheus Roehrich ©, qui a utilisé cette chronique, en fait un certain cas.
Archives municipales de Strasbourg, V 19/180, V 23/103, VI 639/4 ; Archives du Chapitre de Saint-Thomas, déposées aux Archives municipales de Strasbourg, 79/49 ; Th. Roehrich, Geschichte der Reformation im Elsass, I, Strasbourg, 1830, p. 6 ; R. Reuss, De scriptoribus rerum alsaticarum, Strasbourg, 1898. p. 111 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 67 ; G. Wolffer, Geschichte der Gemeinde und Kirche zum alten St. Peter, Ms (Archives municipales de Strasbourg, 1 Na 221), [1971], p. 216, 218.
Jean-Yves Mariotte (1994)