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KOENIGSEGG

Nom d’une maison féodale de Souabe, (C), dont l’origine remonte au XIIe siècle et qui a acquis le titre de comte du Saint-Empire en 1629. Cette maison s’est scindée en deux branches principales au XVIIe siècle : la première, Koenigsegg-Aulendorf est toujours représentée, la seconde, Koenigsegg-Rothenfels s’est éteinte par les mâles en 1875. Cette famille a joué un rôle dans l’histoire d’Alsace à travers le Grand Chapitre de la cathédrale de Strasbourg, où elle a tenu une place considérable. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, elle a fourni 24 chanoines dans les différents chapitres nobles de l’Allemagne, occupant par le jeu des cumuls un total de 57 canonicats. La maison de Koenigsegg vient ainsi immédiatement après la maison de Salm (61 canonicats) et fut probablement la famille la plus représentée dans les chapitres dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Sur les 24 chanoines, 15 firent partie du Grand Chapitre de Strasbourg (soit 13 % de l’effectif total des chanoines d’origine allemande).

  1. La branche de Koenigsegg-Rothenfels a fourni 11 chanoines répartis sur 5 générations :

Georges François (1627-1658), chanoine à Cologne (1633), entra au Grand Chapitre en 1650 alors que celui-ci est exilé à Molsheim.

Jean Eusèbe (1643-1661), son frère, chanoine à Cologne (1653) et à Strasbourg (1656).

Ignace Eusèbe François (1646-1681), frère des précédents, chanoine à Cologne (1653), grand doyen de Strasbourg (1666), prévôt de Paderborn.

Hugo François (1660-1720), neveu des précédents, doyen à Cologne (1671), chanoine à Strasbourg la même année, à Liège (1678-1685) et à Salzbourg (1678-1696), évêque de Leitmeritz en 1709.

Albert Eusèbe François (1669-1736), son frère, chanoine à Cologne (1678), Paderborn et à Strasbourg (1682). Un des premiers chanoines nommés après la restitution de la cathédrale au culte catholique. Il résigna sa prébende pour retourner à l’état laïc en 1694. Marié, il fut le père de trois chanoines de Strasbourg qui suivent :

Charles Ferdinand (1696-1759), chanoine à Cologne (1704) et à Strasbourg (1705), retourna à l’état laïc en 1720.

Joseph Marie Sigismond (1700-1756), doyen de Cologne (1708), chanoine à Strasbourg (1715). Il occupa successivement les dignités de grand écolâtre (1727) et de grand camérier (1731). Cette dernière charge resta l’apanage des Koenigsegg jusqu’à la Révolution.

Maximilien Frédéric (1708-1784), chanoine à Strasbourg en 1722, succéda à son frère comme grand camérier de 1756 à 1781.

Chrétien François (★ 1734), fils de Charles Ferdinand, chanoine à Strasbourg en 1743, vice-doyen de Cologne en 1746, succéda à ses oncles comme grand camérier en 1781.

Ernest Adrien Thaddée (1754-1817), chanoine à Strasbourg (1763) et à Cologne l’année suivante. Il persévéra dans l’état ecclésiastique après la Révolution française et la sécularisation en Allemagne. Il mourut comme curé de Dietmannsried.

Maximilien Joseph (1757-1831), chanoine à Strasbourg (1766), à Cologne (1768) et à Constance (1794). Il était encore chanoine domiciliaire à Strasbourg en 1789.

  1. La branche de Koenigsegg-Aulendorf n’est entrée au Grand Chapitre qu’en 1749. Elle a cependant donné 4 chanoines :

Meinrad Charles Antoine (1737-1803), grand doyen de Cologne où son oncle fut évêque suffragant, chanoine à Strasbourg en 1749. Il disputa la charge de grand custos à François de Hohenlohe-Schillingsfürst en 1790.

Aloyse François Xavier (1761-1840), neveu du précédent, chanoine domiciliaire à Strasbourg en 1767, chanoine à Cologne en 1769, chanoine à Constance en 1784.

Antoine Eusèbe (1769-1858), frère du précédent, chanoine domiciliaire à Strasbourg (1775), chanoine à Cologne (1776) et à Salzbourg (1795).

François Xavier Eusèbe (1773-1858), chanoine à Salzbourg (1786) et à Cologne (1792-1795). Dernier chanoine nommé par le Grand Chapitre, alors en exil à Offenbourg (1796). Il résigna sa prébende en 1798 et retourna à l’état laïc.

Ainsi donc, en 1789, la famille de Koenigsegg comptait six chanoines sur vingt-trois prébendes occupées (soit plus du quart) : trois membres de la branche de Rothenfels (le grand camérier, un capitulaire, un domiciliaire), trois membres de la branche d’Aulendorf (un capitulaire, deux domiciliaires). C’est un Aulendorf qui remplit la dernière prébende vacante en 1796. Enfin, Maximilien Joseph de Koenigsegg-Rothenfels s’intitula « député du Grand Chapitre » et fut un des chanoines les plus actifs à défendre les intérêts de son corps pendant la Révolution. Il signa à Vienne en 1800 avec deux autres chanoines une lettre solennelle au cardinal de Rohan © pour la protection des droits du Grand chapitre sur la cathédrale. Étant tous chanoines à Cologne et parfois encore dans d’autres chapitres, les Koenigsegg n’ont guère été présents à Strasbourg.

Au XIXe siècle, la famille se manifesta à nouveau à Strasbourg en la personne de Louis François comte de Koenigsegg, (P) (★ Strasbourg 28.1.1786 † Strasbourg 7.3.1863). Fils d’E. Constantin de Koenigsegg et d’Anne Catherine Wehlen, colonel, commandant de place, puis commandant militaire du palais impérial, époux de Françoise Frédérique Éléonore de Sponeck (★ Montbéliard, Doubs, 14.11.1793 † Saverne 22.11.1870). Paroissiens de la paroisse protestante de langue française de Saint-Nicolas, les Koenigsegg ont fait poser leurs armoiries, encore visibles, sur leur hôtel du quai des Bateliers.

Gotha, Gotha, 1841 ; Lehr, L’Alsace noble, 1870, I, p. 285 ; J. Kindler von Knobloch, Oberbadisches Geschlechterbuch, II-2, Heidelberg, 1898 ; M. Huberty, A. Giraud, F. et B. Magdelaine, L’Allemagne dynastique, II, Le Perreux, 1979, p. 597, tableau généalogique suivant ; P. Hersche, Die deutschen Kapitel im 17. und 18. Jahrhundert, Berne, 1984.

Bernard Xibaut (1994)