Marchand, (C, puis Pl) (★ ? † ? dans la nuit du 30 au 31.12.1560). Peut-être fils de Georg Koenig, marchand. ∞ I Ursula Sebot, fille de Lamprecht Sebot (KS 13, f. 2v). ∞ II Élisabeth Schaffner. ∞ III Barbara Ingold († 26.8.1556), veuve d’Andreas Mueg († 3. 10. 1551). Une fille, Ursula († 22.12.1563) épousa Wilhelm Prechter © († 26.1.1563). Membre du Grand Sénat en 1535, 1550, 1551, 1558 et 1559. Les opérations commerciales de Koenig sont encore mal connues. Il s’adonna entre autres au commerce du vin et des poissons entre Strasbourg, Cologne (KS 22, année 1529) et les Pays-Bas de 1523 à 1560. Clade Ryts (Rietsch ou Bitsch) de Malines s’occupa pendant 28 ans des affaires de Koenig dans ce dernier pays (AMS, AA 1797, PV des XXI, 1563, f. 452v, 1565, f. 359r, 365r-v, 366v, 376v, 384v ; Bruxelles, Archives générales du Royaume, Secr. d’État all. n° 140, f. 57-58, 62-63). Le vin que Koenig exportait provenait entre autres de la région du Kaiserstuhl, puisqu’il fut accusé d’avoir fraudé la douane de Weisweil, Bade (PV des XXI, 1550, f. 1), de Kintzheim (ou Kientzheim ?) et de Saint-Hippolyte (PV des XXI, 1563, f. 430r-v), mais sûrement aussi des villages du vignoble où il possédait des rentes en vin (Beblenheim, Blienschwiller, etc.). Hans Dickel en assura le transport à raison de deux voyages en moyenne par an et 50 foudres de vin chaque fois, ce qui lui assura une grande clientèle dans les Pays-Bas (PV des XXI, 1575, f. 73r). En 1544, Koenig eut des difficultés commerciales en Gueldre. Il demanda à Jacob Sturm © une attestation afin de sauvegarder son bon renom (PV des XXI, 1544, f. 214v et 218v). Episodiquement, Koenig vendit aussi des chevaux à deux marchands (?) de Cendrecourt et de Jussey entre 1540 et 1544 (KS 44, f. 117r, 144r; KS 32, f. 319v, 663r-v). À l’instar d’autres marchands strasbourgeois, Koenig renonça temporairement à la (26 janvier 1563) bourgeoisie strasbourgeoise en 1548 pour éviter la confiscation de ses marchandises par Charles Quint. Par suite de prêts d’argent, Koenig touchait de nombreuses rentes en nature, principalement en vin (Beblenheim, Bernardsviller, Goxwiller, Blienschwiller) (KS 15, f. 236v; KS 19, f. 43v, 269 r; KS 59, f. 276, 292; KS 60, f. 22; KS 73, f. 43, 413r et 438r) et en argent : prêts à la ville de Strasbourg (1552) (Archives municipales de Strasbourg, Série II, 79a/13, f. 16), à Adolf de Nassau-Sarrebruck, à Anton dit Sophoier, « Scherer » à Sélestat (1546) (KS 551, f. 226-227), à Hans Seyller à Haguenau (1547) (KS 58, f. 7r), à Johann Schettna (? ) de Recko (? ), diocèse de Toul (1543) (KS 44, f. 151 r et 148v), à Sonntag Fritschmann de Saint-Dié (1540, 1541) (KS 32, f. 314v et 376v), etc. Koenig possédait des rentes sur les salines lorraines de Marsal et de Moyenvic (PV des XXI, 1575, f. 215v et chartes des 1er et 8 septembre 1579). Parmi les propriétés foncières, signalons des vignes à Bernardswiller (1542) (KS 44, f. 157v), des biens à lllkirch, une maison dans la Nuwengasse (Krutenau) (1554) (KS 82, f. 236r), une autre dans la Claus Wendlings- (ou Weidlichs-) gasse (1527) (KS 18, f. 115v), une autre près du Zolltor, face à l’église Saint- Pierre-le-Vieux (1547) (KS 59, f. 190), une exploitation agricole à Eckwersheim (1534) (KS 31², f. 161 et s. ), une autre exploitation dont un moulin à Dossenheim (1535) (KS 31², f. 117v). À l’instar d’Israël Minckel © et de Georg Obrecht ©, Koenig mourut subitement en laissant une fortune estimée à 150 000 florins (Wolfenbüttel, Herzog August Bibliothek, Cod. 2 Aug 2, f. 105v, référence aimablement communiquée par M. Jean Rott). Wilhelm Prechter, gendre de Koenig, hérita de l’entreprise commerciale. Les épouses de Koenig firent plusieurs legs charitables : Élisabeth Schaffner légua en 1553 à l’Aumône 500 florins à distribuer den armen siechen im Blatterhaus (aux malades de l’hospice des Vérolés) mais aussi aux prisonniers et aux femmes en couche (Archives municipales de Strasbourg, Fonds de l’Hôpital 1220). Un autre legs de 1500 florins devait servir à la construction de 12 petites maisons pour y loger des pauvres. Barbara Ingold plaça 500 florins à la Monnaie, dont les intérêts – au moins 20 florins annuellement – devaient être distribués tous les Quatre Temps aux pauvres de l’Hôpital (Hôpital 63 (charte) et 585, f. 118). La même légua 20 florins d’intérêts annuels à de jeunes époux nécessiteux (Hôpital 11818, charte de 1552). Enfin, signalons encore la mention d’un legs de 4000 florins dont Koenig revendiqua la jouissance durant sa vie et qui avait donné lieu à un procès entre lui, Georg Ingold © et Friedrich Ebel (PV des XXI, 1551, f. 406v-407v).
Ph. Mieg, Histoire généalogique de la famille Mieg (1395-1934), Mulhouse, 1934, p. 19 ; J. Strieder, Aus Antwerpener Notariatsakten. Quellen zur deutschen Wirtschaftsgeschichte des 16. Jh., Wiesbaden, 1962, p. 228, 231 ; J. Hatt, Liste des membres du Grand Sénat de Strasbourg…, Strasbourg, 1963, p. 474 ; Th. A. Brady, Ruling class, regime and reformation at Strasbourg (1520-1555), Leyde, 1978, p. 99, 103, 305, 341-342, 347, 376 ; Histoire de Strasbourg des origines à nos jours, sous la dir. de G. Livet et F. Rapp, Strasbourg, II, 1981, p. 270, 276, 277, 288, 309, 318, 446 ; J.-P. Kintz, La société strasbourgeoise du milieu du XVIe s. à la fin de la guerre de Trente ans (1560-1650), Paris, 1984, p. 431; M. Lienhard, S. F. Nelson, H. G. Rott (bearb.), Quellen zur Geschichte der Taufer, XVI-4, Elsass. Stadt Strassburg 1543-1552, Gütersloh, 1988, p. 133.
† François-Joseph Fuchs (1994)