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KOECHLIN Camille Jules

Chimiste (★ Mulhouse 6.3.1811 † Mulhouse 11.6.1890).

Fils de Daniel Koechlin © (1785-1871). ∞ date et lieu inconnus Julie Gros (1819-1881) ; 11 enfants. À Paris, il fut élève des chimistes Bruel, Gay-Lussac, Thénard, et Desormes. Il suivit occasionnellement les cours de Cousin, Villemain et Guizot, et fréquenta Raspail. Il s’enthousiasma pour les idées libérales. Il ouvrit avec son cousin Camille Favre et Bastard une manufacture de toiles peintes dans l’ancienne fabrique Witz et Blech à Cernay, liquidée en 1837. Il voyagea à Glasgow (1837), à Joy (1840), au Houlme, à Rouen et en Russie. Il se fixa à Mulhouse en 1852. Il entra dans la maison Steinbach-Koechlin dont son frère Alfred © 20 était l’un des directeurs. Ce n’est qu’en 1872 qu’il entra comme directeur chez Frères Koechlin. Il se spécialisa dans l’étude des couleurs. Il étudia l’action de la bouse de vache sur la teinture et établit la théorie de son action dans le dégommage des mordants traité par Penot. En 1841, il travailla à la préparation de l’alizarine par sublimation en présence de la vapeur d’eau surchauffée. Il eut un grand succès avec l’indigo cuvé comportant des enlevages à l’albumine. Ses procédés furent appliqués en Angleterre, en Allemagne et en Suisse. Il prit une part active dans les débats sur le rouge d’aniline (1860-1863) et le noir d’aniline (1865). Il fut sans doute un des premiers chimistes de son temps.

Il publia plus de 20 études dans le Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, dont la très appréciée « Histoire des applications du chrome », XXV, 1853, p. 339 et s. En 1865, il donna une étude sur le noir d’aniline, Moniteur scientifique, p. 769 et s. Enfin, un intéressant historique de l’indienne à Mulhouse jusqu’en 1830 est consigné dans De la statistique du Haut-Rhin, Mulhouse, réimpression, 1868, chap. XVI.

A. Scheurer, « La vie et les travaux de Camille Koechlin », Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, 1899, p. 99-155 ; G. Koechlin, Tableaux généalogiques de la famille Koechlin, Mulhouse, 1914, n° 153 ; A. Brandt, « Le séjour de Camille Koechlin à Paris » Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, 1934, p. 349-364 ; Ph. Mieg, « L’apport des Mulhousiens dans les domaines de la science et des techniques », Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, 1948, n° 2, p. 2-3, 21-31 ; A. Brandt, « Essai sur les Mulhousiens en Russie au XIXe siècle, » Bulletin du Musée historique de Mulhouse, 1959, p. 77-97 ; Ph. Brandt, « Le rôle des Koechlin dans la chimie du textile du XIXe siècle », Bulletin du Musée historique de Mulhouse, 1980, p. 93 et s. ; D. Todericiu, La constitution de la chimie des colorants en France, thèse de Sorbonne, 1984.

Raymond Oberlé (1993)