Skip to main content

KOCH

Famille (Pl) de la bourgeoisie de Bingen, Rhénanie- Palatinat, dès le courant du XVe siècle. Un de ses descendants, Peter Jerg (★ Bingen v. 1575) épousa le 3 juillet 1607 à Strasbourg Dorothée Stotz (★ Strasbourg 2.2.1584), fille d’Étienne Stotz, cordonnier. Il s’y fixa dès lors et reçut « gracieusement » le droit de bourgeoisie (11 janvier 1617) comme Einspänniger (sergent à cheval).

Jean Reussner (1993)

  1. Jean-Philippe I,

pasteur (★ Strasbourg 17.7.1608 † Strasbourg 30.4.1667). Fils de Peter Jerg Koch et de Dorothée Stotz. ∞ I 4. 2. 1639 à Strasbourg Ève Goll († Strasbourg 1652), fille de Théophile Goll, administrateur de salines ; 8 enfants morts jeunes. ∞ II 9.8.1653 à Strasbourg, Saint-Guillaume, Barbe Scheid (★ Strasbourg 22.9.1631 † Bouxwiller 13.12.1690), fille de Balthasar Scheid, marchand à Strasbourg, et de Marguerite Schilling, et sœur du docteur en médecine et professeur d’université Valentin Scheid © ; 7 enfants. Après des études au Gymnase protestant, puis de lettres (1629-1631), Koch fut admis au Séminaire protestant de Strasbourg (1634-1640) et ordonné en juillet 1641. Successivement pasteur d’Ober- et de Mittelhausbergen (1634-1638), de Mittelbergheim (1638-1652), diaconus de Saint-Guillaume à Strasbourg (1652-1667) et élu chanoine du chapitre de Saint-Étienne en août 1652.

Jean Reussner (1993)

  1. Jean Philippe II,

conseiller privé à la Régence de Hanau- Lichtenberg (★ Strasbourg 2.6.1654 † Bouxwiller 23.4.1724). Fils de 1 et de Barbe Scheid. ∞ 20.6.1682 à Strasbourg Marie Marguerite dite Madeleine Steinheil (★ Strasbourg 28.2.1657 † Strasbourg 4.7.1726), fille de Georges Albert Steinheil, conseiller à la Cour des comptes de la Régence de Hanau-Lichtenberg à Bouxwiller et syndic de la noblesse de Basse-Alsace, et de Marguerite Scheid, sœur de Barbe susnommée ; 7 enfants, dont Jean Georges, conseiller à la Régence de Hesse-Hanau à Darmstadt, directeur des salines de Nauheim, Hesse, et fondateur de la branche hessoise des Koch (descendance toujours existante). Après des études à Strasbourg, Jean Philippe II Koch devint conseiller à la Cour des comptes et conseiller privé à la Régence de Hanau-Lichtenberg à Bouxwiller.

Jean Reussner (1993)

  1. Jean Regnard (Reinhard),

conseiller à la Régence de Hanau-Lichtenberg (★ Bouxwiller 7.9.1697 † Strasbourg 12.8.1755). Fils de 2. ∞ par contrat 28.5.1724 à Bouxwiller, puis religieusement 7.6.1724 à Strasbourg Suzanne Dorothée Fleischmann (★ Strasbourg 8.10.1698 † Bouxwiller 25.11.1767), fille de Jean Georges Fleischmann, secrétaire du bailliage de Wolfisheim, et d’Anne Dorothée Oestringer ; 6 garçons et 5 filles. Celle-ci était, par sa mère Anne Bardoul, cousine germaine d’Anne Marguerite Bardoul, mère de Jean Daniel Schoepflin ©. On comprend mieux ainsi l’intérêt que ce dernier manifesta aux frères Koch, en particulier à Christophe Guillaume © 5, ses cousins. Études à Bouxwiller, puis à Strasbourg, licencié en droit (1719). Jean Regnard Koch devint clerc (1721-1726) puis secrétaire (1727-1731) à la Chambre des comptes à la Régence de Hanau-Lichtenberg à Bouxwiller, enfin conseiller à cette même cour (1732-1750). Il perdit sa charge de conseiller pour avoir résisté courageusement à un acte arbitraire du prince. Se retira alors à Strasbourg. Caroline Louise de Bade, en reconnaissance de la loyauté et de la fidélité que Jean Regnard lui avait témoignées dans la défense de ses intérêts personnels, versa une pension à sa veuve et assura des bourses à ses trois derniers fils, pour la poursuite de leurs études.

Jean Reussner (1993)

  1. Jean Frédéric Agatius,

conseiller privé et diplomate (★ Bouxwiller 28.5.1725 † Paris après août 1788). Fils de 3. ∞ I 24.5.1768 à Mittelhausen Marguerite Salomé Grauel (★ Strasbourg 28.10.1750 † Bouxwiller 30.10.1771), fille de Jean Philippe Grauel © ; 1 fils mort jeune. ∞ II lieu et date inconnus Marguerite Salomé Braunle. Études secondaires à Bouxwiller, puis licencié en droit à Strasbourg, 1747. Il devint ensuite secrétaire interprète du comte de Vergennes, qu’il suivit « ans plusieurs de ses missions, nommément dans celle de Constantinopl e», ainsi que l’écrit son frère cadet, Christophe Guillaume © 5, dans le Journal de son voyage à Paris, en août 1782. On peut donc penser que J.-Fr.-A. Koch commença sa carrière diplomatique auprès de Vergennes en 1750, lorsque ce dernier devint ministre du roi à Trèves, qu’il le suivit lors de ses deux missions provisoires, en août 1752 au congrès de Hanovre et en 1753 à Mannheim, avant de partir avec lui à Constantinople, où Vergennes fut ambassadeur de Louis XV auprès de la « Sublime Porte », de 1755 à 1768. Cela est confirmé par la nomination de Koch comme conseiller de Régence à Bouxwiller en 1758, mais seulement à titre honorifique, avant de devenir conseiller de Régence en titre en 1771 et membre du consistoire et conseiller privé en 1776. Conseiller privé du landgrave de Hesse- Darmstadt et son représentant auprès de la cour de Versailles, du début de 1782 à sa mort.

Ministère des Affaires étrangères, Archives diplomatiques, Fonds Alsace, vol. 54, f. 348 (lettre du 2 novembre 1782).

Jean Reussner (1993)

  1. Christophe Guillaume,

publiciste, historien, député, conseiller politique (★ Bouxwiller 9.5.1737 † Strasbourg 25.10.1813). Frère de 4. Célibataire. Premières études au Gymnase de Bouxwiller, il passa à celui de Strasbourg en 1750. Étudia l’histoire (sous J.-D. Schoepflin ©) et le droit à l’Université de Strasbourg de 1752 à 1762. Après sa licence de droit en 1762, Koch voyagea à Paris où il fréquenta les cercles érudits et se lia avec des savants tels qu’Anville, Lacurne de Sainte-Palaye, Lebeau, l’abbé Barthélémy et Bréquigny. Lors du départ d’André Lamey © pour le poste de secrétaire perpétuel de l’Académie de Mannheim (1763), il lui succéda comme secrétaire et assistant de Schoepflin et le seconda dans l’achèvement de l’Historia Zaringo-Badensis (1764-1766) et la préparation de I’Alsatia diplomatica (1772). Lorsque Schoepflin donna sa bibliothèque en 1766 à la ville de Strasbourg, le poste de bibliothécaire de la ville fut créé pour Koch. En 1770, il fit un voyage scientifique dans le Brisgau, la Suisse et la Franche-Comté et devint le tuteur de nombreux étudiants russes à Strasbourg. Après la mort de Schoepflin en 1771, Koch lui succéda dans la direction de l’école diplomatique de Strasbourg. Il y enseigna le droit public, le droit international, la statistique, les sciences politiques, l’histoire des traités de paix et l’histoire du système politique des états européens. De plus, les nombreux nobles qui étudiaient à Strasbourg pouvaient suivre des cours sur l’histoire des différents pays européens et même, dans les années 80, sur l’histoire des États-Unis. Nommé professeur extraordinaire en 1772, Koch fut reçu docteur en philosophie en 1775 et docteur des deux droits en 1776. Il refusa en 1779 une chaire à l’Université de Göttingen et devint, en 1782, professeur ordinaire à Strasbourg. La même année, il présenta au préteur royal un très important mémoire concernant la réforme et la modernisation de l’Université de Strasbourg. Ses contacts scientifiques s’étaient élargis pendant un voyage (1782) qui le conduisit à Mayence, Spa, Bruxelles et Paris. Koch fut dès lors un universitaire aux relations d’un niveau européen. Cela est confirmé par le fait qu’il fut membre de plusieurs académies telles que Mannheim (1777), Besançon (1780), Stockholm (1784), Bruxelles (1785) et le Museum de Paris (1783). La Révolution française mit fin à l’école diplomatique de Strasbourg et causa le déclin de l’Université. Pour assurer les droits et les biens des protestants alsaciens, Koch entra dans la vie politique. Il fut envoyé en mission à Paris et réussit en 1790 (décret du 17 avril) à faire maintenir aux protestants alsaciens leurs droits acquis. Cette mission mit Koch en contact avec d’anciens élèves de l’école diplomatique et des hommes politiques de la Révolution comme Rabaut Saint-Étienne, l’abbé Grégoire, Reubell, Roederer, Le Chapelier et Dupont. Élu le 29 août député du département du Bas-Rhin à l’Assemblée législative, il s’engagea à assurer la stabilité et la défense de la constitution de 1791, c’est-à-dire de la monarchie constitutionnelle. Ses idées libérales étaient proches des idées modérées du groupe des Feuillants, mais il garda son indépendance et ne se rangea pas dans ce parti. Membre du comité diplomatique, il le présida jusqu’à la chute de la monarchie le 10 août 1792. Dans cette fonction, Koch essaya de réunir les intérêts de la France révolutionnaire avec la sauvegarde de la paix. Pour s’éloigner de Paris troublé par les événements de septembre 1792, il se fit donner une mission secrète en Suisse et en Allemagne et se retira ensuite des affaires politiques. Cependant pour les jacobins au pouvoir en 1793, ce modéré devint suspect. Koch fut arrêté deux fois et passa onze mois dans différentes prisons. Après sa libération en 1794, Bailly le nomma administrateur du Bas-Rhin, mais il donna bientôt sa démission pour se consacrer à des travaux historiques. Fin 1795, il fut nommé membre associé de l’Institut national (Institut de France à partir de 1806) dans la classe des sciences morales et politiques. Le congrès de Rastatt lui donna l’occasion d’être associé aux entretiens de Seltz en 1798 entre François de Neufchâteau et l’ancien élève de Koch, le ministre autrichien Cobenzl. En même temps, il fut consulté par d’autres diplomates français comme Debry. Après la prise de pouvoir de Napoléon, Koch fut élu membre du Tribunat en l’an X. Il s’installa à Paris où il resta jusqu’à la dissolution du Tribunat en 1807. Koch devint l’un des conseillers de Napoléon et du ministre Portalis, surtout dans les questions de politique religieuse. Ainsi, il n’est pas surprenant qu’il fut témoin du sacre de Napoléon en 1804. Lorsqu’en 1807 l’Empereur créa le royaume de Westphalie pour le confier à son frère cadet, Jérôme, il proposa à Koch le ministère des Affaires étrangères. Mais Koch, âgé de 70 ans, ne se sentit pas apte à commencer une nouvelle carrière. Cependant il fit partie des hommes politiques qui établirent la constitution du royaume de Westphalie. Vers la fin de 1807, il rentra à Strasbourg pour reprendre ses cours et devint, en 1810, recteur honoraire de l’Université. Nommé membre de l’ordre de la Légion d’honneur en 1804.

Koch est l’auteur d’une série d’ouvrages historiques que Buech a analysés en détail. Les Tableaux des révolutions de l’Europe depuis le bouleversement de l’Empire d’Occident jusqu’à nos jours (1771, revu et augmenté en 1807) le firent connaître à un public plus large. Koch y développe une vision moderne du Moyen Âge et entreprend une certaine revalorisation de cette époque. De plus, il compte parmi les historiens du XVIIIe siècle qui ont travaillé sur une nouvelle thématique, à savoir l’Europe. Ainsi Koch est l’un des premiers à avoir traité en langue française le système politique des états européens, d’abord dans ses cours à l’Université de Strasbourg, puis dans ses publications. Il a aussi écrit, sans le publier, un Précis de la Révolution française qui le range parmi les premiers historiens de la Révolution. Dans ses explications des causes de la Révolution, il exprime les mêmes positions que Barnave. Enfin, il a publié deux mémoires dans les Mémoires de l’Institut national des sciences et des arts. Sciences morales et politiques, IV, Paris, vendémiaire an XI (1802) : « Observations sur l’origine de la maladie vénérienne, et sur son introduction en Alsace et à Strasbourg, » p. 324-355 ; « Mémoire sur une Société littéraire qui se trouvait établie à Strasbourg vers la fin du quinzième et au commencement du seizième siècle », p. 356-366.

Archives du Chapitre de Saint-Thomas, déposées aux Archives municipales de Strasbourg, Papiers de Koch (entre autres : une autobiographie en allemand) ; J.-G. Schweighaeuser, Vie de Ch. G. Koch, Strasbourg, 1816 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 52-54 ; F. Buech, Ch. W. Koch (1737-1813), Francfort, 1936 ; J. Richerateau, Le rôle politique du professeur Koch, Strasbourg, 1936 ; J. Voss, Universität, Geschichtswissenschaft und Diplomatie im Zeitalter der Aufklärung : J. D. Schöpflin (1694-1771), Munich, 1979 ; Encyclopédie de l’Alsace, VIII, 1984, p. 4520 ; Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, L’Alsace, sous la dir. de B. Vogler, Paris, 1987, p. 238-240 ; J. Voss, « Ch.-W. Koch (1737-1813), homme politique et historiographe contemporain de la Révolution, Contempory historians of the French Revolution, dir. par J. Voss, Londres, 1991.

Iconographie : pastel par Huin, 1770 ; portrait par R. Lefèvre, 1807 (conservé à la Fondation St-Thomas et reproduit dans F. Buech, op. cit.), reproduit en gravure sur cuivre par Ch. Guérin ; physiotrace par Chrétien à Paris, 1807.

Jürgen Voss (1993)

  1. Conrad Regnard,

diplomate (★ Bouxwiller 22.12.1738 † Teublitz, Bavière, 21.6.1821). Frère de 5. ∞ vers 1780 Frédérique Louise Ernestine de Brandenstein († Ratisbonne, Bavière, 1800) ; 4 enfants, dont Frédéric Auguste Théodore Koch de Teublitz (★ 17.3.1783 † 4.10.1860), diplomate, envoyé de la cour de Bavière à Paris, La Haye, Vienne, Saint-Pétersbourg, ministre d’Etat de Bavière en 1832 ; en 1815, devint, par adoption, héritier des barons de Gise ; son fils Maximilien Joseph, également diplomate, épousa Anne Tascher de La Pagerie, de la famille de l’impératrice Joséphine. Koch fit ses études à Bouxwiller puis à Strasbourg (licence de droit en 1759), puis, tout en restant bourgeois de Strasbourg, entra vers 1760 avec l’autorisation de la cour de France dans la carrière diplomatique au service du prince-évêque de Lubeck, et devint son envoyé à Vienne, en Autriche. Chevalier d’Empire le 27 septembre 1769, conseiller de légation du duc de Holstein-Oldenburg à Vienne le 31octobre 1773, puis son ministre à Vienne le 28 janvier 1778, ainsi que son envoyé patenté à la diète d’Empire de Ratisbonne. Siégea ensuite à cette diète à partir du 20 septembre 1784 comme conseiller de conférence. Devint « Edler Koch von Teublitz » le 30 décembre 1777 et membre de la noblesse de la province d’Ostsee (Mer Baltique).

Jean Reussner (1993)

  1. Frédéric Albert,

diplomate (★ Bouxwiller 21.9.1740 † Saint-Pétersbourg, Russie, 31.1.1800). Frère de 6. ∞ 1777 à Vienne, Autriche, Jeanne Rosine Wagner, «Edle von Wagenburg» (★ 1757 † Dorpat, Russie, 2.9.1805) ; 9 enfants, dont : Jean Frédéric (★ Vienne 21.11.1778), diplomate, fut conseiller d’ambassade à Ratisbonne (1801- 1805) ; Charles Jean (v Saint-Pétersbourg 17.11.1788 † Italie vers 1825), diplomate, fut d’abord secrétaire auprès du résident russe à Dantzig, Pologne (à l’époque ville de Prusse), puis à l’ambassade de Hambourg, ensuite conseiller intime à Londres (1821-1822) et à Turin ; Alexis (★ Saint-Pétersbourg 7.2.1791), officier, fut porte-bannière au régiment des Chasseurs de la garde, puis lieutenant en 1811 au 20e régiment des Chasseurs de la garde. Koch. fit de brillantes études à Strasbourg ; grâce à une bourse de la margrave Caroline-Louise de Bade, il put suivre des cours de droit public et de sciences politiques à l’Université de Strasbourg (inscription le 2 octobre 1756). En 1770, il entra au service de la Russie, avec la permission de la cour de France, comme interprète de l’ambassade de Russie à Vienne en Autriche ; fut conseiller aulique (17 juin 1774) et conseiller de légation (8 mai 1778). Dans cette dernière fonction, il remplaça à plusieurs reprises l’envoyé de Russie à Vienne, le prince de Galitzine. Sa carrière à l’étranger ne l’empêcha pas de conserver des liens avec sa patrie, où il revint de temps à autre (la dernière fois en 1783) ; le 1er juillet 1775, avec ses deux frères, il devint bourgeois de Strasbourg sans y résider. Par ailleurs, il fut lui aussi anobli le 31 décembre 1777. En novembre 1780, Catherine II de Russie fit sa connaissance à Vienne et le remarqua. Appelé à plusieurs reprises en séjour à Saint-Pétersbourg, il s’y établit définitivement lors de sa nomination comme conseiller à la Chancellerie (13 avril 1782). Peu après, il entra au collège des Affaires étrangères où il eut d’abord la charge de la rédaction de la correspondance diplomatique allemande et française. Sa parfaite connaissance des choses d’Allemagne le fit nommer à la tête du département chargé des relations avec diverses cours princières : Wurtemberg, Bade, Zerbst (Magdebourg), Eutin (Schleswig-Holstein). Cependant, Alexandre A. Bezborodko, depuis 1778 favori et factotum de l’impératrice et futur chancelier, qui avait entre les mains la direction effective de la diplomatie russe, tenta d’éloigner Koch de la cour, sans y parvenir. Koch sut en effet s’imposer : en 1787, il fut le principal rédacteur du traité de commerce entre la France et la Russie, et en 1788, au début de la guerre avec la Suède, il fut l’un des responsables des « Déclarations » et du « Manifeste » de Catherine II contre Gustave III. A la cour de Russie, Koch se lia d’amitié avec des personnalités importantes, en particulier avec les frères Simon et Alexandre Vorontsov, respectivement ambassadeur à Londres et sénateur, ainsi qu’avec ses compatriotes Louis Henri de Nicolaÿ et François Armand (Franz Hermann) La Fermière ©. Par ailleurs, Koch, dont la famille comptait de nombreux enfants, chercha à compléter ses revenus en cumulant une nouvelle fonction avec celle qu’il occupait déjà à la cour : le 18 septembre 1783, suite à l’autorisation de l’impératrice, il fut accrédité comme envoyé de la cour de Bade en Russie, recommandé par le prince de Galitzine, son ancien supérieur. Ainsi, le margrave de Bade put avoir des informations de première main de la cour de Russie, et, en 1793, Koch joua un rôle essentiel lorsque se nouèrent les projets de mariage entre le grand-duc Alexandre et la princesse Louise de Bade. Cependant, un incident interrompit ses activités : un article d’un journal parisien, relatant une déclaration du député alsacien Rühl © à rencontre de la plupart des souverains d’Europe et notamment contre Catherine II, et faussement attribué au frère de Koch, Christophe Guillaume © 5 alors président du comité diplomatique de l’Assemblée, fit que l’impératrice écarta Koch des affaires. Il ne retrouva sa faveur qu’après l’emprisonnement dudit frère sous la Terreur. En 1793, elle lui fit don de la terre de Neuschwanenburg en Livonie, puis le nomma conseiller d’État l’année suivante. Il connut à nouveau la disgrâce en 1797 à la mort de l’impératrice, à laquelle succéda Paul Ier. Il demanda et obtint une permission de six mois pour l’étranger et se rendit auprès de son frère Conrad Regnard à Ratisbonne. Mais dès l’automne 1798, il retrouva ses doubles fonctions à Saint-Pétersbourg, et le tsar le créa chevalier de 1re classe de l’ordre de Sainte-Anne et le nomma son conseiller privé. Il mourut alors qu’il allait être envoyé à Ratisbonne comme ministre de Russie auprès de la diète d’Empire.

Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 54 ; C. Klein, Beiträge zur Geschichte der ehemaligen Grafschaft Hanau-Lichtenberg, Strasbourg, 1912, p. 23 ; E. Amburger, « F. A. Koch, der erste badische Geschäftstrâger in Petersburg », Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 46, 1932, p. 119-123 ; C. de Grunwald, Trois siècles de diplomatie russe, Paris, 1945 ; J. Reussner, Archives personnelles.

Jean Reussner (1993)