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KOCH Jean Hans Wolfgang

Industriel, poète et romancier alsacien d’expression allemande, (Pl) (★ Achern, Bade, 17.1.1910 † Strasbourg 13.1.1981, inhumé au cimetière de Strasbourg-Cronenbourg).

Fils d’Emil Koch, brasseur, et de Herta Steiner, originaire de Strasbourg. ∞ 20.9.1947 à Augsbourg, Bavière, Hilde Henriette Ohnesorge (★ Brême 8.2.1918) ; 2 enfants. Il grandit à Strasbourg, où ses parents s’étaient établis dès leur union. Élève du Gymnase protestant, il se distingua surtout par son don pour la narration et la rédaction. À l’âge de 15 ans, à la suite de la mort brutale de son père, il chercha l’évasion réparatrice au loin, en faisant à pied son tour de France (Nancy, Val-de-Loire, Languedoc, Roussillon et retour par la Bourgogne), logeant chez des paysans et des vignerons qu’il aidait durant les récoltes et les vendanges. Après ces pérégrinations aussi enrichissantes que distrayantes, son esprit d’essence romantique le poussa à découvrir le monde d’Outre-Atlantique. Il s’embarqua pour l’Amérique du Sud et y passa quelque temps, principalement en Argentine, en subvenant à ses besoins par toutes sortes de travaux occasionnels. De retour en Europe, il fit des études de philosophie, de littérature et d’histoire de l’art d’abord à Berlin, centre intellectuel et artistique de l’ancien Reich, puis à Prague, capitale culturelle de l’Europe centrale où le fascinait la grandeur du passé austro-hongrois empreinte de l’esprit des Rilke et Kafka. Après ses « Lehr- und Wanderjahre » quasiment goethéens, il s’engagea dans la vie active, mais pour une courte durée seulement, puisqu’en septembre 1939, il fut appelé sous les drapeaux et versé dans la défense de la ligne Maginot : il servit au fort de Simserhof, pays de Bitche. Après l’Armistice de mai 1940, il fut nommé directeur de la maison Heimatwerk und Volkskunst, rue Mercière à Strasbourg. C’est durant les années d’après-guerre que ses qualités de travailleur et d’organisateur firent de lui un entrepreneur : avec énergie et doigté, il sut diriger successivement plusieurs entreprises industrielles de plus en plus importantes dans la région strasbourgeoise. Tout en s’imposant dans le domaine de l’industrie et du commerce, il ne négligeait nullement la création littéraire, son violon d’Ingres. Artiste-né, il lui arrivait aussi de s’adonner à la peinture et à la sculpture ; ses productions littéraires sont cependant bien plus nombreuses et plus importantes que celles qu’il a réalisées dans les arts plastiques : en effet, il a laissé une belle œuvre, assez volumineuse, d’expression allemande comprenant des poèmes, des nouvelles, des romans, un drame, un journal ainsi que des notes autobiographiques en partie en français. Trop accaparé par ses obligations professionnelles, il ne trouva malheureusement pas le temps de publier ce qu’il écrivait avec tant d’aisance. Il succomba à un infarctus.

Son fameux Narrenschiff (Nef des Fous) est le seul livre qu’il ait publié de son vivant (Schiltigheim, 1977). Il a par ailleurs fait paraître quelques poésies, récits et historiettes dans les Dernières Nouvelles d’Alsace (Unterhaltungsblatt), notamment : Der zweimal verlorene Ehering. Erzählung (19.6.1977), Das Kind. Gedicht (27.8.1978). Tous ses autres écrits sont malheureusement restés à l’état de manuscrit : Poésie : Prolog auf der Erde, Das Kind, Minervchen, Der selige Sünder, Selber Papst, Verstandesschere, Das Kind von Apulien, Ode an die Maulbeere, etc.; Nouvelles: Der Vagabund und die Mädchen (4 nouvelles) ; Romans : Der grüne Junge, Vater (Ein zeitgeschichtlicher Roman), Die Eselsbrücke, Stork; Drame : Nefas.

Jean Hans Wolfgang Koch (1993)

 

A. Finck, « Ein deutschsprachiger Erzähler aus dem Elsass : Jean Koch », Dernières Nouvelles d’Alsace du 28. 8. 1977 ; R. Matzen, « Jean Hans Wolfgang Koch (1910-1981). Poète et romancier alsacien d’expression allemande », Plaquette du Théâtre alsacien de Strasbourg, Programme de la saison 1989-1990; idem, « Hans Wolfgang Koch (1910-1981), Ein Strassburger Dichter und Erzähler. Zu seinem 10. Todestag », Dernières Nouvelles d’Alsace, Unterhaltungsblatt, du 19.1.1991.

Raymond Matzen (1993)