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KNOLL Marie Charles Jean-Baptiste

Maire de Sélestat, avoué, (C) (★ Sélestat 25.3.1827 † Paris 30.5.1888).

Fils de Jean- Baptiste Knoll (★ Lièpvre 2.3.1795 † Sélestat 1.1.1866), huissier-audiencier près le tribunal de l’arrondissement de Sélestat, et d’Anne Marie Brunstein (★ Sélestat 15.2.1803 † Sélestat 25.3.1885). ∞ 10.9.1854 à Fribourg-en-Brisgau Sophie Heidt (★ Fribourg-en-Brisgau 24.11.1830 † Paris 11.4.1911), fille de Henri Heidt, négociant, et de Sophie Vanotti ; 2 fils, dont Henri Jules, avoué à Rambouillet, Yvelines. Après des études secondaires au collège de Sélestat, Knoll s’inscrivit à la faculté de Droit de Strasbourg. En 1854, il obtint une charge d’avoué au tribunal de sa ville natale, où son père exerça encore le ministère d’huissier jusqu’en 1856. Il l’occupa jusqu’à l’Annexion, endossant à plusieurs reprises ses responsabilités à la Chambre des avoués. Knoll participa aussi à la vie publique, suivant ainsi son père qui fut adjoint au maire de 1854 à 1855. Par décret impérial du 8 décembre 1860, il fut nommé premier adjoint du maire Fortuné Dispot © en remplacement de Charles Stoffel, démissionnaire. Après le décès de Dispot, Knoll fut nommé maire par décret impérial du 8 juin 1861. Il fut reconduit dans sa fonction en août 1865 et en février 1870. Son mandat fut marqué notamment par l’achat en 1865 du château et de la forêt du Haut-Koenigsbourg et par les importants travaux de restauration de l’église Saint-Georges sous la direction de l’architecte Antoine Ringeisen ©. Knoll souhaitait aussi réaliser un musée pour lequel il avait réservé une pièce à la mairie. En 1862, sur proposition de la commission culturelle composée de Gustave de La Comble, receveur des finances, de Georges Menon, professeur de dessin au collège et de l’architecte Ringeisen, Knoll fit « l’acquisition de ses propres deniers » du retable découvert en 1859 par l’abbé Straub © au grenier de Roderen. Knoll vécut la guerre de 1870-1871 qui n’épargna pas la place-forte de Sélestat, mise en état de siège dès le 7 août 1870. Malgré l’appel aux habitants signé le 4 septembre par le sous-préfet Peloux, le comte de Reinach-Foussemagne ©, commandant de la place, et le maire Knoll, un groupe de douze républicains, échauffés par les événements de Paris, perturba la cité dans la matinée du 5 septembre en affichant sur la place d’Armes une demande « de révocation des magistrats, maire et conseillers municipaux qui tenaient leur pouvoir de l’Empereur ». Sur ordre du commandement militaire, les signataires de l’affiche furent arrêtés aussitôt. Mais, au cours de la séance du conseil municipal réuni d’urgence, Knoll en fit part à ses collègues et sur son avis, le conseil décida à l’unanimité « de se rendre à l’issue de la séance auprès de l’autorité militaire pour demander la mise en liberté des personnes arrêtées », qui firent d’ailleurs amende honorable. Knoll réunit le conseil une dernière fois le 6 septembre pour la réorganisation de la Garde nationale sédentaire prévue par la loi du 12 août 1870. Il remit ensuite sa démission, suivi dans ce geste par son adjoint Xavier Roswag. Knoll resta cependant membre du conseil municipal. Au cours de la séance du 15 septembre 1870, il fut nommé à la tête d’une commission chargée de constater et de vérifier les dommages de guerre durant le siège. La précipitation des événements sur le front nord-est et la chute de Strasbourg le 22 septembre 1870 provoquèrent un investissement plus soutenu de la place-forte. Après trois jours de bombardements intensifs du 21 au 23 octobre, la garnison capitula le 24 octobre. Jusqu’au 12 août 1871, Knoll assista encore aux réunions du conseil municipal. Il fut réélu en août 1871 mais ne se présenta pas pour son installation le 2 septembre, ni d’ailleurs aux convocations suivantes. Avec sa famille il opta « pour la nationalité française le 21 août 1872 à la Kreis-Direction sous le n° 1664 » et en même temps « déclara vouloir transférer son domicile à Lons-le-Saulnier, Jura ». Après un séjour à Lons, puis en Provence, Knoll s’installa à Paris où il put acquérir une charge d’avoué.

Archives municipales Sélestat, registre de délibérations du conseil municipal des 21.12.1860, 8 et 13.5.1861, 7.8.1865, 5.2, 5.9, 6.9, 15.9, 25.10 et 8.12.1870, 19.1, 16.2, 12.5, 17.6, 26.7, 12.8 et 27.11.1871, 9.3, 2.4, 26.4, 4.5 et 5.6.1872, registre de déclaration de domicile 1852-1886, 25.8.1872, n° 1067 ; L. Kling et X. Jehl, Schlestadt pendant la guerre de 1870, Paris, 1911 ; M. Kubler, Schlestadt 1870, catalogue d’exposition, Bibliothèque humaniste, octobre-décembre 1970, s.l.n.d., dactyl.

Maurice Kubler (1993)