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KNOEPFFLER Louis Philippe

Biologiste, naturaliste, (C) (★ Strasbourg 11.3.1926 † Marseille, Bouches-du-Rhône, 15.11.1984).

Fils de Louis Auguste Knoepffler, directeur commercial à la cristallerie de Vallerysthal, et d’Irène Spiry, alliée à l’auteur des Heidi, Johanna Spiry ∞ I 1948 Madeleine Cerini, (C). ∞ II 1.9.1954 à Roquefort-les-Pins, Alpes-Maritimes, Suzanne Bellieud, (C). ∞ III 11.12.1968 à Banyuls-sur-Mer, Pyrénées-Orientales, Michèle Péguy, (C). La défaite de 1940 et le décès de son père cette même année vinrent interrompre le cours normal de sa scolarité. Un tempérament aventureux, une soif de connaître le monde et, surtout, une curiosité instinctive des choses de la nature lui ont cependant permis de vaincre de nombreux obstacles, notamment les séquelles de graves blessures que lui avait values la dernière guerre. La paix revenue, il exerça toutes sortes d’activités pour assurer sa subsistance et satisfaire sa passion, l’étude des reptiles et des amphibiens. Sa rencontre avec le professeur P. Petit, directeur du Laboratoire Arago de Banyuls-sur-Mer, rattaché à l’Université de Paris, fut déterminante pour le développement ultérieur de ses activités scientifiques. Grâce aux encouragements et aux conseils de son maître, il rassembla dans un mémoire les observations menées jusque-là en amateur averti et soutint en 1961 à la Sorbonne sa thèse de doctorat d’université : Contribution à l’étude du genre Discoglossus (Amphibiens, Anoures). Ses mérites furent aussitôt reconnus par l’éminent zoologiste P. Grassé qui, en 1962, le recruta dans le cadre du CNRS où Knoepffler atteignit en 1975 le grade de maître de recherches. Dès lors il fut régulièrement chargé de nombreuses missions en Afrique qui, pendant une quinzaine d’années, le conduisirent pour des durées allant de trois à six mois au Gabon, en Côte-d’Ivoire, au Libéria, en République centrafricaine, en Ethiopie, en Afrique du Sud et dans le désert du Namib. Observateur perspicace et excellent naturaliste de terrain, il revenait de chacune de ses expéditions avec d’amples récoltes de matériel et une foule d’observations inédites.

À sa spécialité, l’herpétologie, qui concerne les reptiles et les amphibiens, il ajouta celle de la parasitologie de ces derniers. On doit à Knoepffler la découverte de quatre espèces animales nouvelles pour la science, tandis qu’une dizaine, nouvellement décrites parmi les protozoaires, les invertébrés et les poissons, lui sont dédiées sous le nom d’espèce de « knoepffleri ». Les mérites scientifiques que Knoepffler s’était acquis au cours de sa carrière ne doivent pas faire oublier ses qualités humaines qui ont fait de lui un personnage hors du commun. D’une grande culture générale, doublée d’une large ouverture d’esprit, il était toujours prêt à donner un conseil ou à rendre service. Par ailleurs, jamais à court d’un trait d’esprit ou d’une anecdote savoureuse, il avait un côté tantôt truculent, tantôt provocateur dans ses propos, ce qui, le plus souvent, n’était qu’un prétexte à approfondir une conversation. Il avait l’art de mettre à l’aise et de régaler ses compagnons de table, autant à son domicile qu’en pleine brousse où il savait toujours améliorer l’ordinaire par des ingrédients de son cru trouvés sur place. Bien que résidant à Banyuls, il était resté très attaché à sa province natale et à ses origines et pouvait, à ce titre, s’enorgueillir de posséder des armes figurant à l’Armorial de la généralité d’Alsace, ce qui, dans son entourage, n’avait pas manqué de le faire surnommer le baron.

Dans son œuvre qui comporte plus d’une centaine de publications, il convient de citer, en dehors des articles spécialisés, un ouvrage Vivre et survivre dans la nature, écrit en collaboration avec son collègue et ami, le professeur Yves Coineau, la traduction de deux ouvrages allemands, le Précis d’écologie générale de W. Kuehnelt et L’univers inconnu des coraux de H. Schuhmacher, la participation à diverses encyclopédies de vulgarisation scientifique, et enfin la rédaction de rapports sur la protection et la réacclimatation de certaines espèces menacées en France et en Afrique, notam- ment celle des crocodiles du Nil en Ethiopie. Les titres, s’échelonnant entre 1951 et 1961, ont paru dans des revues d’aquariophilie sous le nom de Ludovic Philippe que s’était attribué Knoepffler en tant qu’autodidacte. Les 90 publications ultérieures, après son intégration au CNRS, ont trait à la faune herpétologique de France et d’Afrique, y compris les parasites qui s’y rapportent, étudiés en collaboration avec son collègue et ami, le professeur C. Combes.

« Un ami nous a quittés », L’Indépendant (chronique de Banyuls-sur-Mer) du 4.12.1984 (notice nécrologique anonyme, écrite par Y. Coineau) ; Communication personnelle de Cl. Combes, professeur à l’Université de Perpignan.

François Schaller (1993)