Député du Bas-Rhin, syndicaliste (★ Brouderdorff, Moselle, 4.2.1908 † Strasbourg 18.4.1967).
Fils de Pierre Klock, verrier à la fabrique de Vallerysthal, et d’Angélique Gasser. ∞ 20.9.1932 à Strasbourg Augusta Neppel, institutrice ; 2 filles et 4 fils. Études au collège Saint-Joseph de Matzenheim entre 1921 et 1923, puis au lycée de Metz jusqu’en 1925. Vice- président de l’amicale des anciens élèves du collège Saint-Joseph en 1945, il succéda à Thomas Seltz © à la présidence de 1959. Afin de devenir professeur de lettres, il entra à l’Université de Strasbourg (1926-1927), puis fréquenta celle de Göttingen jusqu’en 1929 où il s’intéressa aux questions économiques. La mort de son père et l’influence de quelques personnalités, Henri Meck ©, Ernest Thielé © et l’abbé Haegy ©, le poussèrent vers l’action syndicale et militante. Joseph Klock avait déjà été actif dans le mouvement étudiant chrétien. Il organisa en 1929 l’association des ouvriers du verre de Vallerysthal, Trois-Fontaines, Lutzelbourg et Sarrebourg. Il devint secrétaire départemental des syndicats chrétiens de la Moselle (1929-1931) et anima une grève qui dura 14 semaines à Vallerysthal. Il s’occupa plus particulièrement des mineurs de Lorraine (fer et charbon), des ouvriers du verre et de la faïence de Sarrebourg, Sarreguemines et Bitche, et des bûcherons vosgiens. Il devint alors permanent à la Confédération française des travailleurs chrétiens à Strasbourg, et occupait, à la veille de la guerre, le poste de secrétaire général des syndicats chrétiens d’Alsace et de Lorraine. Encouragé par l’abbé Bridel de Fougères et soutenu par des militants syndicalistes, dont Aloïse Schott, il fonda la cristallerie de Hartzviller près de Sarrebourg, coopérative ouvrière de production qui ouvrit ses portes en 1932. Il en fut le conseiller technique. Joseph Klock assistait aux journées d’études de l’École normale ouvrière de Bierville près de Paris et devint un disciple de Marc Sangnier. Il participait aux activités du secrétariat de l’action sociale du diocèse de Strasbourg avec E. Thielé et l’abbé Billing ©, ainsi qu’aux conférences de l’Institut Léon XIII créées pour la formation des militants. Délégué de la CFTC pour les départements de l’Est de la France (1935-1940), puis président de la Fédération française des syndicats chrétiens des travailleurs du verre (1936-1940), il était aussi membre du Conseil supérieur du travail à Paris (1936-1939). Rédacteur responsable du journal syndical Le syndicaliste indépendant – Organe de la Fédération des syndicats indépendants d’Alsace et de Lorraine, il avait succédé dans cette fonction à Henri Meck en juillet 1934. Le journal changea de titre et devint Le syndicaliste chrétien – Organe de la Fédération des syndicats chrétiens d’Alsace et de Lorraine en novembre 1936 ; Klock en resta le rédacteur jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Une édition allemande paraissait également sous le titre Der Unabhängige Gewerkschaftler – Organ des unabhängigen Gewerkschaftsbundes von Elsass und Lothringen, dont Klock fut le rédacteur responsable à partir d’août 1934, remplaçant A. Schott. Après la mort d’E. Thielé, il lui succéda dans les fonctions de délégué à la Conférence internationale du Travail à Genève (1938-1939) et de secrétaire administratif de la Fédération internationale des syndicats chrétiens d’employés (1938-1940). Il assista en ces qualités à de nombreux congrès internationaux à Bruxelles, Anvers, Zurich, Paris, etc. Mobilisé en août 1939, il fut fait prisonnier un an plus tard. Après son retour à Strasbourg, il accepta le 15 octobre 1940 un poste auprès de la Chambre régionale de commerce, section de commerce de détail (Gauwirtschaftskammer, Abteilung Einzelhandel). Cette activité explique qu’il fut amené à assumer les fonctions de secrétaire général auprès de la Fédération des groupements de détaillants d’Alsace créée par les commerçants des deux départements alsaciens en 1945 et auprès du Syndicat de l’épicerie en détail et de l’alimentation générale du Bas-Rhin, dont il fut le secrétaire général pendant 20 ans. Il participa à la création du Comité interprofessionnel de défense et d’action commerce-artisanat. Il se lança activement dans la politique et fut élu dans le canton de Marmoutier au Conseil général – où il siégea jusqu’à la fin de sa vie – le 23 septembre 1945 et devint rapporteur de la commission des questions économiques. Candidat dès 1945 aux élections municipales de Strasbourg, il fut élu le 19 octobre 1947 sur la liste du MRP. Constamment réélu, il devint adjoint au maire en mars 1951. Par délégation du conseil municipal ou général, il siégea dans de nombreux conseils d’administration : HLM (à partir de décembre 1947), Marché-Gare (Samens), Coder, Port Autonome, Compagnie des transports strasbourgeois (CTS, dont il devint le président-directeur général en 1956). Joseph Klock avait aspiré à la députation dès 1946, mais le MRP lui préféra Albert Ehm ©. Élu en 1951, il siégea à l’Assemblée nationale jusqu’en 1958, où il fut battu au deuxième tour par André Bord ©. Fut membre de la commission des affaires économiques et de celle de la reconstruction. Disciple fervent de Robert Schuman, il défendit avec éloquence l’idée européenne.
Dernières Nouvelles d’Alsace du 6.3.1951 ; Honneur et Patrie du 31.5.1951 ; Le Nouvel Alsacien des 10.6.1951, 4.2.1958 et 19.4.1967 ; En souvenir de J. Klock. Éloges funèbres… enregistrés par Radio France et transcrits par Mme S. Knaebel-Stegner, Strasbourg, 1967 ; B. Deck, J.-L. Hirtler, « Les élections municipales à Strasbourg, 1945-1971 », Développement et communauté, n° spécial, 1971 ; Himly, Chronologie de la Basse Alsace, Strasbourg, 1972, p. 320, 321 et 329 ; Maitron, dir., Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, XXXII, 1988, p. 383-384. Sur la coopérative de Hartzviller : Le syndicaliste indépendant, n° 7-8, juillet-août 1931 et 11-12, novembre-décembre 1931.
† Jean-Pierre Kintz (1993)