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KLIPFFEL

Famille de Haguenau et de ses environs, dont un rameau (C puis Pr) s’est distingué pendant cinq générations.

  1. Jean Pierre Henri,

colonel d’infanterie, (C) (★ Haguenau 28.6.1773 † Neuwiller-lès-Saverne 19.3.1837, inhumé près du maréchal Clarke ©). Fils de Joseph Henri Klipfel, boulanger, et de Catherine Koeberlé. ∞ 17 germinal an X (= 7.4.1802) à Haguenau Françoise Fehr, fille d’André Fehr, bonnetier, et de Rosine Siegel ; 2 fils. Engagé volontaire dans la légion du Nord en octobre 1792 et nommé d’emblée sergent, sous-lieutenant dès le 1er janvier 1793, lieutenant en septembre suivant, il se battit en Belgique, Allemagne, Suisse. Capitaine en 1800 dans la 53e demi-brigade de ligne, il fut fait chevalier de la Légion d’honneur au camp de Castiglione, Italie, le 20 juin 1802, puis il participa aux campagnes contre l’Autriche et gagna les épaulettes de chef de bataillon à Wagram (1809). Les Tyroliens insurgés le firent prisonnier, mais la paix le libéra. En 1811, major à Maastricht puis en 1812 à Leeuwarden ; promu colonel en 1813, il fut blessé à la bataille de Lützen et nommé officier de la Légion d’honneur. La première Restauration l’autorisa, en 1814, à porter  la décoration du Lys, avant de le renvoyer dans ses foyers à Haguenau. Les Cent-Jours le désignèrent comme électeur de l’Ariège, puis le nommèrent à l’état-major de Strasbourg, pendant le siège. Chevalier de Saint-Louis en 1820 et mis définitivement à la retraite en 1823. Inspecteur gratuit des écoles de la paroisse Saint-Jean de Strasbourg en 1829, il se retira chez son fils © 2 à Neuwiller en 1831.

Klipffel, « Les étapes d’un soldat alsacien sous la Révolution et l’Empire », Bulletin de la Société d’histoire et d’archéologie de Haguenau, 1926, p. 45-51.

2. Henri Antoine,

maire de Lauterbourg, (C) (★ Neuwiller-lès- Saverne 13 thermidor an XI = 1.8.1803 † Lau- terbourg 20.1.1875). Fils de Jean Pierre Henri Klipfel © 1. ∞ 11.1.1831 à Soultz-sous-Forêts Louise Joséphine Besson, fille de Louis Besson, commerçant savoyard, et de Madeleine Fehr. Notaire à Neuwiller de 1830 à 1839, démissionnaire, puis à Lauterbourg de 1841 à sa mort, il était adjoint au maire quand il fut nommé maire par décret impérial en 1855, avec une fortune évaluée à 5 000 F de revenus, et le resta jusqu’en 1870. Commandant de la Garde nationale locale. Chevalier de l’ordre badois du Lion de Zaehringen.

Archives départementales du Bas-Rhin, 1M 261 et 326 ; Fr. Lotz, Le notariat alsacien de 1800 à nos jours, Kaysersberg, 1989, p. 111 et 123.

  1. Henri François Désiré,

historien, (C) (★ Neuwiller-lès-Saverne 25.6.1832 † Besançon 28.3.1873). Fils de Henri Antoine Klipfel © 2 ∞ 1.5.1865 lieu inconnu Jeanne Mathilde Humbert, fille de Jean Baptiste Humbert, rentier à Longeville-lès-Metz, et d’Anaïs Mangin ; 3 enfants. Élève de l’École normale supérieure, successivement professeur aux lycées d’Auch (1854), Limoges (1855), Metz (1856-1871). Nommé agrégé en 1857, docteur ès lettres en 1862 avec une thèse sur les Paraiges messins… du XIIIe au XVIe s., Metz-Paris, 1863. Examinateur à l’École spéciale militaire depuis 1867, il opta pour la France et fut nommé en 1872 inspecteur d’académie chargé de l’inspection générale d’allemand, et en 1873 professeur adjoint de cette langue à l’École de cavalerie de Saumur, lorsqu’il mourut de typhoïde en tournée d’inspection. Officier d’académie, 1859. Trop tôt veuve, sa femme obtint pour vivre et élever ses trois enfants les bénéfices d’un bureau de tabac.

Principales publications, outre sa thèse : « La papesse Jeanne », Revue moderne, 1863 (d’après Ign. von Dollinger) ; Le colloque de Poissy. Étude sur la crise religieuse et politique de 1561, Paris, 1867 ; Metz, cité épiscopale et impériale, Xe-XVIe s., Bruxelles, 1867 ; Étude sur l’origine et les caractères de la Révolution communale dans les cités épiscopales romanes de l’Empire germanique, Strasbourg, 1869 ; « Étude sur le régime municipal gallo-romain », Nouvelle revue historique de droit français et étranger, 1879 et à part, Paris, 1880 (sous le nom de sa veuve).

Archives familiales.

  1. Achille,

officier du Génie, (C) (★ Lauterbourg 28.2.1842 † Paris 22.2.1888). Fils de Henri Antoine Klipfel © 2 et frère de 3. ∞ 9.5.1880 à Seltz Catherine Louise Kappler, fille de Charles Louis Kappler © et d’Anne Clémentine Koebig. Polytechnicien en 1860, capitaine du Génie en 1867, il fut envoyé au Sénégal et participa à l’expédition du Cayor. De retour en France, il servit comme aide de camp du général Parmentier à Tours, à Paris et à Lille, et enfin comme chef de bataillon à la section technique du Génie au Ministère de la Guerre. Chevalier de la Légion d’honneur le 6 avril 1870.

Archives familiales.

  1. Lucien Henri Ernest,

historien, (C) (★ Malzéville, Meurthe-et- Moselle, 9.7.1873 † Strasbourg 6.4.1946).
Fils de Henri François Désiré Klipfel © 3. ∞ 31.5.1919, après 5 années de fiançailles prolongées par la guerre, à Strasbourg Alice Jeanne Kiener, (Pl) (★ Soultz-sous-Forêts 8.10.1883 † Strasbourg 15.7.1979), sœur de Fritz et de Léon Kiener ©. Il entra à l’École d’officiers de Saint-Maixent et passa neuf ans outre-mer : au Maroc, en Algérie (service de cartographie) où il dressa la carte de Biskra à Ouargla, et dans l’encadrement de la Légion étrangère en Tunisie. De retour en France, il profita de ses séjours en garnison pour entreprendre des recherches d’histoire, à Belfort et Metz. Comme capitaine du 10e bataillon de Chasseurs alpins, il fut blessé aux combats de Sainte-Barbe, Vosges, en août 1914. Après la guerre, commandant, chef du centre de recrutement à Metz. Membre, puis secrétaire de l’Académie de Metz, collaborateur de la Bibliographie lorraine, il reste un des meilleurs spécialistes de l’histoire militaire des régions de l’Est. Officier de la Légion d’honneur en 1915.

Notes sur les garnisons alsaciennes du XVIIe s. à 1870, tirées des archives, Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, Ms 5073-5081 ; Répertoire des actes alsaciens du Bureau des finances de la généralité de Metz et d’Alsace (1661-1762), Ms dactyl., s.d., aux Archives départementales du Bas-Rhin ; « Une ville de garnison sous l’ancien régime (1653-1789) », Bulletin de la Société belfortaine d’émulation, 24, 1905 ; Les compagnies bourgeoises et les chevaliers de l’Arquebuse de Belfort, Bulletin de la Société belfortaine d’émulation, 25, 1906 ; La guerre de Trente ans dans la région de Belfort, Bulletin de la Société belfortaine d’émulation, 26, 1907 ; « Reconnaissance du château de Fleckenstein », Annuaire de la Société historique, littéraire et scientifique du Club Vosgien, 1938 ; « La communauté de la citadelle de Strasbourg », La Vie en Alsace, 1938, 12 ; articles dans la Revue d’Alsace: « La Garde nationale de Metz à Saverne », 1793, t. 74, 1928 ; « Les hôpitaux militaires de Lauterbourg », t. 85, 1938 ; « Le Rhin frontière et sa défense au XVIIIe s. », t. 86, 1939 ; « Le canal de la Wantzenau à Seltz (XVIIIe s.) », t. 92, 1953. Il est en outre l’auteur de nombreux travaux sur l’histoire militaire de Metz et de la Sarre, parmi lesquels on peut citer : Carte du pays messin en 1789, Nancy, 1929, et « Les débuts de l’occupation française sur la rive gauche du Rhin (1743-1795) », Cahiers sarrois 8, 1933.

Archives familiales.

  1. Thérèse Jaqueline,

présidente d’Église, (Pr) (★ Strasbourg 8.11.1920).

Fille de Lucien Henri Ernest Klipfel © 5. Célibataire. Après des études secondaires aux lycées de Metz et de Strasbourg, et supérieures de physique et chimie à l’Université de Strasbourg, terminées en 1943 à Clermont-Ferrand par une licence, elle a été engagée aussitôt comme commissaire provinciale de la Fédération française des éclaireuses. Elle est revenue à Strasbourg (19 décembre 1944) au service du ministère de la Jeunesse et des Sports jusqu’au mois d’avril suivant. Elle a repris le poste de commissaire provinciale en Alsace et a exercé enfin comme commissaire nationale, jusqu’en 1954. Elle a fait alors des études de théologie à Strasbourg (1954-1957). Officiellement vicaire à la disposition du président de l’Église réformée, elle a assuré de 1957 à 1969 la formation des futures institutrices de l’École normale protestante de Strasbourg en matière d’enseignement religieux, tout en pratiquant elle-même dans des écoles primaires et en mettant sur pied un Centre de documentation pédagogique. Ordonnée pasteur en 1965, elle a été nommée alors secrétaire générale de la Commission de l’enseignement religieux, devenue en 1969 Commission régionale de la catéchèse des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine.

Membre du conseil synodal de l’Église réformée d’Alsace et de Lorraine de 1977 à 1982, elle a quitté la Commission régionale de la catéchèse lors de son élection par le synode de 1982 à la présidence de ce conseil et a été réélue en 1985, seule femme pasteur parmi ses pairs. Pendant ses deux mandats, le synode a voté l’introduction des révisions septennales des ministères, la mise en place des ministères particuliers localisés (mission populaire à Hayange, Centre chrétien du Torrent, poste Réunion-Saint-Étienne à Mulhouse…), la création d’un synode des jeunes et l’adoption de la déclaration de foi des Églises réformées de France de 1938. Elle a reçu le pape Jean-Paul II à l’église Saint- Thomas, lors de la visite officielle du pontife, le 9 octobre 1988. Vice-présidente de la Fédération protestante de France. Depuis sa retraite, fin 1988, elle s’est consacrée à faire connaître deux grandes figures féminines alsaciennes : Marie Jaëll-Trautmann ©, cousine de sa grand-mère, et Suzanne de Dietrich ©, dont elle classe et inventorie la volumineuse correspondance internationale déposée à la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg. Chevalier de la Légion d’honneur le 1er janvier 1989.

Deux ouvrages de catéchèse ont paru sous sa direction, accompagnés de notes pédagogiques pour les maîtres : Lumière du monde, 2 vol., Strasbourg, 1964, et Le sel de la terre, Strasbourg, 1964 ; « Marie Jaëll-Trautmann, une artiste alsacienne, L’Outre-Forêt, 73, 1991 p. 16-23.

Bopp, Die evangelischen Geistlichen in Elsass-Lothringen, 1959, p. 297, n° 2804a.

Christian Wolff (1993)