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KLINGENHOFFEN Louis Oscar

Prêtre, (Pl puis C) (★ Colmar 5.3.1831 † Paris 1.3.1913).

Fils d’Ernest Louis Klingenhoffen, huissier royal, et de Wilhelmine Graff. Né dans une famille protestante colmarienne, Klingenhoffen fut envoyé à Rome comme sous-officier du corps expéditionnaire français chargé par Napoléon III de sauvegarder la souveraineté temporelle du pape. Dans la ville éternelle, il rencontra un prélat français, de Ségur, auditeur de la Rote et écrivain, qui l’instruisit dans la foi catholique et reçut son abjuration en 1854. La même année, Klingenhoffen prit la soutane et entra au service de son protecteur comme secrétaire. Le jeune abbé vivait dans le palais Brancadoro, résidence de Ségur, qui lui enseigna la philosophie et la théologie en vue du sacerdoce. Revenu en France en 1856, Klingenhoffen suivit les cours du séminaire Saint-Sulpice de Paris et, par l’intermédiaire du prélat, entra en relation avec les rédacteurs de L’Univers, en particulier Louis Veuillot et Eugène Tavernier ; lui-même collabora à ce journal. Après son ordination sacerdotale en 1858, le jeune prêtre se consacra au préceptorat dans la famille Aldobrandini à Rome (1858-1865) et à l’aumônerie de l’Hospice des incurables à Paris (1865-1868). Après un troisième séjour romain comme aumônier de la légion romaine (1868-1870), l’abbé Klingenhoffen fut reçu dans le diocèse de Poitiers – dont il était chanoine honoraire depuis 1866 – comme directeur spirituel des Filles de Notre-Dame dans la ville épiscopale. Dans un conflit opposant le chapitre à l’évêque, en 1881, Klingenhoffen prit publiquement position contre ce dernier, ce qui lui valut un exil à Bordeaux. Grâce aux relations qu’il entretenait avec des membres de l’aristocratie romaine, il put occuper un poste de précepteur dans la famille de Sarcina qui mit à sa disposition un appartement à Paris ; simultanément, à partir de 1898, il dirigea l’aumônerie militaire du passage Landrieu à Paris ; il occupa cette fonction jusqu’à sa mort, collaborant avec le clergé de la paroisse parisienne de Saint-Pierre-du-Gros-Caillou. Klingenhoffen était aussi vicaire général du diocèse de Digne et chanoine honoraire de l’archidiocèse d’Alger, titre qui lui avait été conféré par le cardinal Lavigerie. Esprit curieux et cultivé, l’abbé Klingenhoffen sut se mettre au service des couches sociales les plus diverses, étant estimé autant par les malades pauvres que par les aristocrates ou les militaires.

Patrie du 10.3.1913 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 3, 1984, p.55 ; J. Gass, « Prêtres alsaciens en France », Revue catholique d’Alsace, 49, 1934, p. 541 ; idem, « Secrétaires alsaciens de Mgr de Ségur : les chanoines Klingenhoffen et Diringer », Revue catholique d’Alsace, 49, 1934, p. 561-578 ; Marquis de Ségur, Monseigneur de Ségur. Souvenirs et récits d’un frère, Paris, 1934, p. 115 et passim ; J. Gass, « La fin du chanoine Klingenhoffen », Revue catholique d’Alsace, 50, 1935, p. 235-238.

Jean-Paul Blatz (1993)