Supérieure générale des Soeurs de la Divine Providence de Ribeauvillé (1919-1932), (C) (★ Eschentzwiller 22.12.1853 † Ribeauvillé 4.1.1932).
Fille de Joseph Kleinhans, agent d’assurances, et de Marie Justine Jelsch. Elle fréquenta l’école primaire à Eschentzwiller et alla parfaire sa formation au pensionnat Saint-Joseph de Rouffach. Rentrée dans sa famille, elle dévoila son désir de se consacrer à l’éducation de l’enfance et de la jeunesse. Admise en 1871 au couvent de Ribeauvillé, elle y suivit les cours de l’École normale privée et, en même temps, le noviciat à la vie religieuse. Elle émit sa première profession le 16 avril 1873. Envoyée à l’école supérieure Saint-Jean de Colmar, elle devait y passer 44 années. Maîtresse dans les différentes classes, elle fut rapidement sollicitée par la supérieure de l’institution, Soeur Olympe Garner, afin de la seconder à remanier les classes de l’enseignement, suivant la nouvelle législation scolaire. Douée d’un rare esprit d’adaptation, Sœur Josépha réussit à faire prendre un nouvel essor à l’établissement. L’École normale, destinée à former des institutrices laïques pour les écoles supérieures de jeunes filles, fondée en 1892 par Sœur Olympe et elle-même, prospéra admirablement. Elle y accueillit aussi bon nombre de jeunes sœurs pour les rendre plus aptes à leurs futures fonctions d’institutrice dans les pensionnats et écoles supérieures de la congrégation. Lorsqu’éclata la guerre en 1914, les vieilles méfiances prussiennes contre la congrégation devaient se réveiller avec acuité. Dans l’intérêt de la congrégation, Mère Marie Aimée Schaeffer démissionna et, exilée, accepta l’offre de résidence des Sœurs du Très Saint Sauveur à Oberbronn. Mère Marie Aimée et son conseil nommèrent Sœur Josépha, membre du conseil depuis 1909, au poste de supérieure générale en mars 1917. La cause fut soumise à Sa Sainteté Benoît XV par l’évêque de Strasbourg qui avait autorisé le départ d’urgence de Mère Marie Aimée. Femme d’une réserve avisée et d’une grande sagesse, Mère Josépha réussit à déjouer les pires vexations politiques et à empêcher qu’on ne chassât les religieuses de la maison mère. Avec un imperturbable esprit de foi, elle fit face aux graves difficultés de l’été 1918. En 1919, le chapitre général élut à l’unanimité Mère Josépha supérieure générale, réélue six ans plus tard. Elle vint à bout de la réorganisation de l’enseignement grâce à son rare doigté, son ampleur de vues, son extraordinaire puissance de travail. Elle donna une nouvelle impulsion aux études à l’École normale privée du couvent et y exigea une préparation intensive aux brevets de capacité et aux concours publics. À l’école Saint-Jean de Colmar, elle fit instituer, en 1919, des cours secondaires et les jeunes filles y réussirent le baccalauréat dès 1921. Mère Josépha donna un soin particulier à l’orphelinat départemental de Bischwiller où, sur les instances de Mgr Fritzen ©, des sœurs de Ribeauvillé avaient été envoyées en 1917. En 1920, elle fit transférer l’École ménagère de Ribeauvillé à Issenheim. En 1919, elle avait reçu, des mains de Raymond Poincaré, les insignes d’officier de l’Instruction publique. Chevalier de la Légion d’honneur le 24 janvier 1930.
Sœur Lucie Kittel (1993)