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KLEIN Jules

Maire par intérim de Strasbourg, président du Conseil général du Bas-Rhin, député et pharmacien, (Pl) (★ Obermodern 20.1.1830 † Strasbourg 24.10.1897).

Fils de Georges Klein (★ Obermodern 19.6.1801 † Schwindratzheim 7.7.1859), pasteur à La Petite Pierre, et de Louise Weirich. ∞ 12.9.1857 à Strasbourg Marie Fleischhauer (★ Strasbourg 20.5.1861 † Strasbourg 20.8.1925), fille de Georges Fleischhauer, brasseur, et de Catherine-Caroline Hatt ; 2 fils et 1 fille, dont : Jules (★ Strasbourg 20.5.1861 † Strasbourg 20.8.1925), professeur à la faculté de Médecine de Strasbourg, et Georges, docteur en médecine. Études au Gymnase protestant puis au lycée de Strasbourg. École de santé militaire du Val-de-Grâce, d’où il sortit aide-major (1854). En poste à l’hôpital militaire de Strasbourg (1854-1857). Son mariage lui permit, en 1857, l’achat de la Pharmacie de la Vierge, où il exerça jusqu’à sa mort. Klein entra à partir de 1860 dans le cercle des animateurs du parti républicain de Strasbourg, aux côtés de Kuss ©, Schneegans ©, Kablé ©, Ernest Lauth ©. Il entra dès août 1870 à la commission municipale de Strasbourg que présidait Kuss, et s’y vit confier le poste de premier adjoint, et de collaborateur le plus proche du maire, puis de député du Bas-Rhin. Il en partagea les orientations modérées, mais leur donna, après le vote de l’Assemblée nationale de Bordeaux, une inflexion très nette en faveur de l’acceptation du fait accompli, où pendant quelques mois, remplaçant Kuss décédé, il exerça les fonctions de maire de Strasbourg. Il mit sur pied, en collaboration avec les autorités d’occupation, l’opération des Assemblées de notables, qui établit la charte des revendications alsaciennes face aux nouvelles autorités de l’Empire allemand. Klein fit partie de la députation qui, à Francfort et à Berlin, l’exposa au chancelier Bismarck. Contre un ralliement au fait accompli, Klein entendait obtenir le maintien du droit français existant et l’affirmation de principes libéraux de gouvernement. Il obtint dès août 1871, en faisant appel directement au chancelier, l’abandon d’une politique de confessionnalisation intégrale du système scolaire. Réélu au conseil municipal, Klein., qui n’ignorait rien des projets allemands pour l’agrandissement de Strasbourg, refusa d’être porté à la mairie où fut élu Ernest Lauth. Klein continua d’être l’interlocuteur privilégié des nouvelles autorités, en liaison permanente avec Schricker, homme de lettres et agent politique du président supérieur Moeller ©. Aux élections cantonales de juin 1873, il s’afficha franchement comme autonomiste, et posa sa candidature dans le canton ouest de Strasbourg, contre Ernest Lauth, qui l’emporta. L’annulation de l’élection du conseiller général de La Petite-Pierre, le conservateur allemand des Eaux et Forêts Ludwig-Ferdinand von Bodungen ©, inéligible du fait de ses fonctions, vint à point nommé : le 3 août 1873, Klein fut élu conseiller général de La Petite-Pierre. Il fut réélu sans concurrent en 1876. Klein participa au montage de l’opération qui réunit Auguste Schricker ©, Gustave Edmond Albert Fischbach ©, Auguste Schneegans, et d’autres membres de la Délégation d’Alsace-Lorraine et aboutit à la fondation de l’organe du parti autonomiste, Le Journal d’Alsace, dont le porte-parole, sinon le dirigeant, était Auguste Schneegans. Klein fut président du Conseil général de 1875 à sa mort et fut élu par le Conseil général du Bas-Rhin à la Délégation/Landesausschuss du Bas-Rhin dès 1874. Après l’adoption du nouveau statut constitutionnel de juillet 1879, Bismarck lui offrit, à la fin de juillet 1879, un poste de sous-secrétaire d’État dans le nouveau ministère d’Alsace-Lorraine. Il aurait été le premier Alsacien à occuper des fonctions gouvernementales en Alsace-Lorraine. Il déclina cette offre : elle le mettait trop en vue. Et puis le nouveau Statthalter Edwin Friedrich von Manteuffel © n’entendait pas se lier trop aux « autonomistes ». Avec Jean de Schlumberger ©, François Zorn de Bulach ©, Édouard de Turckheim ©, Klein fut nommé membre du Conseil d’État d’Alsace-Lorraine. Il entra bientôt comme les autres grands dirigeants du parti autonomiste dans une demi-opposition au régime de Manteuffel (1879-1884). En 1884, à la mort du maire et député Édouard Meyer ©, Klein entendait être élu député de l’arrondissement de Saverne au Landesausschuss. Devant ce corps électoral restreint (145 maires de villes et de villages), il y affronta un candidat soutenu en sous-main par l’industriel Alfred Goldenberg ©, député de Saverne au Reichstag et ancien député à la Délégation d’Alsace-Lorraine. L’année suivante, aux cantonales de renouvellement, Klein. Affronta Goldenberg lui-même à La Petite-Pierre, et l’emporta. Il fut élu sans concurrent aux cantonales de 1894 et également réélu au Landesausschuss jusqu’à sa mort. Avec l’arrivée du Statthalter Clovis de Hohenlohe-Schillingsfürst ©, les partis strasbourgeois purent négocier le pacte de neutralisation strasbourgeois, qui rendait à Strasbourg un conseil municipal : trop marqué, Klein ne put pas devenir maire, mais fut élu conseiller municipal. Cependant, Klein n’avait pas négligé ses affaires : il fut en particulier membre des conseils d’administration du Crédit foncier, de Rhin et Moselle, du Tramway de Strasbourg, et fit partie de ce groupe dénommé « les oligarques de Strasbourg », dénoncés de façon convaincante par le gendre de l’ancien député de Strasbourg et directeur du Crédit foncier, Alfred Meyer-North, dans une brochure parue au cours de la campagne municipale de 1896. La direction des partis contraignit Klein à la retraite politique : il fut absent au deuxième tour. Membre de la Société de chant choral de Strasbourg, il fut même soliste au cours du célèbre Festival de Strasbourg de 1863.

Archives départementales du Bas-Rhin, D 46, élections au Landesausschuss, élections cantonales ; Journal de pharmacie d’Alsace-Lorraine, 1898.

François Igersheim (1993)