Poète et prosateur d’expression allemande, (Pl) (★ Strasbourg 20.3.1820 † Strasbourg 23.2.1865).
Frère de Jean Charles Klein ©. Ayant reçu son instruction à l’école de Saint-Pierre-le-Vieux et au Gymnase protestant de sa ville natale, il s’appliqua à parfaire sa culture en autodidacte par la lecture assidue d’ouvrages instructifs et de recueils de poésies qu’il trouvait dans la riche bibliothèque de son frère aîné. D’abord apprenti-typographe à l’imprimerie Dannbach à Strasbourg, il entra, en 1837, dans une maison de commerce où il fut initié aux affaires. Esprit romantique, il consacra ses loisirs à la lecture et à la composition de « Lieder ». Dès 1838, il publia un choix de ses poésies dans Erwinia sous le pseudonyme « Karl Wild », strophes sans grande originalité certes, mais empreintes de fraîcheur et de musicalité. Encouragé par ce premier succès, il sortit, à peine une année après, à Strasbourg, son premier recueil de poésies intitulé Frühlingsblüten. Il se mit en rapport avec plusieurs poètes allemands, notamment avec Ludwig Bechstein, Wilhelm Kilzer, Karoline von Pichler-Greiner, Friedrich Rückert, August Schnezler. Grâce à ses relations, il réussit à faire publier ses poèmes et chants Outre-Rhin dans nombre de Musenalmanache. En 1840, il se rendit à Paris ; il y trouva un emploi dans une maison de commerce et fit la connaissance d’un poète et romancier alsacien, Ferdinand Braun © qui enseignait l’allemand dans différents établissements scolaires parisiens et qui, en collaboration avec un collègue du nom de Germain Maeurer, éditait une feuille littéraire sous le titre de Pariser Horen. Ce milieu propice à la création poétique l’incita à produire de plus en plus : de Paris, il envoya nombre d’articles aux Elsässische Neujahrsblätter et à plusieurs hebdomadaires strasbourgeois ainsi qu’à des périodiques d’Allemagne. Après un voyage en Normandie (Rouen, Le Havre, Caen, Cherbourg), il revint en septembre 1845 en Alsace, et rejoignit le nouveau siège de sa maison de commerce qui s’était établie entre-temps à Mulhouse. Les retrouvailles avec la terre ancestrale et la langue maternelle l’inspirèrent, si bien qu’en 1846 déjà il put faire imprimer un nouveau recueil de poésies intitulé Lieder, comportant trois parties : Heimat (1838-1843), Fremde (1843-1845) et Wiederkehr (1845-1846). En 1852, il revint à Strasbourg, où un emploi de secrétaire d’une société d’assurance mutuelle le mettait à l’abri de tout souci matériel ; il rassembla tous ses poèmes sous le titre Gedichte, qu’il fit paraître à Saint-Gall, Suisse, en 1857. Un an plus tard, il publia à Mulhouse une monographie de la ville de Bouxwiller et du château-fort de La Petite-Pierre : Das Städtchen Buchsweiler und die Feste Lützelstein. Avec le concours des meilleurs poètes d’Alsace, il conçut la belle anthologie poétique Pfeffel-Album. Gaben elsässischer Dichter, parue à Colmar en 1859. Un mal névritique qui s’était déclaré en 1861 l’emporta en pleine maturité.
A. Stoeber, Fr. Otte, Elsässische Neujahrsblätter, Strasbourg-Heidelberg-Bâle, 1844, p. 177, 1845, p. 179-182 ; Fr. Otte, Elsässisches Samstagsblatt, Mulhouse, 1865, p. 81-90 ; A. Stoeber, Alsatia, Mulhouse, 1862-1867, p. 445-449 ; L. Spach, Moderne Kulturzustände, I, Strasbourg, 1873, p. 109 ; D. Rosenstiehl, Elsässisches Schatzkästel, Strasbourg, 1877, p. 479 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 37-38 ; D. Müntzer, Neues Elsässer Schatzkästlein, Strasbourg, 1913, p. 227-232 ; A. Haas, Das deutsche Lied im Elsass, Munich, 1918, p. 141-147 ; Deutsches Literatur-Lexikon VIII, Berne-Munich, 1981, c. 1273 ; Encyclopédie de l’Alsace, VIII, 1984, p. 4508.
Raymond Matzen (1993)