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KIERHER (KIRHERR, KIRERUS) Johann

Professeur et prêtre, (C) (★ Sélestat fin XVe siècle † Spire, Rhénanie-Palatinat, juillet 1519). Probablement élève de l’école latine de Sélestat. Maître-assistant à cette école vers 1505. Professeur à Spire en 1508, à l’école de la cathédrale, dirigée par son ami Thomas Truchsess, doyen de la cathédrale, chez qui il habita pendant plus de 10 ans. Publia à cette époque deux livres trouvés dans la bibliothèque de Truchsess : François Philelphe, Conviviorum libri duo de multarum disciplinarum ortu et incremento, Spire, C. Hist, 1508 ; Christophe Landinus, Camuldulensianes disputationes, Strasbourg, Schürer, 1508. Il introduisit ce deuxième recueil par un poème. Étudiant à Paris de septembre 1509 à juillet 1512, il fut condisciple de Michel Hummelberg en 1509-1510, et devint son ami. Il suivit alors les cours de philosophie de Lefèvre d’Étaples, et ceux de latin et de grec de Jérôme Aléandre. Reçu maître ès arts en 1510. De nouveau professeur à Spire en 1513, fut ordonné prêtre, puis nommé chanoine. Ami de Beatus Rhenanus © et de Martin Bucer ©, il adhérait, comme eux à cette époque, aux idées de Luther. Rhenanus lui dédia son édition de la Dialectique de George de Trapezonte, en 1509. Il nous reste de lui 5 lettres : 4 écrites de Paris à Michel Hummelberg en 1511 et 1512, une, de Spire en 1515, à Erasme, alors à Bâle. Dans son Encomium Selestadii, celui-ci le comptait au nombre des illustrations littéraires de l’Alsace. Il mourut victime de la syphilis, qu’on nommait alors « le mal français » comme l’indiquent deux vers de l’épitaphe que rédigea pour lui son ami Hummelberg, à la demande de Thomas Truchsess : « Ornauit sophiae praeceptis Gallia quondam, / Perdidit et morbo Gallia saeua suo » (La France l’enrichit des préceptes de la sagesse, / Et la France cruelle a causé sa perte par sa maladie).

A. Horawitz, K. Hartfelder, Michel Hummelberger, Berlin, 1875, p. 13, 15 ; idem, Analekten zur Geschichte des Humanismus und der Reformation in Schwaben, Wien, 1877, p. 30-31, 34-35 ; Ch. Schmidt, Histoire littéraire de l’Alsace à la fin du XVe siècle et au commencement du XVIe, Paris, 1879, I, p. 83, II, p. 84 ; A. Horawitz, K. Hartfelder, Briefwechsel des B. Rhenanus, Leipzig, 1886, p. 21, 23, 35-36, 70, 165, 254 ; Erasme, Opus epistolarum, ed. P.S. Allen, 1910, p. 144, n° 355 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 30 ; Amerbach-Korrespondenz, hrsg. v. A. Hartmann, I, 1942, p. 409, n° 441, n. 1 ; R. Raubenheimer, « Martin Bucer und seine humanistischen Speierer Freunde », Blätter für pfälzische Kirchengeschichte 32, 1925, p. 3-5 ; Erasme, Correspondance, ed. A. Gerlo, Bruxelles, 1967-1982, II, p. 177, n° 355, p. 185, III, p. 449-450 ; M. Krebs, Die Protokolle des Speyerer Domkapitels (1500-1531), Stuttgart, 1968-1969, I, p. 479, n° 4975 et n. 18, II, p. 25, n° 5252 ; E.F. Rice, The prefatory Epistles of J. Lefèvre d’Étaples, New York-Londres, 1972, p. 202 ; P. Adam, L’humanisme à Sélestat, 2e éd., Sélestat, 1973, p. 5, 6, 89 ; M. Bucer, Correspondance, publ. par J. Rott, I, Leyde, 1979, p. 79, n° 6, n. 3 ; J. Wimpfeling, Briefwechsel, hrsg. v. O. Herding und D. Mertens, Munich, 1990, p. 709 et 775.

Robert Walter (1993)